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lundi 27 janvier 2025

"Faire le ménage...", dit-il

            Nouvelle diplomatie                                                                                                                                           Si les projets de déplacement des Gazaouis vers le Nord semblent pour l'instant s'effectuer, éloignant ainsi pour l'instant les menaces d'occupation voulue par l'extrême-droite istaëlienne, il n'en est pas de même en Cisjordanie, où les agressions des colons ayant le feu vert de l'armée redoublent.


L'annexion est là toujours au programme, avec la bénédiction de la Maison Blanche. Contre toute légalité. Il faut faire le ménage, comme il dit, s'érigeant en justicier international sans souci des règles et des conventions, du droit international, et entrant dans le jeu des sionistes les plus radicaux, pour qui la Judée-Samarie appartient à Israël de toute éternité. Une nouvelle Nakba se préparerait-elle, malgré les protestations de la Jordanie et de l'Egypte? Les éructations trumpiennes montrent une fois de plus l'improvisation et l'irresponsabilité de la nouvelle Maison Blanche, qui va se heurter très vite à un tissu de contradictions.    Stupéfiant


             ___   ".. L'intention de Trump de nommer Mike Huckabee, proche des milieux israéliens pro-colonisation, au poste d'ambassadeur des Etats-Unis en Israël, a galvanisé les partisans de l'annexion."Trump va mener une politique basée sur ce qu'il considère être le meilleur pour l'Amérique et la région", dit Eugene Kontorovich, du cercle de réflexion conservateur Misgav Institute. Selon lui, la question est de savoir "par quoi il va commencer cette fois-ci".  Car depuis 2020, les conditions ont considérablement changé avec la guerre à Gaza, déclenchée par l'attaque sans précédent du Hamas le 7 octobre 2023 en Israël, l'affaiblissement du Hezbollah libanais et la chute du président syrien, Bachar al-Assad...."

