Se demandent les esprits critiques, ceux qui ont n'ont pas été convaincus par les propos trop généraux, équivoques ou défaillants du Maître des horloges.
D'autres diront: attendons de voir et voyons si Jupiter a compris certains messages venus des ronds-point et d'ailleurs. La com', parfois brillante,était là, mais, pour le fond, qu'en sera-t-il des orientations annoncées. La politique est l' art du possible, mais le possible n'est pas défini à l'avance, dans une démocratie vivante et peu dépasser les schémas incrustés.
On regrette, entre autres choses, (mais est-ce un oubli?) la référence à l'écologie, problème majeur des temps qui viennent.Pas un mot par exemple sur le fiasco de Flamanville, qui semble compromettre des choix énergétiques anciens.
Le problème de l'emploi a été évoqué cavalièrement, avec les poncifs d'usage. Dans un monde qui change rapidement, l'essentiel n'a pas été traité. Le problème du temps de travail, si débattu, a été caricaturé.
La question de la concentration toujours plus grande de la richesse et de ses causes ont été écartées, alors que ce problème revient même aux USA....
On peut se demander si Jupiter ne peut quitter le mythe du self made man et du cadre des réseaux qui l'ont aidé à conquérir le pouvoir dans un contexte si singulier, marqué par la KS. (*)
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(*) Si l'on croit l'étude de Marc Edenweld, ... Presque deux ans d’exercice du pouvoir n’ont pas suffi à percer le mystère Macron. Dans le Grand Manipulateur (publié chez Stock), c’est un portrait peu flatteur de l’actuel chef de l’Etat que brosse le journaliste Marc Endeweld, quatre ans après l’Ambigu Monsieur Macron(Flammarion). Dans cette enquête fouillée, il s’intéresse en particulier à la manière dont Emmanuel Macron, conseiller de l’ombre puis jeune ministre, candidat vierge de tout mandat et enfin président sans expérience, s’est appuyé sur de forts anciens réseaux, bien loin des slogans, pour lancer et faire aboutir sa conquête élyséenne comme pour accompagner ses premiers pas au pouvoir. Des personnalités souvent âgées et ayant servi ou sévi sous d’autres quinquennats ou même septennats. Extraits.
«Tout s’est joué au cours de la campagne présidentielle. Certes, l’ambitieux a bénéficié d’une chance insolente. Mais pour gravir la plus haute marche du pouvoir sans carrière politique, ni même un parti derrière lui, Emmanuel Macron a utilisé tous les réseaux de la République. Si les communicants ont réussi à le présenter dans les médias comme "le candidat des start-up", le candidat du "nouveau monde" a, en réalité, utilisé de nombreux canaux du "vieux monde". Celui qui prétend n’avoir aucun compte à rendre, et qui s’est fait, selon lui, "tout seul", n’a pas eu grand mal à trouver de l’aide dans son ascension.» […]
«Les communicants de l’Elysée peuvent bien affirmer que le Président "veut absolument rompre avec la République des intermédiaires, notamment en Afrique", cette mythologie cache mal une autre réalité. En l’absence d’un parti politique constitué, le candidat Macron a fait appel à de vieux réseaux, plus ou moins avouables, qui, jusqu’alors, avaient travaillé pour les deux grands partis traditionnels. Ces réseaux qu’on présente pudiquement comme "transversaux" se sont épanouis dans le "ni droite ni gauche" macronien. Grand commerce international, Françafrique, industrie d’armement, services de renseignement mais aussi boîtes de sécurité privées, ou encore entreprises qui travaillent pour l’Etat, dans le BTP, les utilities ou les télécoms. Ces "intermédiaires" sont inconnus du grand public.»Parti d’une feuille blanche ou presque – même si le soutien et l’amitié du mécène de la deuxième gauche Henry Hermand, décédé en 2016, fut décisif –,avec une poignée de fidèles plus jeunes que lui, Emmanuel Macron a d’entrée de jeu pioché à gauche, jusque dans les restes de la mitterrandie mais aussi chez les ex-fabiusiens, les ex-strauss-kahniens ou les radicaux de gauche, et en même temps à droite, sans distinction. Il a également traité les milieux d’affaires et ses intermédiaires. Le tout, avec un art consommé du cloisonnement, un affect limité et une volonté en acier. Très loin des envolées empathiques de la campagne où son supposé libéralisme sociétal avait largement masqué que son projet de démantèlement social était en fait du Fillon à peine light. «Ironie du sort pour ces soutiens, Macron n’est ni Obama ni Trudeau. Le président est beaucoup plus conservateur et bonapartiste que son image de campagne ne pouvait le laisser penser», souligne Endeweld, qui a placé en exergue de son ouvrage cette citation du Portrait de Dorian Gray : «Agissant en hypocrite, il avait revêtu le masque de la vertu.»
