Le MILLION de visites est atteint. Merci de vos visites et de votre indulgence. En route pour la suite...si Dieu me prête vie!

mercredi 19 mars 2014

Vers " l'homme augmenté" ?

 L'homme bionique fait rêver...jusqu'à la démesure.
                                                  Depuis Descartes, s'est ouverte la perspective d'une médecine rationnelle, agissant sur des corps désacralisés devenant de plus en plus objets d'interventions réparatrices possibles, sans limites assignables.  
        Au début du 19° siècle, Mary Shelley ouvre la voie au fantasme de la création humaine, d'un être échappant au pouvoir de son initiateur.
   A notre époque du développement de l'informatique , de la cybernétique, de la robotique de plus en plus miniaturisée, des applications biologiques des nanotechnologies, les ouvertures et les accélérations sont spectaculaires, mais ne vont pas sans poser des problèmes. La récente greffe d'un coeur artificiel, malgré son échec provisoire, n'est qu'une étape dans des avancées qui ne manqueront pas de nous étonner encore.
    Déjà, des bureaux d'études mettent au point des exosquelettes pour alléger l'effort physique ou soulager certains handicaps, des bras bioniques, qui décuplent les possibilités...des prothèses en tous genres, physiques ou déjà neuro-physiologiques.    (*)
   De ces avancées déjà présentes ou en gestation, programmées ou imaginées naît le fantasme d'un homme augmenté sans limites. On sort de la réparation de déficiences ou d'absences, pour entrer dans une logique de création, d'élaboration d'un cyborg quasi immortel, tel que Google en rêve.
            "... Maintenant nous avons un nouveau courant de pensée, le transhumanisme et ce qui est terrifiant là-dedans, c’est que cette idéologie est portée et développée par l’une des plus grandes entreprises du monde et qui deviendra vraisemblablement un monstre aux mains d’intérêts uniquement privés et qui, comme tout monstre froid au carrefour du pouvoir et de la richesse, ne sera probablement pas doué de sagesse..."
   Le mythe transhumaniste d'un homme sans défaut, produit abouti, sans émotions négatives, capable de se coupler harmonieusement aux machines, aux capacités surmultipliées, continue à faire son chemin et s'exprime dans de nombreux think tank.  
   Une nouvelle humanité serait en marche pour les nouvelles religions du progrès, extrapolant les avancées en cours ou à venir vers un un horizon de perfection à portée humaine.
   L'homme bionique, dans son accomplissement, serait pour demain. C'est la posthumanité qui est en marche.
       Le biologiste J.Testard fait une mise au point utile sur la faiblesse, l'irrationnelle et la potentielle dangerosité de ces fantasmes si séduisants et puissants.
  Le déraisonnable et l'inhumain nous guettent, prévient A.Kahn.
    Les risques sont multiples, les nanotechnologies présentant notamment encore de nombreuses inconnues.
Augmenté? Mais de quoi?...
       Il est à craindre que ce qui pourrait être augmenté, c'est une part d'hubris inquiétante.
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mardi 18 mars 2014

Sans commentaires...

Un article comme un autre, dans un quotidien comme un autre...

                    Au Royaume-Uni, cinq familles aussi riches que 12 millions de personnes___
(*)
Et le patrimoine des 85 personnes les plus riches du monde...


  "Britain is becoming a deeply divided nation, with a wealthy elite who are seeing their incomes spiral up, whilst millions of families are struggling to make ends meet.
   It's deeply worrying that these extreme levels of wealth inequality exist in Britain today, where just a handful of people have more money than millions struggling to survive on the breadline.."

             "Increasing inequality is a sign of economic failure rather than success. It's far from inevitable - a result of political choices that can be reversed. It's time for our leaders to stand up and be counted on this issue..." 

