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dimanche 4 août 2013

En revenant de Dresde

 Dresde, hier, aujourd'hui                                                                                      - Billet du lundi-
                                               Quand on visite l'ancienne capitale saxonne, si charmante, si baroque, si paisible, si nonchalante au bord de l'Elbe, il faut vraiment faire un effort pour se remémorer un passé si récent, si tragique.
                        Cette ville fut pratiquement anéantie, avec un acharnement méthodique, en 1945. Le plus terrible bombardement allié sur les villes allemandes. Pire que Hambourg, Cologne...Seul Berlin pourrait supporter le comparaison, mais les raids aériens, dans la capitale du Reich, s'étalèrent dans le temps.... Le plus terrible et le plus discuté aussi.
Le bombardement du 13/14 janvier, visant à faire le plus de morts possibles dans la population civile pour accélérer la chute d'un régime déjà exsangue, fut épouvantable et inutile, comme le reconnaît l'historien belgo-canadien JR Pauwels.
 Une première vague de bombardiers lâche 460.000 bombes à fragmentation Stabbrand, qui descendent en vrille et explosent en perçant les murs, les planchers et les plafonds des habitations.
Une deuxième vague de bombardiers déverse pendant 20 minutes 280.000 bombes incendiaires au phosphore et 11.000 bombes et mines. Les incendies se propagent avec d'autant plus de facilité que les immeubles ont été préalablement éventrés.

 La troisième vague survient le lendemain et lâche à son tour bombes incendiaires et bombes explosives.
De nouvelles bombes au phosphore sont expérimentées dans cette ville ouverte aux nombreux réfugiés, sans objectifs militaires ou industriels particuliers. L' importante gare ne fut pas la plus touchée.
      Les raisons et le bilan de cette opération alliée restent encore discutés par les spécialistes, encore parfois partagés. Le livre de J.Friedrich, der Brand, fit polémique. Le décompte macabre de cette tragédie, objet de propagande dans un premier temps, comparable parfois à celle de Hiroshima, mais étalée dans le temps.est relativement secondaire. Ce fut un drame abominable, quel que soit le nombre des morts.
__________________Ce qui frappe aujourd'hui, comme pour Varsovie, c'est la disparition de toutes traces de cet enfer.
Les travaux de reconstruction à l'identique débute dès 1945, s'accélèrent après la réunification.
Aujourd'hui la Florence de l'Elbe a retrouvé son lustre d'antan, sa splendeur baroque.
Il fait bon flâner le long de l'Elbe. qui ne laisse pas soupçonner ses  débordements périodiques.
Depuis la Thaterplatz, ou le Neumarkt, on peut rayonner à l'aise dans la cité du Prince-électeur, du côté de l'Opéra, de la Frauenkirche, symbole fort du protestantisme, dont les derniers travaux de restauration datent seulement de 2006), du Dresdnerschloss, etc...
Ce haut-lieu de la musique mériterait un plus long séjour. 
Un mélange de styles surprenant, l'éclectisme règne en maître.
Bref, une ville séduisante, qu'il fallut quitter trop vite...
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(Photos personnelles)
-Paru dans Agoravox
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