- S'alignant sur les désirs des suprémacistes sionistes, il propose la déportation de la population palestinienne -
Le massacre commis par l’armée israélienne à Gaza n’a jamais été une opération «anti-terroriste», mais l’accélération d’un processus d’élimination du peuple palestinien et de colonisation de sa terre, démarré bien avant le 7 octobre 2023. Donald Trump pourrait bien y apporter la touche finale.
Samedi 24 janvier 2025, le nouveau président des États-Unis a proposé un plan visant à «nettoyer» la bande de Gaza, et à envoyer les palestiniens survivant vers l’Egypte et la Jordanie. «On parle d’environ 1,5 million de personnes, et on fait tout simplement le ménage là-dedans. Vous savez, au fil des siècles, ce site a connu de nombreux conflits. Et je ne sais pas, quelque chose doit se passer», a-t-il déclaré devant des journalistes.
Avec une rhétorique particulièrement perverse, Donald Trump a évoqué l'état de «démolition» extrême de Gaza pour justifier ce déplacement de population. Finalement, vider Gaza de ses habitants, ce serait pour leur propre bien.
«J’aimerais que l’Égypte accueille des gens. Et j’aimerais que la Jordanie accueille des gens» a-t-il insisté avant d'embarquer dans son avion présidentiel. Une proposition immédiatement rejetée par la Jordanie.
Appelons les choses par leur nom : «envoyer» une population entière dans des régions d'où elle ne vient pas, c'est ce qu'on appelle une déportation de masse ou un nettoyage ethnique, condamné par le droit international. C'est ce qui s'était produit en 1948, quand l’État israélien qui venait d'être créé avait massacré, rasé des villages, et forcé 900.000 palestiniens à quitter leurs maisons et leurs terres.
Ce grand déplacement appelé "Nakba", catastrophe en arabe, est le point de départ de toute la situation actuelle : des familles chassées en 1948 vivent depuis trois générations dans des «camps de réfugiés» en Syrie, au Liban et en Jordanie, espérant revenir un jour chez elles. Gaza était aussi un immense camp de déplacés, 70% de ses habitants ayant été chassés de chez eux lors de la Nakba, jusqu'à sa destruction depuis 2023.
La déportation de 1948 a créé un océan de souffrance et déstabilisé tout le Proche-Orient pendant des décennies. La deuxième déportation, celle souhaitée par Trump et Netanyahou, serait une tragédie encore plus grande.
Sans surprise, suite à cette annonce, le ministre israélien fasciste Bezalel Smotrich s'est exclamé qu'il s'agissait d'une «excellente idée» d'«aider [les palestiniens] à trouver d’autres endroits où commencer une vie meilleure». Nous sommes nombreux à le dire depuis 2023 : le projet des sionistes a toujours été de rendre Gaza tellement inhabitable qu'il sera impossible d'y survivre, et que l'exil deviendra une option. C'est ainsi qu'Israël compte annexer et coloniser Gaza.
La preuve le 21 octobre 2024 : des milliers de militants d’extrême droite, y compris des députés et ministres, s'étaient rassemblés près de la frontière entre Israël et la bande de Gaza, pour réclamer l’installation de colonies juives sur les ruines. Le ministre Itamar Ben Gvir avait déclaré : «Si nous le voulons, nous pouvons nous réinstaller à Gaza». Il a aussi asséné : «Gaza est à nous pour l’éternité» et : «nous encouragerons le transfert volontaire de tous les citoyens de Gaza. Nous leur offrirons la possibilité de s’installer dans d’autres pays, car cette terre nous appartient».
Le 28 janvier 2024, une autre manifestation avait eu lieu à Jérusalem pour une «réimplantation» dans la bande de Gaza. Une grande carte était projetée, montrant des colonies prévues à la place de villes palestiniennes. L’idée martelée lors de ce meeting était «l’expulsion» des habitants. Le même mois, la presse israélienne révélait que Netanyahou menait «des pourparlers secrets avec le Congo» pour accueillir des "migrants", en l’occurrence des Palestiniens déplacés.
Dès le mois d’octobre 2023, juste après le démarrage du génocide, le Ministère de l’Information israélien proposait déjà un plan pour «déplacer» les habitants de Gaza. En décembre 2023, un promoteur immobilier israélien diffusait une publicité volontairement provocatrice pour vendre de nouveaux lotissements qui seraient construits sur les ruines de Gaza.
Ainsi, Donald Trump ne fait que s'aligner sur les obsessions coloniales et racistes répétées depuis des années par les messianistes qui dirigent Israël.
Ce n'est pas tout. Le dirigeant des USA a confirmé avoir débloqué une livraison de bombes de 907 kilos – soit 2000 livres – à Israël, des munitions suspendues par l'administration Biden car trop dévastatrices. Le nouveau président a également annoncé que de nombreuses commandes israéliennes allaient être envoyées. «La région est plus sûre quand Israël a ce dont il a besoin pour se défendre», a répondu le ministre des affaires étrangères israélien, aux anges.
Pendant ce temps, le cessez-le-feu reste très théorique. Selon la défense civile de la bande de Gaza, des «dizaines de milliers» de Gazaouis sont empêchés par Israël de retourner dans le nord de l’enclave depuis une semaine. Les soldats sont déployés au niveau d’un point de passage du centre de la bande de Gaza et menacent de tuer les gens qui s'approchent.
Par ailleurs, l’Etat hébreu et le Hamas s’accusent l’un l’autre de «violer» l’accord de cessez-le-feu. Ce qui risque de permettre, à court ou moyen terme, à Netanyahou de déclencher à nouveau des hostilités massives.
Enfin, la guerre continue en Cisjordanie, où l'armée israélienne mène une opération meurtrière et des rafles de palestiniens, mais aussi au Liban. Israël a tiré sur des habitations de civils au Sud-LIban ce dimanche, faisant 22 morts et 124 blessés, selon le ministère de la santé libanais. Israël maintient son armée dans le pays, au-delà de l’échéance prévue dans le cessez-le-feu négocié avec le Hezbollah, et assassine les libanais qui veulent retourner dans leurs villages. Encore des crimes de guerre. Encore une violation de toutes les règles internationales sans conséquence.
Il suffit d'écouter les dirigeants israéliens pour comprendre la situation, ils annoncent tout, de façon très claire. Bezalel Smotrich réclame depuis des années la création d’un «Grand Israël» inspiré de textes bibliques, avec l’annexion militaire du Liban, de la Jordanie, de la Syrie, de l’Irak et de l’Égypte. Donc, si personne ne les arrête, une guerre mondiale pour coloniser tout le Proche-Orient.

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