    Un paradis...
_________________________ Palmarès mondial 
En France.  La crise n'est plus qu'un mauvais souvenir pour les plus riches.
En Europe
     Ils le méritent bien. Ils se sont fait eux-mêmes. Les pauvres n'ont pas à se plaindre.
           Le ruissellement finira par produire ses effets.
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      A part ça, Vanessa Paradis retrouve le sourire
Donc tout va bien...
   Qui parle de violence?
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lundi 17 mars 2014

"Partenariat" transatlantique(suite)

 TTIP toujours en question
                                             Le  dossier est déjà  lourd...
          La négociation qui se poursuit, dans l'urgence et la plus grande discrétion,  semble ne pas beaucoup préoccuper les responsables européens. On se demande même s'ils sont bien informés. Les réseaux d'influence sont actifs ainsi que les nombreux lobbies. Quant aux citoyens ordinaires, il sont soigneusement écartés d'un dossier jugé trop technique. Le secret est de rigueur.
     Le parlement européen, ne jouant qu'un rôle mineur,  applaudit officiellement, même si une minorité fait de la résistance, et les informations essentielles ne sont pas ou peu diffusées... Ce serait tout bénéfice pour notre économie, prétend-on. Ce serait sans doute vrai dans les profits de nos quelques multinationales. On voit mal Michelin ou Total s'opposer à une telle ouverture des échanges.
      Dès le départ, l’objectif de ce vieux projet est clair : “libéraliser autant que possible le commerce et l’investissement entre les deux blocs”. Le moyen d’y parvenir reposera essentiellement sur la réduction des barrières non-tarifaires. Celles-ci sont des restrictions résultant d’interdictions ou d’exigences spécifiques rendant difficiles ou onéreuses les importations ou les exportations. Elles sont en général aménagées par des réglementations gouvernementales concrétisées en de longues procédures bureaucratiques de contrôle, de mise en conformité,
La notion de partenariat est un terme qui fait illusion. Elle sous-entend une négociation entre égaux.
     Faut-il que la question soit d'importance pour qu'on commence à réagir Outre-Atlantique contre les  faux semblants du TTIP
   Les risques ne sont pas mineurs et il ne s'agit pas seulement d'harmoniser le commerce des biens matériels... La levée des barrières ne concernera pas que le fromage ou le vin...où il semblerait que nous ayons tout à gagner.
   C'est une menace globale, qui touche des questions de fond, pas seulement économiques.
Cela renforcera la main mise économique sur l'Europe, faible politiquement. Telles seraient les conséquences d'un tel accord, s'il est voté en l'état..
    L'affaiblissement des réglementtations étatiques sera de toutes façons favorable à la puissance des multinationales, qui poussent à l'ouverture maximale.
   Le lobbying à Bruxelles est intense pour activer le processus.
Les lignes Maginot invoquées ne tiendront pas, même si des concessions pourront être accordées sur des problèmes mineurs.
   La vassalité de la France, entamée depuis la fin de la guerre, accélérée depuis les années 80, pourrait connaître un virage décisif et difficilement réversible.
     Même les plus modérés commencent à s’inquiéter...
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dimanche 16 mars 2014

Au fil du net


* On est loin de battre les records
chinois

* Il existe un problème métaphysique de la plus haute importance pour l'avenir de l'humanité.

* Marseille n'est pas Naples, quoique...

* Total-ement amoureux des arts et de la culture
      "Une façon de se racheter une image. A défaut de s’acquitter de l’impôt sur les sociétés..."?
          Total-ement crédible?

* L'homme de l'ombre ou..Monsieur l'ambassadeur.
      Il est partout

* Le pays de la City
               Cette domination de la City est ahurissante, même par rapport aux années 1980. A cet égard, Margaret Thatcher fait pâle figure comparée à Blair, Brown et Cameron. La gauche anglaise est confrontée à un vrai problème, car ces institutions financières ont acquis un pouvoir phénoménal. Elles sont devenues presque inattaquables. Il faut donc faire un choix : les ménager ou les combattre. Et jusqu'à présent la gauche s'est refusée à choisir. La fameuse troisième voie de Blair était une maniére d'éluder ces choix.
       Un empire dans un royaume  

* Vers la  cyberguerre?
         Une cyberguerre juste? 

* Merkel-Poutine: convergence d'intérêts 

* L'éternel refrain du travail le dimanche
    Du temps à soi
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-Photos de la semaine
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samedi 15 mars 2014

François au FMI?

