Quand le Boss jure sur la Bible
Trump 2.0 aime les gens sans éducation...Un nouvelle ère, dit-on, s'ouvre Outre-Atlantique. L'empire divisé va se resouder autour d'un leader autoproclamé d'un nouveau genre. Dans le cadre d'une démocratie malade et d'intérêts relativement en déclin. Une nouvelle oligarchie advient. Veni, vidi, vici. Mais pour quelle victoire? Le ressentiment, la haine et surtout l'intérêt hystérisé sont les moteurs essentiels du triomphalisme qui va dominer aujourd'hui, en présence de E.Zemmour et Cie, de Musk et des autres, de Banon et des l'influenceurs de l'ombre. venus respirer le début d'une nouvelle ère anarcho-capitaliste où tous les freins vont être lâchés dans la course à la puissance des plus grands intérêts économiques, qui ont vu venir l'occasion de rebondir sans limites. Business more as usual. Les vannes étant ouvertes, la gestion politique s'alignera prioritairement sur la logique de cette nouvelle ruée vers l'or. Avec toutes les chances prévisibles que le pouvoir de la Maison Blanche se trouve vite affaibli et divisé par les énormes conflits d'intérêts qui ne manqueront pas de se produire dans le choc des ambitions. C'est le seul horizon que l'on puisse entrevoir aujourd'hui, pour espérer le possible affaiblissement d'un pouvoir qui s'affirme aujourd'hui absolu. Avec tous les risques possibles pour les institutions, l'unité du pays et la politique étrangère.
Le pouvoir démesuré que veut s'octroyer Trump rencontrera forcément des limites, la realpolitik ayant ses exigences. et il ne vient pas de rien. Il s'enracine, malgré sa spécificité dans une histoire. Les origines du trumpisme peuvent être pointées.
"... La personnalité hors norme et les excentricités de Donald Trump contribuent, mais ne suffisent pas à rendre compte du maintien de sa popularité. Bien que le « trumpisme » ne puisse pas être considéré comme une idéologie à part entière, il plonge des racines profondes dans l’histoire des États-Unis, ce qu’expliquent les politologues Jean-Marie Ruiz et Isabelle Vagnoux dans 20 & 21. Revue d’Histoire. Le « trumpisme » est « un agrégat de positions et d’idées latentes dans l’histoire des États-Unis, qui ressurgissent ponctuellement ....
.. Ils en distinguent quatre principales : « galvaniser un “peuple” essentialisé dans son opposition aux élites », hostilité à la « centralisation du pouvoir et aux élites intellectuelles (libérales) ; idées nationalistes, semi-isolationnistes, pratiques autoritaires dans le refus de toute opposition ». À cet égard le « trumpisme » rejoint « l’illibéralisme » en vogue dans de nombreux pays, mais son ancrage américain l’en distingue. Trump a repris à son compte le vieux slogan « America First », apparu dans les années 1920 à l’époque du Ku Klux Klan, du nativisme et des lois anti-immigrés. Le slogan est ressuscité en 1992 par Pat Buchanan, ancien conseiller de Nixon, Ford et Reagan, qui se présente aux présidentielles. Il reflète un courant nommé « paléoconservatisme » par l’historien Paul Gottfried. Ses idées fortes sont « moins d’impôts, moins d’immigration, plus de fermeté dans les guerres culturelles » et un « retour au protectionnisme ». Les attentats du 11 septembre 2001, le fiasco de la guerre en Irak, la grande récession de 2007-2008 et l’élection d’un président noir ont mis de l’huile sur le feu de ce paléoconservatisme tout en réactivant le militantisme de la droite chrétienne. Le « trumpisme » s’inscrit dans une tradition antilibérale qui n’a cessé de concurrencer le libéralisme des Pères fondateurs, mais aucun président n’était allé aussi loin dans la personnalisation du pouvoir, la « vampirisation » du parti qui le soutient ainsi que la « remise en question du cadre constitutionnel lui-même » et « celle des contre-pouvoirs en général ». La virulente « opposition au libéralisme culturel » (il s’agit de « gagner la bataille des esprits ») inscrit aussi le « trumpisme » dans le sillage du maccarthysme, dont il se rapproche par « son degré de stigmatisation et d’hystérie ». __________
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire