Refonder l'OLP?
Une vraie porte ouverte?
__Un fait est passé presque inaperçu, et pourtant il pourrait avoir une importance majeure au Proche-Orient, même si nous n'en connaissons pas encore les tenants et les aboutissants.
En tous cas, les bonnes nouvelles venant de là-bas sont trop rares pour ne pas être soulignées, même s'il convient de rester prudent et de se garder de tout enthousiasme prématuré. Le chemin est encore long vers la reconnaissance d'un Etat palestinien, historiquement ineluctable....
Ce qui paraissait impossible il y a peu encore est devenu en tous cas envisageable.
La fin de l'enlisement semble enfin devenir réalité.
Certains observateurs posent seulement des questions, d'autres sont plus affirmatifs.
Bien que nous ne soyons pas encore suffisamment informés sur les détails, les frères palestiniens se parlent et se rapprochent.
Un accord est signé: le Fatah et le Hamas palestiniens seraient-ils réconciliés?
Un pas important semble-t-il.
Une conséquence du "réveil arabe", particulièrement du voisin égyptien? Sans doute, pour partie...
Après tant d'années d'hostilité fratricide, peut-on espérer une union durable, qui pèserait enfin dans les futures négociations avec Israël?
Il semble qu'une partie du Fatah soit prête à abandonner de sa radicalité, dans laquelle l'a enfermée aussi l'intransigeance israëlienne, et que Mammoud Abbas consente à prendre enfin plus de distance avec la politique du Likoud , qui le fourvoie dans des voies sans issues et des promesses de façade...
Mais jusqu'où?
__D'ailleurs Netanyahu, qui ne fait pas dans la nuance, voit d'un mauvais oeil révélateur ce rapprochement, ce qui signifie, alors que près de la moitié des Israéliens pour la reconnaissance d'un Etat palestinien, qu'on assisterait bien à une sorte de tournant historique.
La droite israëlienne fait tout pour ne pas reconnaître l'évolution en cours d'une partie du Fatah et l'importance de cet accord inattendu, ayant trop besoin d'ennemis à Gaza pour justifier son refus de toute négociation et sa colonisation rampante en Cisjordanie.
_" Le Fatah du président Mahmoud Abbas et le Hamas sont convenus, mercredi 27 avril au Caire, de former un gouvernement non partisan jusqu'à des élections présidentielle et législatives d'ici un an. Le chef de la délégation du Fatah, Azzam al-Ahmad, a annoncé un accord pour la formation d'un «gouvernement d'indépendants». «Ce gouvernement devra préparer des élections présidentielle et législatives d'ici un an», a-t-il ajouté. Le chef de la délégation du Hamas, Mahmoud Zahar, idéologue du mouvement à Gaza, a confirmé cet accord sur un gouvernement de «personnalités indépendantes», précisant qu'il prévoyait la convocation simultanée des élections présidentielle, législatives et du Conseil national palestinien (CNP, Parlement de l'Organisation de libération de la Palestine)._Le point le plus important, capital même si l'on se souvient des affrontement armés à Gaza entre le Hamas et le Fatah en 2007, et qui donne finalement tout son sens et sa crédibilité à cet accord : Mahmoud Zahar a souligné que le Fatah et le Hamas, qui gouvernent respectivement les zones autonomes de Cisjordanie et la bande de Gaza, avaient réglé la question de la réunification des forces de sécurité. La mise à l'écart de Mohammed Dahlan, l'ex-homme fort de l'OLP à Gaza, honni des Palestiniens mais toujours actif en Cisjordanie depuis 2007, n'y est sans doute pas étrangère._Israël, qui conçoit Gaza et le Hamas comme une «entité ennemie», pour reprendre le terme d'Einat Wilf, l'ex-conseillère aux affaires étrangères du président Shimon Peres (lire ici notre enquête sur la réaction de la classe politique israélienne au printemps arabe), ne pouvait que craindre un tel rapprochement. Le premier ministre israélien Benjamin Nétanyahou a aussitôt dénoncé ce rapprochement, sommant Mahmoud Abbas de «choisir entre la paix avec Israël et la paix avec le Hamas». Tel-Aviv a envoyé un message très clair à Ramallah : l'accord entre le Hamas et le Fatah remettra en cause la coopération sécuritaire avec l'Autorité palestinienne. Israël estime que les forces de sécurité palestiniennes qui sont sous les ordres du gouvernement de l'Autorité palestinienne obéiront nécessairement au nouveau gouvernement transitoire auquel participera le Hamas, ce qui implique une coopération de facto avec le mouvement terroriste, une situation impossible à accepter pour le gouvernement israélien. Le président de l'Autorité palestinienne lui a répliqué qu'il lui incombait de «choisir entre la paix et la colonisation».(P.Puchot_Mediapart)
La clé du problème est à la Maison_Blanche...
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_Un Etat palestinien, mais lequel ?
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