      Un pape à part
                                  On le dit, on le sait: ce pape n'est pas ordinaire, contrairement à un certain Président bien de chez nous.
       Un pape pop' qui tweete et qui aime le foot et qui le dit Orbi et tweeti...
Pas banal!
        Pas révolutionnaire, certes, même très conservateur concernant les moeurs et les traditions ecclésiales, pourtant datées:
Des femmes prêtres? Niet!  Le droit à l'avortement?  Nunca!   L'euthanasie réglementée? Not at all!...
Il ne changera pas un dogme.
             Mais il faut reconnaître que, même s'il n'a pas été excessivement critique (euphémisme) à l'égard de la junte argentine et de ses crimes, il  n'a pas manqué de se dresser contre les Kirchner ( Le cardinal s'est notamment farouchement opposé au mariage homosexuel, légal en Argentine depuis juillet 2010. "Ne soyons pas naïfs : il ne s'agit pas d'un simple combat politique ; il y a une finalité destructrice du plan de Dieu", avait dit l'archevêque Bergoglio avant le vote du texte) avant de se réconcilier avec Madame sur un sujet social, le "scandale de la pauvreté".)
    Voilà son côté abbé Pierre.
Aujourd'hui, il s'en prend au Veau d'or, à la logique des marchés.
          Oyez:  : « L’adoration de l’antique veau d’or (cf. Ex 32, 1-35) a trouvé une nouvelle et impitoyable version dans le fétichisme de l’argent et dans la dictature de l’économie sans visage et sans un but véritablement humain. »
Les 85 personnes les plus riches à la surface du globe disposent d’autant de ressources que les 3 milliards et demi d’enfants, de femmes et d’hommes constituant la moitié de l’humanité la plus démunie. La victoire du Veau d’Or est désormais totale ! L’État dont le rôle devrait être de protéger les plus exposés a aujourd’hui calqué sa logique sur celle de l’entreprise, entité abstraite insensible à la qualité, asservie à la quantité sous sa forme la plus abjecte de maximisation sans limite du profit.  « Ce déséquilibre procède d’idéologies qui défendent l’autonomie absolue des marchés et la spéculation financière. Par conséquent, ils nient le droit de contrôle des États chargés de veiller à la préservation du bien commun. »
        Bien vu François! Voilà qui est plus sérieux et mieux ciblé que les admonestations anciennes et lénifiantes.
   Et encore: " « Il n’est pas possible que le fait qu’une personne âgée réduite à vivre dans la rue, meure de froid ne soit pas une nouvelle, tandis que la baisse de deux points en bourse en soit une. »
         L'autre François  disait à peu près la même chose, sauf que la bourse ne marchait pas à Assise.
Le Divin Patron avait ouvert la voie et fréquentait des gens peu fortunés et parfois peu recommandables sur les bords de Tibériade
       On s'étonne que l'autre François, le locataire de l'Elysée, soit quasiment muet sur ses sujets.
Ne disait-on pas qu'il était socialiste, disciple de Jaurès?
                     Certains mauvais esprits diront que le discours du pape est cousu de fil blanc (papal), qu'il cherche à redorer le blason d'une institution jusqu'ici trop proche des puissants, qu'il veut habilement établir un contre-feu contre tout engagement par trop marqué politiquement.
     Peut-être, peut-être pas...
En tous cas, c'est dèjà mieux que la compassion traditionnelle, qui ne mange pas de pain (bénit), même si son discours est loin de celui du curé Meslier,  le révolutionnaire, qui proposait carrément « que tous les grands de la terre et que tous les nobles fussent pendus et étranglés avec les boyaux des prêtres. » On n'en demande pas tant...
     Pourtant , il fait trembler Outre-Atlantique.  "Rush Limbaugh, un animateur de radio méthodiste très écouté, a exprimé sa «tristesse» de voir François publier un texte qui ne serait que l’expression d’un «marxisme pur». Un membre du Tea Party, Jonathan Moseley, a jugé utile de préciser que, selon lui, «Jésus était un capitaliste prêchant la responsabilité personnelle, pas un socialiste». Et un autre commentateur de la chaîne conservatrice Fox, Stuart Varney, de religion anglicane, a accusé le pape d'être un tenant du «néo-socialisme». Mein Gott!
     Il est vrai que le pape se compromet avec un certain Marx, qui déclare : "Quiconque réduit l'action économique au capitalisme ne choisit pas seulement un point de départ moralement mauvais, mais fait également un choix mauvais sur le long terme du point de vue économique.Le capitalisme ne devrait pas devenir le modèle de la société, parce que - pour le dire de façon exaspérée - il ne prend pas en compte les destins individuels, des faibles et des pauvres..."
      Mais au Vatican , on  défend  l'evangile, pas das Kapital.
 Et Karl Reinhard Marx ne va pas jusqu'à remettre en cause l'économie de marché, "nécessaire et raisonnable" tant qu'elle est "au service de l'homme". (1)
    On peut voir que notre jésuite garde des traces de sa formation ignatienne.
         Si François persévère toutefois, approfondit les causes de la crise, prend comme conseillers quelques économistes attérés (plus éclairés et plus rouges que des cardinaux obèses et oisifs), alors on le verra peut-être un jour siéger au FMI pour réformer plus que la Curie: l'incurie de la finance devenue folle, la prédation bancaire génératrice de crises et de détresse sociale...
    Non, je blague...
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-Repris par Agoravox
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vendredi 14 mars 2014

