L'heure des élections approche
A la fois espérée et redoutée.
Dans ce pays livré depuis quelques années à des désordres chroniques, où, la crise économique aidant, la violence prend toujours de nouvelles formes, de même que la corruption au plus haut niveau parfois, beaucoup de Brésiliens de bon sens
s'interrogent avec crainte sur les échéances futures.
La corruption a atteint l'ancien président lui-même, même s'il garde un fort capital de sympathie dans la partie la plus défavorisée de la population et que sa combativité semble intacte.
On parle de démocratie en déliquescence, où l'extrême droite arrive pour l'instant en tête des intentions de vote.
Risque-t-on de revivre les années noires de la dictature?
Avec des nostalgiques comme Jair Bolsenaro, une aventure noire n'est pas à exclure, d'autant que l'insatisfaction de nombreuses couches de la population risque de faire le lit de "sauveurs", même évangélistes.
...Outre son appartenance au lobby des BBB balle, bibble, boeuf), les différentes prises de position de Jair Bolsonaro sur des questions sociétales le rapproche d’une frange extrémiste qui défend une élite ethnique et économique aux dépends du reste de la société : il se proclame en faveur de la peine de mort, défend les violences corporelles contre les enfants qui présentent des tendances homosexuelles, se déclare contre l'union civile entre deux personnes de même sexe… Il propage aussi des préjugés racistes à propos des peuples indigènes, présumés « malodorants » et « non éduqués ».
L'agrobusiness en plein développement, aux dépends de zônes amazoniennes qui se rétrécissent d'années en années, pèse lourd dans la balance, concentrant les problèmes les plus cruciaux du pays, dont un renforcement des inégalités, auxquelles Lula avait partiellement essayé de porter remède, sans s'attaquer au fond du problème, largement hérité de la période coloniale.
La vraie violence est plus massive dans les campagnes que celle, plus visibles, de certains quartiers urbains... celle des sans-terre notamment.
Malgré les grandes fortunes qui s'étalent ici et là, "..Le Brésil demeure le pays le plus inégalitaire au monde à peine 1% de la population du pays concentre 50% des richesses. Selon le coefficient de Gini qui mesure la répartition des richesses, le Brésil est l'un des plus mal placés, aux côtés du Honduras, de la Zambie ou de Haïti. Le salaire minimum est de seulement 200 euros..."(R.Soubrillard)
On a parlé du Brésil comme d'un pays inachevé, qui pourrait être un exemple de richesse comme de diversité.
La lulamania est bien finie, les espoirs suscités par les rêves de l'ancien leader charismatique sont bien minces.
La situation est préoccupante, malgré d'immenses atouts.
A quelles conditions un président inspiré et efficace pourrait-il remettre le pays sur des rails réellement démocratiques?
Aujourd'hui, le pessimisme domine.
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A la fois espérée et redoutée.
Dans ce pays livré depuis quelques années à des désordres chroniques, où, la crise économique aidant, la violence prend toujours de nouvelles formes, de même que la corruption au plus haut niveau parfois, beaucoup de Brésiliens de bon sens
s'interrogent avec crainte sur les échéances futures.
La corruption a atteint l'ancien président lui-même, même s'il garde un fort capital de sympathie dans la partie la plus défavorisée de la population et que sa combativité semble intacte.
On parle de démocratie en déliquescence, où l'extrême droite arrive pour l'instant en tête des intentions de vote.
Risque-t-on de revivre les années noires de la dictature?
Avec des nostalgiques comme Jair Bolsenaro, une aventure noire n'est pas à exclure, d'autant que l'insatisfaction de nombreuses couches de la population risque de faire le lit de "sauveurs", même évangélistes.
...Outre son appartenance au lobby des BBB balle, bibble, boeuf), les différentes prises de position de Jair Bolsonaro sur des questions sociétales le rapproche d’une frange extrémiste qui défend une élite ethnique et économique aux dépends du reste de la société : il se proclame en faveur de la peine de mort, défend les violences corporelles contre les enfants qui présentent des tendances homosexuelles, se déclare contre l'union civile entre deux personnes de même sexe… Il propage aussi des préjugés racistes à propos des peuples indigènes, présumés « malodorants » et « non éduqués ».
L'agrobusiness en plein développement, aux dépends de zônes amazoniennes qui se rétrécissent d'années en années, pèse lourd dans la balance, concentrant les problèmes les plus cruciaux du pays, dont un renforcement des inégalités, auxquelles Lula avait partiellement essayé de porter remède, sans s'attaquer au fond du problème, largement hérité de la période coloniale.
La vraie violence est plus massive dans les campagnes que celle, plus visibles, de certains quartiers urbains... celle des sans-terre notamment.
«Nous sommes un pays de grands propriétaires terriens, où le pouvoir de la terre a historiquement dominé la politique. C’est pourquoi la lutte pour la terre est la lutte pour le Brésil. Le coronélisme [le pouvoir local attribué aux grands propriétaires liés au gouvernement, officiellement de 1889 à 1930 : les coroneis] des propriétaires fonciers ainsi que la confiance du pouvoir dans sa capacité de boycotter la réforme agraire ont passé à une nouvelle étape, encore plus agressive suite à l’émergence d’une force socio-économique et politique: l’agrobusiness», nous a déclaré Clodoaldo Meneguello Cardoso, coordinateur de l’Observatoire de l’éducation aux droits humains à l’Université d’Etat de São Paulo.
«Notre histoire est raciste et violente. Notre environnement idéologique et social aussi, et il n’est pas mal à l’aise avec la mort», a dit Rubén Siqueira, de la Commission pastorale de la terre (CPT), de Manaus. Selon R. Siqueira, nous sommes confrontés à une «contre-réforme agraire» basée sur l’impunité, et à une justice qui consiste à «ne pas fonctionner et à garantir des privilèges», avec des processus lents et complexes qui facilitent «les chicanes [point mineur soulevé dans un procès pour embrouiller l’affaire], les omissions et les connivences de toutes sortes».
On attend toujours cette réforme agraire, la question-clé du pays, que n'a pu résoudre même le PT, qui a cédé sous la pression des grands lobbies. Malgré les grandes fortunes qui s'étalent ici et là, "..Le Brésil demeure le pays le plus inégalitaire au monde à peine 1% de la population du pays concentre 50% des richesses. Selon le coefficient de Gini qui mesure la répartition des richesses, le Brésil est l'un des plus mal placés, aux côtés du Honduras, de la Zambie ou de Haïti. Le salaire minimum est de seulement 200 euros..."(R.Soubrillard)
On a parlé du Brésil comme d'un pays inachevé, qui pourrait être un exemple de richesse comme de diversité.
La lulamania est bien finie, les espoirs suscités par les rêves de l'ancien leader charismatique sont bien minces.
La situation est préoccupante, malgré d'immenses atouts.
A quelles conditions un président inspiré et efficace pourrait-il remettre le pays sur des rails réellement démocratiques?
Aujourd'hui, le pessimisme domine.
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