Hold-up économique ou partenariat prometteur?
Depuis des années, Pékin s'intéresse à certains pays africains et trace là-bas un chemin inattendu.
D'une toute autre manière que les coloniaux d'autrefois.
Mais pas de manière "désintéressée". Habilement.
Obstinément mais souvent à bas bruit, la Chine avance ses pions, dans le plus vaste projet de voies nouvelles pour ses exportations, dans le cadre des nouvelles routes de la soie à plusieurs tracés.
...Des projets d’infrastructures comme le chemin de fer vers le Ghana. CHEC négocie actuellement un prêt avec l’Eximbank chinoise pour la construction de l’autoroute Ouagadougou-Bobo Dioulasso (1,3 milliard de dollars).
Déjà des têtes de pont sont établies et sécurisées, à la corne de l'Afrique notamment, et des ports aménagés. A grands renforts de créations d'infrastructures routières, hospitalières, etc...
La création en l’an 2000 du « Forum de la coopération sino-africaine » a servi de plate-forme stratégique institutionnelle pour le renforcement des échanges bilatéraux, de la communication et de la coopération entre la Chine et l’Afrique
Une opération de charme qu'on n'arrête plus, à l'aide de prêts avantageux et d'avantages matériels, de promesses en apparence réalistes. .
Une démarche gagnant-gagnant? C'est tout le problème à terme.
Si l'on croit les engagements verbaux de Xi Jinping en personne, tout baigne, l'avenir s'annonce radieux. Pas d'arrière-pensées politiques, ni de pressions quelconques. Juste des incitations.
« Nous poursuivons toujours la pratique des “cinq non” dans nos relations avec l’Afrique, à savoir ne pas s’ingérer dans la recherche par les pays africains d’une voie de développement adaptée à leurs conditions nationales, ne pas s’immiscer dans les affaires intérieures africaines, ne pas imposer notre volonté à l’Afrique, ne pas assortir nos aides à l’Afrique de conditions politiques quelconques, et ne pas poursuivre des intérêts politiques égoïstes dans notre coopération en matière d’investissement et de financement avec l’Afrique. Nous espérons que les autres pays pourront aussi se conformer à ce principe des “cinq non” dans le traitement des affaires liées à l’Afrique. »
La Chine-Afrique sera donc, à ses dires, un modèle de coopération. Sans immixtion, c'est juré.
Une coopération très intéressée bien sûr. L'Afrique est largement sous-exploitée et représente un immense marché potentiel.. Un pays immense comme le Congo pourrait être riche. Les matières premières abondent: le pétrole bien sûr, mais aussi et surtout les terres rares, décisives pour l'avenir, dont la Chine s'est déjà accaparé la production et le traitement à 90 %.
Comme d'habitude, Pékin voit loin. Et, comme dit un proverbe de ce pays, plus on prend de la hauteur, plus on voit loin...
Dans un continent qui a plus d'une raison de se détourner des anciens (et parfois durables) colonisateurs. Même à Madagascar.
Du Sénégal au Rwanda, on vient préparer le terrain, pour décoller ou sortir du marasme.
Avec certaines conditions tout de même.
De grandes transformations économico-politiques en vue, dans la cadre de nouvelles formes de mondialisation. Sans aucun doute.
La Chine sait ce qu'elle veut et s'en donne les moyens.
Dans ce nouveau cadre en gestation, l'Afrique va-t-elle en profiter pleinement?
On en parle et on peut le penser, malgré les arrière-pensées de la Chine.
La feuille de route sera appliquée...sauf accident.
Le sujet n'a pas fini de faire la une de l'actualité, car c'est peut-être un aspect nouveau de l'histoire du monde qui se joue sans doute là-bas, malgré les incertitudes chinoises et l'immensité des projets.
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