Nos (chers) Députés

Mais que font-ils donc?
                                 On peut consulter les textes officiels, si on a quelques hésitations.
Mais si l'on veut suivre de près et concrètement SON député dans ses activités à l'Assemblée Nationale,. Il suffit d'aller ICI:



   Nulle indiscrétion, le site est officiel et l'on apprend beaucoup sur son assiduité, ses interventions, ses activités en commission, etc...Cet espace devrait être mieux connu.
         (Il suffit de cliquer sur le département, puis sur la circonscription...)
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                               On oublie trop souvent qu'un député est un élu qui, à l’Assemblée nationale, participe au travail législatif et au travail de contrôle du Gouvernement.
    C'est  ce dernier point surtout qui pose le plus de questions.
C’est cet aspect qui est devenue déficient, les parlementaires de la majorité refusant le plus souvent de jouer ce rôle, par peur pour leur investiture, ou pour conserver des avantages pour leur circonscription, car c’est l’exécutif qui a la main sur le budget et, souvent, sur le parti...
     Plus encore, dans un régime de type présidentiel à la française, quasi monarchique par certains aspects.
Les maux qui affectent une démocratie sont multiples.
   Les députés sont les représentants, que nous avons élus, pour promouvoir et défendre l'intérêt général, qui ne se ramène pas aux intérêts particuliers individuels ou collectifs, selon un mode de scrutin qui peut varier d'un pays à l'autre, d'une époque à l'autre, une constitution particulière, en principe toujours réformable.
    Cette notion de représentation démocratique est clairement définie pour la première fois par Rousseau et sert toujours de fondement philosophique indépassable. Celui-ci disait aussi qu'il n'existe pas de vraie démocratie, au sens de parfaitement conforme à ses principes, qu'une démocratie ne peut être qu'une approximation et une tâche, un idéal à défendre sous peine de recul ou d'effacement.
 Toujours  problèmatique, elle demande vigilance citoyenne, qui ne se ramène pas au vote périodique.
Un part de démocratie participative  reste toujours à inventer pour un contrôle critique des représentants et des institutions, des élites, qui peuvent toujours dériver.

    Une démocratie est toujours fragile et réformable, sous peine de devenir un mirage.
Une autre démocratie est toujours possible. 
     L'hyperprésidence d'aujourd'hui est en déclin, laissant peu de place aux parlementaires sur des questions pourtant essentielles.
  "Le pouvoir arrête le pouvoir" (Montesquieu)
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jeudi 13 mars 2014

Ukraine: huile sur le feu?

