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lundi 21 octobre 2013

Un banquier à table

Il lâche le morceau
                                 C'est rare, mais ça arrive.
Les banquiers sont généralement peu bavards sur leurs activités
  Depuis le début de la crise financière, où ils se sont retrouvés dans une tourmente qui les dépassait, dont souvent il ne comprenaient pas les fabuleux ressorts algoritmiques élaborés par des centraliens de génie,  plusieurs se sont mis à parler sans fard.
   Certains furent  pris d'une subite révélation, mais ça ne dura généralement pas, et on a oublié...
Comme Mathieu Pigasse,  vice-président de la banque Lazard, qui affirmait naguère: «Qui est responsable ? Les banques, évidemment, qui ont oublié que le coeur de leur métier était d'évaluer les risques, et qui, pis encore, les ont transférés à d'autres. Mais les pouvoirs publics également : ils ont conduit des politiques à courte vue, et, surtout, ils ont été des régulateurs déficients...C'est un modèle idéologique, libéral et anglo-saxon qui a failli. On ne peut impunément se préoccuper exclusivement du profit à court terme
 Heureusement pour la profession, qui a changé de métier et qu'on entend surtout se plaindre!
      Certains, qu'on n'entend guère, repentis de la finance,  s'obstinent, lâchent le morceau et balancent.
Non par dépit ou par ressentiment, mais par conviction.
    L'un d'entre eux s'exprime à contre-courant de la langue de bois ambiante, dénonçant le double langage des gouvernements à l'égard des excès de la finance, dans la gestion de la crise: condamnation verbale, inaction dans les remèdes. Ou si peu...
     JM Naulot, ancien banquier en colère, se démarque de ses pairs.
S'exprimant dans la presse comme à la radio, il essaie de faire passer son message.
Expliquant les mécanismes qui ont engendré le cataclysme déclencheur, soulignant le peu qui a été fait malgré les proclamations officielles, laissant intacts les risques de crises nouvelles et plus graves, il insiste sur le fait que le pouvoir s'incline devant les lobbies, qui tiennent les Etats en otages.
                    En France, la consanguinité entre le politique et le financier est plus grande qu'ailleurs.
Les banques continuent à être. choyées.
Comme le remarquait, outré, un ancien directeur de la Banque Mondiale:
                  "Les banques sauvées grâce à l'argent public se retournent vers ceux qui les ont sauvées en disant: payez vos dettes! Leur arrogance est inacceptable " (J Stiglitz)
Ou comme disait son célèbre compatriote:
                   « Le gouvernement devrait créer, émettre et favoriser la circulation des monnaies et des crédits nécessaires à la satisfaction du besoin de dépense du gouvernement et du besoin d’achat des consommateurs.L’adoption de ces principes doit permettre aux contribuables d’économiser le paiement d’un gros volume d’intérêts. L’argent cessera de gouverner et se mettra au service de l’humanité. » (Abraham Lincoln)
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