«Cette nouvelle enquête cartographie l’ensemble de ces réseaux divers qui ont contribué en 2017, et quelques mois avant, à la victoire du jeune président. Mais aussi de comprendre pourquoi, à tous les échelons, des hommes de l’ombre sont revenus à l’avant-scène, dans la plus pure tradition de la Ve République des "cabinets noirs", et autres polices parallèles, après un quinquennat Hollande qui s’était d’abord construit contre le système Sarkozy. "Ils ont réussi une synthèse entre les pires turpitudes de la Sarkozie et de DSK", flingue un ancien camarade de l’ENA de l’actuel président.»
Dans cette success story politique sans équivalent sous la Ve République, on le savait mais le livre vient le confirmer, le rôle politique de Brigitte Macron a toujours été majeur, compliquant sa relation avec le conseiller politique officiel du ministre, du candidat puis du chef de l’Etat, le jeune Ismaël Emelien, qui a depuis quitté l’Elysée sur fond d’affaire Benalla.
«Des tensions apparaissent entre Brigitte Macron, omniprésente et influente, et le jeune conseiller spécial du Président, Ismaël Emelien. Une situation ancienne en réalité, ces deux-là ne se sont jamais appréciés. Pour l’un comme pour l’autre, les enjeux politiques et affectifs de la relation avec Emmanuel sont tels que ça fait des étincelles : "Qu’est-ce qu’il lui trouve à Emelien ?" se désole régulièrement Brigitte Macron auprès de ses proches.»
S’il ne fait pas de révélations sur son influence dans la conduite du pays, Marc Endeweld souligne combien son destin à lui s’est nourri de l’ambition qu’elle nourrissait pour eux. Il détaille aussi les larges réseaux qu’elle a tissés – de Bernard Montiel à Bernard Arnault – bien avant que son mari ne devienne ministre. Autant de leviers qu’elle a mobilisés quand cela a été nécessaire, en poussant, comme Hermand, pour que son champion se lance dès 2017.
«C’est lors d’un dîner chez Alain Minc, à l’été 2014, que la future première dame a estimé que son mari devait se jeter dans le grand bain de la présidentielle dès 2017, et ne pas attendre 2022, comme de nombreuses personnes lui conseillaient alors, car son âge, disait-elle, deviendrait un handicap indépassable pour le couple : "On ne peut pas attendre 2022. Car on a un énorme problème. Le problème, c’est moi, c’est ma gueule. Donc il faut accélérer."» […]
«A l’été 2016, alors que la machine En marche est lancée et que le ministre de l’Economie est sur le point de démissionner, le doute s’insinue en lui : "Est-ce que j’y vais maintenant, et je gagne en six mois ? Ou est-ce que j’attends pour gagner plus tard ?" C’est alors Brigitte qui le convainc de présenter sa candidature dès cette présidentielle.»
Dans la description du système Macron, Marc Endeweld consacre bien sûr de nombreuses pages à Alexandre Benalla qui restera une des figures du quinquennat. Loin d’en faire un simple Rambo adepte du coup de poing, l’auteur documente le fait que celui qui faisait physiquement partie du premier cercle au moment de la mise sur orbite du candidat Macron a tout vu et tout entendu. Au QG d’En Marche, lors des sorties privées de l’ancien ministre, mais aussi lors des déplacements et des levées de fonds à l’étranger qui ont précédé le lancement de la campagne.