Impératif et urgence  diplomatiques
                                                                              [ Jalons, questions et points de vue  sur une situation mouvante. potentiellement explosive.]
                                                     Est-on à la veille de grands chambardements en Ukraine ou les tensions quasi sismiques vont-elles se résorber et aboutir à un modus vivendi acceptable par chacune des parties?
   Bien malin qui pourrait le dire, quand on prend en compte certaines dimensions du problème.
     Dans la grande confusion, les informations partielles ou peu fiables aujourd'hui, les querelles d'interprétation, difficile de prendre la mesure des événements en cours et de porter un jugement péremptoire sur le sens et l'avenir de l'ébranlement qui secoue l'Ukraine et son grand voisin, dont les échanges sont encore objectivement importants.
     La situation est déjà d'une assez rare complexité, du fait des héritages historiques et des rapports de forces, pour ne pas jouer dans le domaine de la simplification et surtout du manichéisme.
   De plus, l'état critique de la situation et les prises de parti parfois masquées ne facilitent pas un recul  suffisant et une objectivité satisfaisante. Tout peut se modifier rapidement. L'histoire peut s'emballer, comme le feu peut encore couver longtemps avant des remaniements imprévisibles..
     En Ukraine, après une liquidation de l' URSS bâclée, l'oligarchie et la corruption ont dominé les dernières années, sans tradition démocratique. En Russie, Poutine impose sa force en suivant les principes de Machiavel, tout en restant populaire malgré les difficultés économiques. L'Union européenne n'est pas à l'abri de critiques dans ses tentatives atlantistes d'intégrer un pays aussi divers dans sa sphère d'influence politique et économique, l'enjeu énergétique étant l'acteur dont on  ne peut faire abstraction.
___________________________ Quelques pistes préalables cependant pour comprendre la crise en cours.
  Comment en est-on arrivé là? France-culture a diffusé là-dessus d'assez bonnes entrées en matière. On trouvera ici aussi quelques réflexions de fond sur les racines de la crise. (2)-(3)-(4)-(8)
     Une révolution qui swingue,  avance un commentateur...
        Les comparaisons historiques ne sont pas toujours pertinentes, mais on peut craindre un scénario à la post-yougoslave, comme le fait remarquer Jovana Papovic, qui établit une sorte de parallèle:
                                   " ...Derrière le rideau sanglant de la guerre de Bosnie et de toutes les autres guerres récentes des Balkans, se cachait en réalité la transition de la version yougoslave du socialisme vers le capitalisme de marché. Cette transition était dirigée par la Troïka (la Commission européenne, le FMI et la Banque mondiale). Derrière le ballet des foules sur les places de Kiev et les manigances russes, se cache aussi une logique économique. Bruxelles demandait à Kiev de signer un pacte de libre échange avec l’UE. Cet accord devait être de toute évidence bon pour l’Union Européenne, mais moins intéressant pour l’Ukraine. A ce moment là, Moscou propose d’aider l’Ukraine et essaye de lui mettre des menottes invisibles en lui versant 9 milliards de livres, lui proposant de baisser le prix du gaz de 30% et de signer des contrats avec son industrie. Victor Ianoukovitch décide de refuser l’offre européenne. Le mouvement Euro-Maidan se met en place…
   Comme le note l’économiste Michael Roberts, « le peuple ukrainien se trouve devant un choix de Hobson, un choix qui n’en est pas un : s’allier au capitalisme de connivence russe organisé par des anciens agents du KGB, ou accepter l’offre tout aussi corrompue des démocrates « pro-européens ». Roberts prévoit que la dette extérieure de l’Ukraine sera bientôt doublée, « à cause des nouveaux prêts du FMI, des taux de croissance de la dette en dollars et en euros, et en raison de la chute de la monnaie nationale ukrainienne, la hryvnia. »
_______________________ L'absence d'expérience démocratique en l'Ukraine, le poids des oligarques ayant la main mise sur  la moitié des richesses, la corruption généralisée, les divisions internes masquées jusqu'ici, l'écartèlement  entre Russie et Europe, le statut particulier de la Crimée, objet de tensions, où l'arrivée des Russes ravive les anciennes querelles rend la situation très complexe et volcanique.
       Si Poutine tient autant à la Crimée, c'est pour des raisons faciles à comprendre en termes géostratégiques.
   L’Ukraine se dérobe à l’orbite européenne. Jusqu'à quand? La nouvelle diplomatie allemande
est à la manoeuvre, mais ne songe pas à trop contrer Poutine, car il y a objectivement convergence d'intérêts.
      La Russie, empire fragile, joue sur plusieurs registres à la fois, entre fragilités et peurs.
  La partition de l'Ukraine n'est pas une solution.
     ( En 1922, Lénine,le leader bolchévique, affirmait : "Si la Russie perd l’Ukraine, elle perd la tête". Affolé à l’idée de voir Kiev signer fin novembre un accord historique d’association et de libre échange avec l’Union européenne, le Kremlin a fait feu de tout bois. Moscou a menacé de sanctions commerciales l’Ukraine dont le quart des exportations se fait vers la Russie.)
