Depuis quelques années, on observe un changement d'orientation dans la politique extérieure de notre voisine, notamment en matière économique
Malgré son ancrage à l'Ouest, les intérêts allemands, qui ont misé sur le tout-export, s'éloignent de la zône d'influence américaine, depuis la chute du Mur et la douloureuse réunification. Il y eu la nouvelle Ostpolitik, initiée par W.Brandt au niveau surtout politique et culturel, mais surtout le brutal tournant libéral inauguré par Schröder-Hartz, surtout économique et commercial en direction de la Mitteleuropa...jusqu'à la Chine, devenu un des principaux débouchés pour le technologie allemande (machines-outils et voitures en priorité).
Un partenariat privilégié, qui ne s'encombre pas trop de sentiments ou d'idéologie...
Business first!
Des relations qui ne sont pas pour autant dépourvues d'ambiguïtés et qui sont mêmes lourdes de conflits potentiels, avec des tensions latentes ou ouvertes au coeur de l'Europe.
Berlin a
"...Selon Jean-Michel Quatrepoint, qui l’explique dans Mourir pour le yuan, les deux pays ont de nombreux points communs : des modèles économiques ressemblants, faits d’un mercantilisme agressif misant tout sur les exportations et sur l’accumulation d’excédents, visant notamment à palier une tendance rapide au vieillissement des deux populations.
Au-delà des ressemblances, il y existe une complémentarité entre les deux pays, une quasi « symbiose », comme l’expliquent ici
Hans Kundnani et Jonas Parello-Plesner. La Chine en plein développement
est friande de machines-outils allemandes pour ses usines, et de
grosses berlines pour ses nouvelles classes moyennes. Quant à
l’Allemagne, elle cherche avec énergie… des débouchés hors d’Europe.
A cet égard, les chiffres sont cruels. Guillaume Duval le rappelle ici : « l’excédent
commercial allemand était de 170 milliards en 2007, réalisés aux trois
quarts en zone euro. En 2012, cet excédent était toujours de 180
milliards, mais réalisés aux trois quarts hors zone euro » (1). Et Jean-Michel Quatrepoint de rajouter : « L’Allemagne
n’espère plus rien tirer de l’Europe, où elle a déjà fait le plein.
Elle y a pris toutes les parts de marché qu’il y avait à prendre, et
cherche à se réorienter désormais hors de la zone euro »...
Des intérêts pour l'instant bien compris, sur le mode win-win
Pratiquement la moitié de toutes les exportations de l'UE vers la
Chine proviennent d'Allemagne et près d'un quart de toutes les
importations chinoises sont faites avec l'Allemagne. En Chine, la
demande en véhicules automobiles des particuliers ainsi que les besoins
en machines d'usines chinoises ont été d'une importance capitale dans la
capacité de l'Allemagne à sortir si rapidement de la crise économique.
Il y a actuellement une sorte de symbiose entre les économies
allemande et chinoise ; alors que la Chine a des besoins en nouvelles technologies, l'Allemagne doit trouver de nouveaux marchés. Les Chinois ont le sentiment qu'ils peuvent faire affaire avec l'Allemagne : les autorités chinoises aiment à en parler comme d'une relation "réciproquement profitable".
Qu'en serait-il si une crise majeure frappait au coeur l'économie chinoise?
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-Avantage déloyal
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Qu'en serait-il si une crise majeure frappait au coeur l'économie chinoise?
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-Avantage déloyal
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