On retrouve aussi Benalla lors du récit d’un voyage présidentiel en Algérie, en décembre 2017. La présence du sulfureux intermédiaire dans des contrats d’armement, Alexandre Djouhri, proche de Villepin comme de Sarkozy et sous le coup d’un mandat d’arrêt international émis par deux juges français, lors d’une réception en présence du chef de l’Etat à l’ambassade avait été révélé par le Canard enchaîné et suscité la colère de Macron. Mais Marc Endeweld raconte comment Djouhri a de nouveau tenté d’entrer en contact avec le président de la République le soir même lors d’un dîner officiel offert par le Premier ministre algérien.
«Au Canard enchaîné, l’Elysée a d’ailleurs expliqué à l’époque : "Il a été invité par l’ambassade […] ce n’est pas la première fois que ce monsieur tente de croiser le Président […] [Cette insistance] a mis [Macron] en colère." La version que nous avons recueillie auprès de plusieurs diplomates du Quai d’Orsay, dont certains en poste à l’ambassade d’Alger, est pourtant très différente : tous assurent que les deux listes, celle du déjeuner comme celle de la soirée, ont bien été envoyées au protocole de l’Elysée. Et c’est Alexandre Benalla, chargé des déplacements, qui les a validées ! Devant les policiers, l’ambassadeur Driencourt nuancera la version délivrée à chaud par l’Elysée, en précisant qu’à l’origine, c’est le secrétaire général du Quai d’Orsay, Maurice Gourdault-Montagne, 64 ans, ami personnel d’Alexandre Djouhri, qui lui a demandé d’inviter ce dernier à cette soirée. Gourdault-Montagne est une figure au Quai. Ancien directeur de cabinet d’Alain Juppé à Matignon, puis conseiller diplomatique de Jacques Chirac de 2002 à 2007, il a été propulsé par Emmanuel Macron – ce fut l’une de ses premières décisions – secrétaire général du Quai d’Orsay à Paris.»
Si Marc Endeweld raconte par le menu les luttes d’influence qui ont eu lieu au sein de la police, avec les sarkozystes à la manœuvre, et dans le monde du renseignement après l’élection d’Emmanuel Macron, il décrit aussi au fil des pages une organisation singulière du sommet de l’Etat déjà mise en lumière par la commission d’enquête sénatoriale sur l’affaire Benalla. Au-delà du cabinet officiel dirigé par Patrick Strzoda, l’auteur décrit comment un quarteron de jeunes fidèles emmenés par le secrétaire général, Alexis Kohler, lequel a la haute main sur le régalien, constitue la vraie garde rapprochée du Président. Certains ont un rôle bien officiel, mais d’autres sont des chargés de mission aux missions floues ou travaillent à la «task force» mise en place par Macron pour centraliser et coordonner la lutte antiterroriste. Une équipe bis dont certains ont quitté le château mais sans rien renier de Macron.
Au final, une question demeure. Comment François Hollande, si fin politique, a-t-il pu à ce point manquer de lucidité et même de clairvoyance en mettant sur orbite ce jeune ambitieux qui, au moins autant que Manuel Valls auquel il était censé faire office de contrepoids, a savonné la planche du président sortant à son profit. S’il a fait entrer le loup dans la bergerie, c’est que celui-ci ne manquait pas de références, avec Jean-Pierre Jouyet et Jacques Attali comme parrains :
«Autre connexion d’influence à inscrire au palmarès de Brigitte Macron, Jacques Attali, qu’elle fait rencontrer à Emmanuel. C’est elle aussi qui demandera personnellement à l’ancien conseiller de François Mitterrand de présenter son jeune mari à François Hollande.»
Une ambition de couple, qui vient de très loin, portée par des barons d’hier, des capitaines d’industrie et de jeunes loups avides de pouvoir. Où comment des seniors ont largement contribué à la victoire d’un trentenaire pour faire la nique à des quinquas...
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