                                                      "...L’Ukraine s’apprêtait à signer un document définitif lors du sommet de Vilnius des 28 et 29 novembre. Elle était même le poids lourd du partenariat. Avec près de quarante-six millions d’habitants, l’ancienne république soviétique représente aux yeux des investisseurs et des analystes de Bruxelles un eldorado économique, agricole et énergétique aux portes de l’Union européenne. De nombreuses études prophétisaient que l’établissement d’une zone de libre-échange ouvrirait des perspectives de croissance inédites, à travers une modernisation des structures de production et un assainissement des milieux d’affaires. Pour Mme Catherine Ashton, haute représentante de l’Union pour les affaires étrangères, « l’Ukraine a beaucoup perdu » en renonçant à signer l’accord.
Les restructurations exigées dans l’industrie comme dans les services et la concurrence accrue des produits européens auraient néanmoins exigé d’importants efforts d’adaptation — comprendre : des sacrifices — de la part des Ukrainiens, sans que l’Union offre de contrepartie financière significative. La justification officielle de l’abandon des négociations tient d’ailleurs à la « sécurisation » de l’économie du pays. « Ces accords d’association reflètent en quelque sorte un esprit colonial, dans le sens où on traite ces pays, très différents les uns des autres, avec la même approche », admet, sous couvert d’anonymat, un diplomate occidental en poste à Kiev. « L’incorporation de l’acquis communautaire et l’ouverture des marchés qu’on leur demande seraient bien plus avantageuses pour les investisseurs européens que pour les entrepreneurs ukrainiens. » L’Union a donc, elle aussi, beaucoup perdu 
            L'Union Européenne a une vision atlantiste, européocentrée et anhistorique du problème, sans tenir grand compte des intérêts, parfois légitimes, de Moscou:
"...Les Européens abordent la question ukrainienne à travers leurs propres interrogations sur eux-mêmes. L’Ukraine peut-elle être européenne c’est-à-dire cesser d’être dans l’orbite russe ? L’Union européenne doit-elle offrir des partenariats à l’Ukraine et même envisager son intégration ? Les questions sur la Russie reflètent ce nombrilisme : comment faire pièce à l’influence de Moscou en Ukraine ? Comment éviter que Kiev ne fasse partie d’un axe non européen des capitales autoritaires avec Minsk, Bakou et Erevan ? Les Occidentaux savent que l’Ukraine dépend de la Russie. Mais ils oublient combien la Russie dépend de l’Ukraine. Ils perdent ainsi de vue que la crainte est le principal moteur actuel de l’attitude russe.
     En Ukraine, la Russie se trouve aujourd’hui dans une impasse angoissée. Elle a échoué sur son objectif stratégique : assurer l’arrimage de l’Ukraine à sa sphère d’influence. Elle a raté son but économique : constituer une union douanière capable de remédier à terme à sa situation de richesse pétrolière sans développement économique et industriel. Elle a manqué son calcul géopolitique : apparaître en position dans les négociations sur l’Iran et la Syrie.
     Loin de favoriser son développement, les turbulences en Ukraine instaurent un trou noir à ses portes. La Russie n’est pas à plaindre. Mais ses réactions sont à redouter si nous ne comprenons pas qu’elle est guidée non par l’amertume d’un empire frustré mais par les angoisses d’un pays menacé.
Pour comprendre les atouts et les va-tout des autorités russes, les Européens ont tout intérêt à adopter le point de vue angoissé des Russes sur la question. La façon dont les pouvoirs russes chercheront une issue en dépend. Toutes les solutions à trouver doivent tenir compte de ce facteur essentiel : en dépit des apparences, en Ukraine, Moscou n’est pas à l’offensive mais sur la défensive.
       Les Européens regardent trop Poutine sans l’écouter. Ses messages – quoi qu’on en pense – sont très clairs : garantie de la base navale en Crimée, résorption de la vacance du pouvoir, garanties aux populations russophones, préservation du transit du gaz, conservation du tissu industriel et minier sont ses lignes rouges. Ils observent trop sa gestuelle martiale pour ne pas avoir le sentiment d’un pouvoir aventureux et conquérant. Mais ils n’écoutent pas les messages qui défendent les vestiges d’une puissance qui n’en finit pas de se déliter.
La force de rêve impérial a, depuis longtemps, cédé le pas à l’angoisse de l’impuissance
Ce qui arrive en Ukraine ne devrait pas trop nous étonner, quand on refait un peu d'histoire.."
           Les responsables politiques européens seront-ils assez sages pour harmoniser leurs positions, indépendamment des USA, et pour prendre le problème dans sa complexité, dans sa globalité?
