Quand le béton s'effrite...
___Il fut un temps pas si lointain où on les disait solides... comme du béton.
Elles paraissaient le moteur de constructions toujours plus nombreuses, de villes nouvelles, de projets audacieux, d'accession promise à la propriété pour tous, créatrices d'emploi. Elles allaient, disait -on,
relancer l'économie, surtout le tourisme, mine d'or depuis la fin du franquisme.
Même Madame Bachelot s'extasiait devant la fièvre constructrice de ce pays au décollage si spectaculaire et le proposait comme modèle. Six personnes sur dix actifs travaillaient, directement ou indirectement, dans l' immobilier.
__Mais le boum a fait crac. La crise a servi de révélateur à une énorme bulle qui a commencé à se manifester et à produire ses effets depuis déjà quatre ans. Crise ou pas, disent certains, le modèle n'était pas viable.
_Depuis des mois, de nombreuses banques sont dans le pétrin.
A force de prêter à tout va aux particuliers, sans grandes garanties, sur des longues durées, à des taux variables, elles ont contribué à se fragiliser. Idem pour des prêts concédés à des promoteurs avides et à des sociétés immobilières douteuses, qui se sont rués sur le bétonnage, la deuxième mamelle du pays après le tourisme, corruption aidant. Et les cigales bancaires entraient dans la danse.
__La finance folle sous son aspect le plus pur. Les créances douteuses astronomiques, entraînant la défiance interbancaire.
La folie immobilière, la course en avant à la surproduction ont ouvert des gouffres et mis à nu le système, créant désillusions et chômage. Les mesures imposées, remèdes mortels, produisent colère et exaspération et se révèlent les moins aptes à redresser le pays, générant le cercle vicieux bien connu dans d'autres pays.
On peut considérer que l'Espagne est en déshérence économique et sociale. Une sorte d'économie de guerre.
_____Le gouvernement espagnol en vient à nationaliser la quatrième banque du pays, juste pour piloter son redressement.
__Bankia fait peur au monde financier, en difficulté sur le marché interbancaire.
Les banques espagnoles en arrivent à tétaniser l'Europe.
" Aujourd'hui, il resterait 380 milliards d'actifs toxiques (emprunts qui pourraient ne pas être remboursées) liés au marché immobilier dans les bilans des banques espagnoles (y compris des immeubles de logements saisis en hypothèque et restés entièrement vides), soit l'équivalent de 35% du PIB. Dont 176 à 184 milliards seraient problématiques, selon les dires de la Banque d'Espagne. C'est considérable. D'autant plus que le niveau de ces créances douteuses ne cesse de progresser : en février elles sont passées à 8,15 % du total des créances, contre 7,91 % en janvier."
Face à la finance, au pouvoir bancaire et à ses vassaux gouvernementaux, l’impuissance semble une nouvelle fois dominer, faute de mesures appropriées.
L'Etat va encore une fois renflouer les banques, au frais du contribuable et céder encore plus au privé, même dans le domaine
de la santé.
Une épargne partie en fumée...
La chimiothérapie liberale fait des ravages.
Olé?
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-Et si la dette espagnole était illégitime?
- À Madrid, Bankia est en ruines mais fait expulser les mauvais payeurs
- La recapitalisation des banques ne résoudra rien
- Bankia, le pouvoir bancaire et ses vassaux gouvernementaux
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-[Chantier à l'abandon]
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