Nouveaux maîtres du monde...
Un virage annoncé. C'est le début de ce qui pouvait encore être plus ou moins régulé. Au nom de la conception trumpienne et muskienne de la liberté, le gourou de Meta ouvre les vannes de la "liberté" sur ses réseaux. Une liberté conçue comme capacité de laisser tout exprimer, même le pire. Pour des profits toujours plus importants (*). C'est la porte ouverte à la loi du plus fort. Voici venu l'ère des "technoféodaux". Plus forts que les Etats. L'Europe plie ou fait mine de résister, impuissante et divisée. La repentance, c'est fini. La vérité attendra. Le beau temps revient pour Zuckerberg, qui prétend avoir une mission. L'avenir lui sourit. Pour le pire, avec Trump...
(*)La défense de Trump par Mark Zuckerberg a commencé. Elle suscite une vague de protestations inédite parmi les 45 000 employés du groupe, qui tiendront à le faire savoir. Comme Brandon Dail : « Je suis déçu de devoir, une fois de plus, le rappeler : la glorification de la violence par Trump sur Facebook est répugnante et elle devrait absolument être signalée ou retirée de nos plateformes. Je désapprouve catégoriquement toute politique qui va dans le sens contraire. » Ou Jason Stirman : « Je ne sais pas quoi faire, mais je sais que ne rien faire n’est pas acceptable. Je suis un employé de FB en total désaccord avec la décision de Mark de ne rien faire concernant les récents posts de Trump, qui incitent clairement à la violence. Je ne suis pas seul au sein de FB. Il n'y a pas de position neutre sur le racisme. »Ou encore Andrew Crow : « Donner une tribune pour inciter à la violence et diffuser des informations est inacceptable, peu importe qui vous êtes ou si cela mérite d'être signalé dans les médias. Je ne suis pas d'accord avec la position de Mark et je m'efforcerai de faire changer les choses. » __D’abord, Facebook. C’est le cœur de la machine, son algorithme, qui produit des distorsions qu’aucun discours sur la liberté d’expression ne saurait enrayer. Car l’algorithme s’en fiche bien, de la liberté d’expression. Il roule pour « l’engagement », le temps (et les clics) qu’on passe sur la plateforme, et l’argent que cela génère, sous forme de revenus publicitaires. Facebook joue à deviner ce qui va nous intéresser, nous faire réagir, non pas en fonction de nos besoins, mais en vue des revenus qu’il va en tirer. Comme l’a révélé le Wall Street Journal, la compagnie a ignoré les travaux de ses propres chercheurs, « par crainte d’un retour de bâton des conservateurs » – les républicains emmenés par Trump, qui se plaignent contre toute évidence d’être maltraités par les plateformes de la Silicon Valley. Une équipe avait été mandatée pour vérifier si les contenus les plus clivants étaient aussi les plus poussés par les algorithmes. Réponse, oui : « Nos algorithmes exploitent l’attrait du cerveau humain pour la discorde », et fournissent « un contenu de plus en plus conflictuel dans le but d’attirer l’attention des utilisateurs et d’augmenter le temps passé sur la plateforme ». Ces travaux, réalisés en 2017 et 2018, ont été mis à la poubelle. « Ceux qui souffrent déjà d’une oppression systémique, en particulier les Noirs, sont les plus touchés par les échecs de Facebook », déplore à ce sujet un des cadres de l’entreprise engagé dans le mouvement protestataire....Laisser tourner l'algorithme n’est donc pas neutre et ne pourra jamais assurer une égalité de parole. Facebook aurait pu décider de couper le moteur, d’interdire les likes et les partages du post controversé de Trump – il ne l’a pas fait. Pour répondre aux critiques, Zuckerberg avait imaginé un conseil de surveillance réunissant des personnalités internationales, agissant en dernier recours et en toute indépendance, et ayant la possibilité d’inverser une décision. S’il a bien confirmé, dans un communiqué diffusé mercredi, que « la manière dont Facebook traite les messages de personnalités publiques qui pourraient violer les standards de la communauté relève du champ d'action du conseil », un genre « de cas très difficiles que le conseil prévoit d'examiner », celui-ci ne va commencer ses travaux que « dans les mois à venir ».En attendant, c’est toujours Mark Zuckerberg qui reste l’ultime décisionnaire. L’an dernier, il avait pris la décision très contestée de ne pas “fact-checker” les publicités politiques. Autrement dit, de laisser les politiques mentir, pour autant qu’ils payent. Sous prétexte, là encore, de l’intérêt du public à entendre les mensonges et en juger par lui-même. Ainsi, Facebook avait diffusé une publicité de campagne de Trump refusée notamment par CNN. Le spot affirmait que le candidat démocrate Joe Biden avait offert de l’argent à l’Ukraine pour qu'il soit mis fin à une enquête locale sur l’entreprise pour laquelle travaillait son fils. En pleine polémique, Mark Zuckerberg avait prononcé le 17 octobre 2019 ce qu’il voulait être un grand discours sur la liberté d’expression à l’université de Georgetown (Washington DC), là même où s’expriment les présidents américains comme les chefs d’État étrangers.« Le fait que les gens aient le pouvoir de s’exprimer à grande échelle est une force d’un genre nouveau dans le monde, un cinquième pouvoir » auquel il ne voyait aucune limite : « Le long voyage vers un plus grand progrès nécessite de confronter les idées qui nous interpellent. »
___Voici venue l'ère des milliardaires plus forts que les Etats "Une poignées d'hommes décident maintenant de notre futur. Bill Gates gouverne la santé mondiale. Elon Musk coupe l'accès à Internet de l'armée ukrainienne quand il veut l'empêcher d'agir. Mark Zuckerberg attise le populisme et met en danger une génération d'adolescents. Jeff Bezos veut nous faire vivre dans des capsules géantes en apesanteur. Larry Page et Sergueï Brin préparent la fusion de l'homme et de la machine pour en finir avec la mort. Et si tous rendent nos enfants accros aux réseaux sociaux, ils éduquent leurs propres rejetons loin des écrans pour préserver leur santé mentale. Après avoir amassé des fortunes colossales, optimisées grâce aux paradis fiscaux, les milliardaires du Net et de l'IA sont devenus plus puissants que des chefs d'État. Ils n'ont de comptes à rendre à personne et n'acceptent pas qu'on impose des limites à leurs rêves. Ils décident seuls, désormais, de l'avenir du monde. Peut-on encore les arrêter, et comment ?"
Surtout dans l'ère Trump qui s'annonce et les nouvelles dérégulations annoncées . PeterThiel joue un rôle important. Au service du patron.. Comme bien d'autres... Il y a péril en la demeure... _______________
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