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jeudi 27 mars 2014

Finances et manipulations

Finances grangrenées
                                  Par les dégâts qu'elle continue de causer, la haute finance n'en finit pas d'être l'objet de critiques, venues aujourd'hui de bords plutôt traditionnellement bien-pensants ou conservateurs. Même si parfois certaines sont de pures formes (électorales), même si d'autres visent seulement à établir des contre-feux.  
 Même le très libéral hebdomadaire britannique, The Economist, traite les banquiers de "banksters"(shoking!), un nom d'oiseau plutôt propre à la gauche radicale auparavant..
     Certes, on ne peut attendre d'organismes financiers, surtout géants, qu'ils se conduisent de manière aussi exemplaire que le ferait l'intendant de l'Institution Ste Marie, ou le cardinal-banquier du Vatican (quoiqu'à ce niveau, tout n'est pas catholique) et que le pouvoir que lui confèrent ses moyens et son manque de transparence ne les laissent à l'abri de dérapages.
L'argent rend fou, disait le conseiller de certains banquiers, Alain Minc...et il est difficile pour eux de se cantonner dans un métier qui devrait être ennuyeux.
     Mais les dérives qui sont apparues à l'occasion de la crise dépassent de loin tout ce l'imagination humaine la plus débridée aurait pu soupçonner..
     Ce qui a été  et continue d'être mis en évidence, n'est pas seulement la place démesurée que la haute finance (accessible ou ténébreuse) a pris dans l'économie, son fonctionnement planétaire hors-sol, en vase clos, sans vrai contrôle, de manière purement spéculative, déconnectée  de l'économie réelle, du coup souvent déstabilisée.
   Mais aussi le fait que certaines grandes banques se livrent sciemment à des pratiques, disons, par euphémisme, peu orthodoxes.
                             Par exemple, elles manipulent dangereusement le marché des devises
"... Les banques sont les principaux acteurs sur le marché des devises et elles entretiennent une instabilité permanente des taux de change. Plus de 95 % des échanges de devises sont de type spéculatif. Une infime partie des transactions quotidiennes en devises concerne des investissements, du commerce de biens et de services liés à l'économie réelle, des envois de migrants.
Le volume quotidien des transactions sur le marché des devises tournait, en 2013, autour de 5 300 milliards de dollars (3799 milliards d'euros) ! Les banques qui disposent, comme les fonds de placement mutuel, de très importantes liquidités en usent et en abusent en poussant des monnaies à la baisse ou à la hausse afin d'obtenir des gains sur les différentiels de taux de change.
Les banques jouent également de manière déterminante sur des dérivés de change qui peuvent provoquer des pertes considérables, sans dcompter les méfaits de l'instabilité des monnaies pour l'ensemble de la société. A partir de mai 2013, les monnaies de grands pays dits émergents ont été soumises à des attaques spéculatives et ont perdu dans certains cas jusqu'à 20% de leur valeur.
Le taux de change entre le dollar et l'euro est aussi l'objet de la spéculation. Le marché des changes constitue le compartiment du marché financier global qui, aux côtés du marché des dérivés, a enregistré la plus forte croissance..."
       Taxer les transactions financières, pour en limiter l'ampleur, la vitesse et les aspects déstabilisants,  n'est plus vraiment à l'ordre du jour. Les renoncements des seuls régulateurs possibles (les Etats, contaminés)sont inquiètants. Roosevelt est bien loin...
    Le scandale du Libor a fait apparaître une des faces cachées de certaines pratiques bancaires que Jean de Maillard n'hésiterait pas à appeler arnaques.
          Un ancien trader fait de son côté une critique sans concession d'un système qu'il connaît bien, même s'il ne va pas jusqu'à remettre en cause certains fondements.
    "Compte tenu de ce parcours, le brûlot qu’il vient de publier sur «les dysfonctionnements des marchés financiers», titre de l’ouvrage, n’en est que plus éclairant sur les causes de la dernière crise et sur les motifs qui expliqueront la prochaine
Car toutes les leçons n’ont pas été tirées et les risques existent toujours; ils ont juste été déplacés des banques vers les marchés. Or, «pour être tranquille en matière systémique, il faudrait supposer que ces risques seront mieux supportés par les acteurs de marchés. On peut en douter», commente l’auteur. Rien n’est donc réglé..".
      Certains banquiers s'en prennent eux aussi à un dévoiement qu'ils ont pu observer et qu'on n'a pas fini de décrypter.
  Mais leurs voix comptent si peu... 
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La Banque d'Angleterre démonte les dogmes !
- Les banques et la nouvelle doctrine
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-Relayé par Agoravox
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