  " Le problème ukrainien est sans doute ailleurs que dans une confrontation armée voire un boycott à double tranchant: il est dans la reprise en mains d'un pays ruiné par la corruption et qui abrite sur son sol des silos de missiles nucléaires. Sur ce dernier sujet, la Russie a toujours fait montre de responsabilité et de mesure. Nous serions bien avisés de nous en souvenir dans une région où la fin de la course au nucléaire est loin d'être sifflée avec la concrétisation de la menace iranienne..." L'Europe hypertrophiée n'a nul besoin de l'Ukraine, un boulet supplémentaire qu'elle ne peut ni ne veut aider. L'ancien chancelier Gerhard Schroëder vient de nous le rappeler avec le recul qui est le sien et le regard, que d'aucuns diront russophile, qui est le sien...;"
__________________ L'implication des diplomates occidentaux ne peut être passée sous silence et les  Etats-Unis (sans parler de complot)  sont mal placés pour donner des leçons...
  Les Occidentaux n'ont pas intérêt à souffler sur les braises. Il ne faut pas désespérer la Russie, dont on ne peut se passer, sur de nombreux plans, même si l'autocratie de Poutine fait problème (*)
   De quoi se mêle l'Europe ? estiment certains commentateurs.
L'UE s'est prise les pieds dans le tapis russe. et finalement a les mains liées. On le voit aux tergiversations et aux dissonances
    Chacun y va de sa petite musique: H.Vedrine, Chevènement, qui voit loin: "...L'Ukraine et la Russie ont une intrication très forte, historique, économique. On m'a cité le chiffre de 80 000 entreprises ukrainiennes exportant en Russie et autant d'entreprises russes exportant en Ukraine. On devrait avoir une association de l'Ukraine, de la Russie, et de l'UE. Il faut avoir dans cette perspective l'Europe comme un continent durablement de paix.  Je voudrais souligner le grand danger des politiques d'ingérence : on sait ou cela commence, on ne sait jamais ou cela finit..."
   Le gaz russe, l'acteur invisible assurant une interdépendance énergétique de fait avec l'Ouest, sera-t-il  ce qui facilitera finalement l'ouverture vers un compromis acceptable et durable?
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          (*)       "...Le conflit ukrainien est la superposition d’un mouvement social et d’un jeu diplomatico-militaire classique. Le grand problème, c’est que l’on n’a jamais su articuler l’un avec l’autre. Côté russe, on a un certain nombre d’arguments géopolitiques à faire valoir, mais on ne pourra pas ignorer de manière infinie le mouvement social ukrainien. Poutine peut envoyer ses chars en Ukraine, mais il ne pourra pas annuler le mouvement social qui s’y est déployé. Côté ukrainien, ce mouvement est totalement légitime, mais comment peut-il s’accomplir sans tenir compte de la réalité géopolitique qui fait que la Russie n’est pas illégitime quand elle réclame des garanties à propos de la Crimée et même sur l’orientation politico-diplomatique du futur État ukrainien ? Côté européen, nous avons hélas tout faux.
   Dans un premier temps, nous n’avons pris en compte ni le mouvement social ukrainien ni les intérêts géopolitiques de la Russie. Dans un deuxième temps, nous avons accepté le mouvement social en envoyant trois de nos ministres des affaires étrangères négocier un accord, mais nous n’avons jamais cherché à négocier avec la Russie, ni même à définir un partenariat avec la Russie. Depuis 1989, nous ignorons ce partenaire russe.
    Comment pouvons-nous en même temps prendre en compte le mouvement social ukrainien sans comprendre tout l’impact qu’il peut avoir sur la diplomatie russe et donc tous les risques géopolitiques qui en découlent ? Comment se fait-il que nous soyons incapables de mener, depuis l’automne dernier, une négociation diplomatique avec la Russie sur ce point ? La seule exception est celle, ambiguë, de l’Allemagne, qui tire assez bien son épingle du jeu, alors que la diplomatie française n’a pas su actualiser les relations franco-russes depuis 2003 et l’axe Paris-Moscou-Berlin sur l’Irak.
    Le summum de l’absurde est l’annonce de la sortie du G8, le seul forum où il y avait une possibilité d’échange et de négociation avec la Russie ! Cela rejoint un aspect préoccupant de la diplomatie contemporaine : à partir du moment où il y a un problème, la réaction est de ne pas parler avec celui qui est source de ce problème. On ne parlait pas autrefois à Saddam Hussein, on ne parle pas à Bachar al-Assad, on ne parle pas au Hamas, ni au Hezbollah, on ne parle pas à l’Iran et maintenant on ne parle pas à la Russie… C’est quand même une curieuse conception de la diplomatie, quand on sait que son essence est l’art de gérer les séparations et les contentieux..."  (Mediapart)
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- Point de vue d'un économiste ukrainien 
-Celui de J.Sapir
-Feu le rêve de Poutine, l’Eurasie?
- Prendre en compte les "intérêts légitimes" de Moscou 
- En Crimée, nous payons le prix de nos erreurs
- Ce que la crise ukrainienne révèle de l'impuissance européenne
- Russie/Ukraine/Europe/Amérique : la guerre énergétique
- Les Russes bernés par l'Otan
- Conférence de presse de Vladimir Poutine sur la situation en Ukraine
-L'avis d' Hélène Carrère d’Encausse
- Le coup de gueule de Vladimir Fédorovski
- Comment les Allemands en parlent...
-  Tout allait si bien pourtant...
- Ukraine:  Géopolitique
-Aspect de Svoboda
-Et les Tatars?
-Combien de fois l’Europe a changé de frontières en 25ans?_______________________

