Le passé n'est jamais simple et toute langue a une histoire compliquée.
De volonté de simplifications en volonté de modernisations, la langue risque bien de s'aplatir sans limite.
La généralisation du passé composé n'est qu'une facilité apparente , contrairement à ce que l'on croit et le temps du récit aurait beaucoup à perdre à la disparition de ses formes les plus usitées.
Que ferions-nous surtout pour suggérer l'action (soudain, je vis...)?
Passé simple et passé composé ne sont pas toujours interchangeables, comme un exemple de Maupassant le suggère dans La Horla: « L’impossibilité de le voir m’exaspérait et j’allumais toutes les lumières de mon appartement, comme si j’eusse pu, dans cette clarté, le découvrir.
Je le vis, enfin.Vous ne me croyez pas. Je l’ai vu, cependant. »
Discriminant, le passé simple? Pas du tout. Et si l'on veut simplifier sans limites, où s'arrêtera-t-on?
Avec la guerre de l'accent circonflexe et celle du prédicat, nous voilà entrés dans l'ère des révolutions linguistiques, qui, par définition, ne peut avoir de fin. L'école ne sera jamais tout à fait une partie de plaisir. Même si elle peut être un apprentissage au plaisir de la lecture. La langue pourra toujours être source de créativité.
Mais il faut être moderne, nous dit-on, à l'ère des SMS, du parler approximatif et du recul de l'écrit.
Va-t-on vers une réduction à tout prix des difficultés (toute langue est difficile), au motif que l'effort devient problématique.
Déjà que notre langue est en souffrance...
Donc, à la poubelle, le passé simple ?"Avec cette polémique sur le passé simple, nous nous trouvons une fois de plus face à un bel exemple de nivellement par le bas qui entraîne d'année en année, sournoisement, une cassure entre ceux qui peuvent se nourrir de culture hors de l'école, et les autres. Après l'orthographe, on s'attaque au verbe, ce qui aura l’avantage de ne pas avoir à donner des conseils sur la phrase, puisqu'elle se vide déjà de contenu. Mais simplifions, il en restera toujours quelque chose !"...
À l’heure où tout doit aller vite, on ne va pas s’attarder sur ce dinosaure qui n’a pas sa place dans les jeux vidéo et fait blêmir nos smartphones. Il est temps de le reléguer sur l’étagère des antiquités, à côté du subjonctif et des guillemets, qui, je vous le rappelle, ne font plus le poids dans les dialogues face à la déferlante de tirets. S’il essaye de survivre encore chez quelques auteurs nostalgiques, reconnaissons qu’il est rare d’entendre dans la rue ce temps chantant.....___________________
______On peut toujours se gausser, comme Alphonse Allais, sur des formes aujourd'hui désuètes.. La passé n'est pas simple...
Oui dès l'instant que je vous vis
Beauté féroce, vous me plûtes !
De l'amour qu'en vos yeux je pris,
Sur-le-champ vous vous aperçûtes.
Mais de quel air froid vous reçûtes
Tous les soins que pour vous je pris !
Combien de soupirs je rendis !
De quelle cruauté vous fûtes !
Et quel profond dédain vous eûtes
Pour les veux que je vous offris !
En vain, je priai, je gémis,
Dans votre dureté vous sûtes
Mépriser tout ce que je fis ;
Même un jour je vous écrivis
Un billet tendre que vous lûtes
Et je ne sais comment vous pûtes,
De sang-froid voir ce que je mis.
Ah ! Fallait-il que je vous visse !
Fallait-il que vous me plussiez,
Qu'ingénument je vous le disse,
Qu'avec orgueil vous vous tussiez !
Fallait-il que je vous aimasse,
Que vous me désespérassiez,
Et qu'enfin je m'opiniâtrasse
Et que je vous idolâtrasse
Pour que vous m'assassinassiez !
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______On peut toujours se gausser, comme Alphonse Allais, sur des formes aujourd'hui désuètes.. La passé n'est pas simple...
Oui dès l'instant que je vous vis
Beauté féroce, vous me plûtes !
De l'amour qu'en vos yeux je pris,
Sur-le-champ vous vous aperçûtes.
Mais de quel air froid vous reçûtes
Tous les soins que pour vous je pris !
Combien de soupirs je rendis !
De quelle cruauté vous fûtes !
Et quel profond dédain vous eûtes
Pour les veux que je vous offris !
En vain, je priai, je gémis,
Dans votre dureté vous sûtes
Mépriser tout ce que je fis ;
Même un jour je vous écrivis
Un billet tendre que vous lûtes
Et je ne sais comment vous pûtes,
De sang-froid voir ce que je mis.
Ah ! Fallait-il que je vous visse !
Fallait-il que vous me plussiez,
Qu'ingénument je vous le disse,
Qu'avec orgueil vous vous tussiez !
Fallait-il que je vous aimasse,
Que vous me désespérassiez,
Et qu'enfin je m'opiniâtrasse
Et que je vous idolâtrasse
Pour que vous m'assassinassiez !
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