[Quelques notes sur un épisode de l'histoire qui ne fut pas sans conséquences majeures]
Tout ça pour un canal. Mais quel canal!
Beaucoup s'en souviennent encore, mais à l'époque, les faits paraissaient embrouillés, les tenants et aboutissants des événement nous échappaient largement, comme leur sens réel, l'information était réduite et orientée, la presse bien conditionnée, et les principaux enjeux de certains accords. étaient secrets. Alors que les conséquences furent importantes, pas seulement dans la nouvelle gestion du canal, enjeu majeur du commerce occidental surtout à l'époque.
Tout cela dans le contexte de la guerre froide, de la fin d'un monde colonial, notamment britannique, de la montée de certaines indépendances moyen-orientales, des tensions avec Isarël et du nouveau cours de la diplomatie des USA.
Ce fut un fiasco franco-britannique.
Les conséquences sur l' éveil de certains nationalismes arabes ne furent pas insignifiantes.
Les conséquences en chaîne: de nouvelles alliances
....La preuve est faite que les pays d'Europe ne sont plus les puissances dominantes dans cette région. Les États-Unis et l'URSS ont tenu à montrer que l'ère coloniale était finie et qu'aucune politique au Proche-Orient ne pouvait se faire sans eux. C’est la fin de la politique de la canonnière.
De plus, en agissant de manière isolée, des pays comme la France et la Grande-Bretagne peuvent être mis en échec par des représailles purement économiques, comme l'a montré l'attaque sur la livre sterling.
La France tire une rancune du retrait des Britanniques — à la suite des pressions américaines — sans avoir averti ses alliés, et du refus des États-Unis d'utiliser son droit de veto pour les défendre.
La France et la Grande-Bretagne tirent des conclusions opposées. La Grande-Bretagne s'aligne sur la politique étrangère des États-Unis, devenant son plus proche allié en Europe.
Au contraire, la France conclut qu'elle doit se donner plus de moyens pour pouvoir si nécessaire contrer les États-Unis. D'où la mise au point de la force de dissuasion nucléaire française, dont De Gaulle indique qu'elle est faite pour s'opposer à toutes menaces potentielles (« dissuasion tous azimuts »), sans adversaire désigné, ce qui n'en excluait aucun y compris les États-Unis18.
De plus, l'alliance entre la France et Israël sort renforcée de cette crise. Cette alliance sera plus tard brisée par la politique arabe de Charles de Gaulle[et la guerre des Six Jours.
Israël se conforte comme puissance militaire, l'opération a détruit une partie du potentiel militaire égyptien et la France a renforcé sa coopération militaire avec l'État hébreu avec, entre autres, la livraison des premiers avions à réaction de l'aviation israélienne (Ouragan, Mystère IV, Vautour, Mirage III), de chars AMX-13 et une coopération nucléaire — don d'un réacteur — conformément au protocole de Sèvres.
______Ce fut un échec de la politique néocoloniale de l'Angleterre et de la France, sous la pression des USA et la fin de l'ère coloniale et le relatif succès de Nasser.La France et la Grande-Bretagne tirent des conclusions opposées. La Grande-Bretagne s'aligne sur la politique étrangère des États-Unis, devenant son plus proche allié en Europe.
Au contraire, la France conclut qu'elle doit se donner plus de moyens pour pouvoir si nécessaire contrer les États-Unis. D'où la mise au point de la force de dissuasion nucléaire française, dont De Gaulle indique qu'elle est faite pour s'opposer à toutes menaces potentielles (« dissuasion tous azimuts »), sans adversaire désigné, ce qui n'en excluait aucun y compris les États-Unis18.
De plus, l'alliance entre la France et Israël sort renforcée de cette crise. Cette alliance sera plus tard brisée par la politique arabe de Charles de Gaulle[et la guerre des Six Jours.
Israël se conforte comme puissance militaire, l'opération a détruit une partie du potentiel militaire égyptien et la France a renforcé sa coopération militaire avec l'État hébreu avec, entre autres, la livraison des premiers avions à réaction de l'aviation israélienne (Ouragan, Mystère IV, Vautour, Mirage III), de chars AMX-13 et une coopération nucléaire — don d'un réacteur — conformément au protocole de Sèvres.
.... Le canal constitue d’abord un symbole de l’impérialisme européen. Le courant nationaliste se développe au début du XXe siècle en Egypte et s’empare du thème de la restitution du canal. Un projet d’allongement de la durée de la concession de 40 ans (qui devait se terminer en 1968) n’avait pas été rejeté par le gouvernement immédiatement, la presse arabophone s’était déchaînée contre le premier ministre Boutros Ghali. En 1910, il est assassiné par un jeune nationaliste. En 1922, l’Egypte devient indépendante. Des voies s’élèvent pour réclamer une indépendance économique. Hassan El-Banna, fondateur des Frères musulmans, déclare « Matin et soir, les signes de l’occupation étrangère crevaient les yeux. Le canal de Suez, c’était lui la cause du mal, la racine de la plaie, à l’ouest, le camp militaire anglais et à l’est le bureau général d’administration de la compagnie. L’Egyptien se sentait étranger chez lui, méprisé ». Le canal de Suez apparaît comme la source des misères de l’Egypte, qui ne bénéficie pas de ses revenus. En 1910, un partage des bénéfices avait été envisagé (4% puis progressivement 12 %), mais ce projet est abandonné. L’indépendance passe ainsi par la récupération du canal. Nasser, qui avait déjà obtenu le départ des militaires britanniques, annonce la nationalisation du canal en 1956 afin de permettre le développement économique de l’Egypte. Ce ne sera pas le cas, car il devient un lieu d’affrontement. En 1956, les Français font appel aux Israëliens qui mènent une action militaire aux côtés des parachutistes britanniques et français. L’Egypte fait dynamiter la statue de Ferdinand de Lesseps à l’entrée du canal.
A partir de la nationalisation, le canal symbolise également la lutte pour l’intégrité territoriale. En juin 1967, des forces israéliennes sont présentes dans le Sinaï. En 1968, Nasser fait tirer sur les positions israéliennes, matérialisées par des remparts de terre (ligne Bar-Lev). Nasser mène une guerre d’usure. A partir de 1970, la région connaît une situation de « ni guerre, ni paix », jusqu’en octobre 1973. En 1973, Sadate décide d’agir en raison du manque à gagner : le canal de Suez est en effet fermé à la circulation depuis 1967. Il fait détruire la ligne Bar-Lev avec des canons à eau. Sadate devient le « héros du franchissement ». En juin 1975, le trafic reprend, ce qui fait espérer des perspectives de développement à l’Egypte.
Le canal est également une vitrine pour l’Egypte et un symbole de son développement. En 2014, le projet de doubler le canal de Suez crée des emplois. Une souscription est lancée auprès de la population égyptienne : 7 milliards de dollars sont ainsi récoltés en quelques jours. Seuls les Egyptiens ont été autorisés à y participer. En un an, la navigation croisée est rendue possible sur 72 km. Le canal de Suez est peu visible de la terre, car il est protégé. Il constitue cependant un élément central de l’histoire de l’Egypte...
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