    mercredi 12 mars 2014

    Fukushima

             Remember
                      On y pense et on oublie 
                              ... ou on minimise..
                          .Un tabou?
    * HIER
               Désastre dans la tragédie
    L'incroyable imprévoyance/incompétence des responsables
           Une gravité longtemps occultée pour les intérêts de Tepco et de l'Etat nippon.
         De "l'anomalie" du début à l'incident grave

    * AUJOURD'HUI
                                  Trois ans après... trois ans de désastre
                                Urgence permanente
                            Bricolages et dénis 
                     Plus de morts depuis trois ans que lors du désastre
                Césium dans les assiettes 
           La fiction du démantèlement
       Le temps de tous les dangers.
            L'opération  la plus risquée.
    Le gouvernement japonais veut que les habitants reviennent vivre dans les zones contaminées. __-(1)
           A Fukushima, des erreurs (presque) tous les jours.
      Gère-t-on encore quelque chose?
            Des liquidateurs en enfer.
     Des humains jetables 
            Réactions de Japonais

     * DEMAIN
                       Le monde après... 
         Incertitudes
                  Difficile et périlleux  démantèlement du site
         Désastre  illimité   (1
    L'unité 3: pire que la 4?
               Le coût matériel sera exhorbitant, mais le coût humain ne sera pas chiffrable.  40/50 ans?     
                  La menace radioactive persiste -(1)
         Une tragédie durable?
     Personne ne connaît les retombées pathologiques
           Le risque de l'oubli
     _________(-A suivre-)______
      Les effets Fukushima 
          Nucléaire civil: une impasse?-(1)
             Le réacteur EPR de Finlande est en cours d'abandon
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