La situation interroge
Le "géant aux pieds d'argile", comme disaient certains économistes en évoquant notre voisin d'outre- Rhin, est entré dans une période jugée critique. Depuis une dizaine d'années déjà, des doutes se manifestaient sur cette économie, ouverte à tous les vents internationaux, présentée comme un "modèle" vertueux. Le coeur de l'économie est aujourd'hui sévèrement touché. VW est un exemple. Le marasme est reconnu en interne:
"... Robert Habeck, ministre fédéral allemand de l’économie, (parle) d’une « situation économique dramatiquement mauvaise ».Une semaine plus tard, le 21 février, ce même ministre annonçait une révision vertigineuse des prévisions de croissance du gouvernement fédéral pour 2024 et 2025. Pour l’année en cours, il n’est plus question que d’une hausse de 0,2 % du PIB, contre 1,3 % prévu par le budget jusqu’ici. Pour l’année prochaine, la croissance est révisée à la baisse de 1,9 à 1 %. Une croissance de 0,2 % en 2024 serait un chiffre d’autant plus mauvais que le pays a vu son PIB se contracter de 0,3 % l’an passé. Le chiffre a été confirmé par l’agence fédérale des statistiques Destatis vendredi 23 février. C’est la première baisse annuelle de cet indicateur – hors crise sanitaire – depuis 2009, année de la crise financière. ..Comme le résume l’institut Ifo, « l’économie allemande se stabilise à un niveau très bas ». Une stabilisation qui ne tient que grâce au secteur des services. Mais l’industrie, le joyau de l’Allemagne contemporaine, va de mal en pis. Et sans industrie, l’économie allemande ne peut croître. Le 21 février, la Bundesbank, la banque centrale allemande, a prévenu que le PIB allemand devrait encore se contracter au premier trimestre 2024, confirmant l’entrée du pays en récession « technique » (définie par deux trimestres consécutifs de baisse du PIB). Le décrochage allemand ne semble donc pas en mesure de s’améliorer à court ou même à moyen terme. Le pessimisme de Robert Habeck semble bien justifié... Comme le résume l’institut Ifo, « l’économie allemande se stabilise à un niveau très bas ». Une stabilisation qui ne tient que grâce au secteur des services. Mais l’industrie, le joyau de l’Allemagne contemporaine, va de mal en pis. Et sans industrie, l’économie allemande ne peut croître..." Les turbulences qui s'en suivent, dont certaines viennent de loin, n'inquiètent pas que Berlin. La percée de l'AfD n'a pas trop surpris les connaisseurs du pays. Un phénomène plus complexe qu'il n'y paraît. L'ambiguïté règne. Faut-il être pessimiste? Les capacités de rebond ne manquent pas. Mais l'optimisme n'est pas de règle, surtout au vu de ce qui se passe chez leurs voisins:
" ...« En Allemagne, beaucoup de gens craignent qu’une victoire de l’extrême droite en France plonge les relations entre nos deux pays dans leur crise la plus grave depuis la seconde guerre mondiale », abonde Tobias Bütow, secrétaire général de l’Office franco-allemand pour la jeunesse (OFAJ). Au Bundestag, dont elle est membre depuis 2021 après avoir siégé quinze ans au Parlement européen, la chrétienne-démocrate Inge Grässle (CDU) fait partie des députés qui connaissent le mieux la France. Elle est aujourd’hui en plein désarroi. « Les deux partis qui pèseront le plus dans la prochaine Assemblée nationale seront sans doute le Rassemblement national, à l’extrême droite, et La France insoumise, à l’extrême gauche. Les deux détestent l’Allemagne, les deux sont des ennemis de l’Europe, et les deux ont des programmes économiques extrêmement inquiétants. Que ce soit l’un ou l’autre qui compte le plus d’élus, le moteur franco-allemand, qui ne tourne déjà pas très bien, entrera dans une crise extrêmement grave », affirme-t-elle. _____________
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