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lundi 15 septembre 2014

Super Mario et les banquiers

Irriguer le désert...
                                        Ambigü, Mario Draghi.
       A première vue, il semble annoncer un virage dans la politique de la BCE, au point de déplaire à Mme Merkel, ce que n'a jamais fait son prédécesseur Trichet
          On dirait qu'il met les pieds dans le plat
S'agit-il d'un début d' ouverture de M Draghi, qui, dans les circonstances actuelles,  a (aussi) fait le constat alarmant d'une dangereuse baisse des perspectives d'inflation et de la relative impuissance de la Banque centrale européenne à combattre l'atonie des prix. Mario Draghi a beau avoir ouvert à fond le robinet du crédit bancaire, le flot de liquidités n'irrigue pas l'économie, notamment faute de demande de la part des ménages et des entreprises....
              Cela ne sert à rien d'irriguer le désert 
   Ou , comme dit Bernard Maris:     On ne donne pas à boire à un âne qui n'a pas soif...
        Ou, comme dit un certain Contrarien:     L'investissement ne se décrète pas...
                                                                                 Conscient tout de même des limites des seules aides financières, sans aller plus loin dans l'analyse, il exhorte l'Europe à accroître l'investissement,   "face à une configuration - croissance faible, inflation faible, dette et chômage élevés - qui ne peut être résolue que par une action concertée sur la demande et sur l'offre", a-t-il affirmé lors d'un forum financier à Milan. Il a ainsi renvoyé dos à dos les partisans de la rigueur à tout prix (l'Allemagne et ses alliés) et les tenants de la relance (France, Italie..)
   La BCE, qui a encore réduit ses taux d'intérêt jeudi dernier et lancé un programme de rachat d'actifs privés, ne peut agir seule pour stimuler la croissance, a insisté le dirigeant, en précisant que "cela nécessite que tous les acteurs, au niveau national et européen, jouent leur rôle".
            Bien sûr rien n'est dit sur les fondamentaux du libéralisme ravageur qui sert toujours de dogme de référence dans la sphère financière. La rigueur doit se poursuivre selon l'ancien de chez Goldman Sachs. Si Mario Draghi indique qu’« Il faut des politiques budgétaires », il ajoute immédiatement qu’« il faut des réformes structurelles avant tout ». Le terme « réformes structurelles » signifie, dans la novlangue des économistes, réduction de salaires, privatisations et remise en cause de la protection sociale et des droits des salarié-es. Il préconise donc un approfondissement des réformes néolibérales au niveau national… en semblant ignorer que « ces réformes structurelles » sont précisément une des causes de la situation actuelle.
     Mais son discours ne passe pas dans la droite libérale allemande, rebelle par principe à toute inflation, d'autant que Mario souhaiterait la fin d'une politique monétaire commune.
        Les mesures annoncées par Mario Draghi indiquent que la BCE a bien pris conscience que la zone euro est confrontée à un risque sérieux de déflation. Les mesures prises pour y faire face seront-elles efficaces ? On peut sérieusement en douter.
    S'agit-il des dernières cartouches
Les ménages ne risquent-ils pas de devenir les contributeurs en dernière instance?
              La croissance de liquidité en Europe n'est pas faite pour la sauver de la déflation rampante
    "L’énorme croissance des liquidités qu’a connue l’Europe depuis 2007-2008 a servi à maintenir intacte la puissance des grandes banques privées sans pour autant sortir les économies concernées de la crise. Grâce à l’intervention de la BCE et d’autres banques centrales (et bien sûr, aux décisions des gouvernements), les grandes banques privées poursuivent leurs activités massivement spéculatives et souvent frauduleuses, voire criminelles. Elles sont soutenues par un mécanisme de transfusion permanente de ressources (crédits publics illimités à taux d’intérêts quasi nuls ou clairement négatifs). Certaines d’entre elles, et non des moindres, sont simplement maintenues en vie sous respiration artificielle (aux crédits publics illimités s’ajoutent une injection de capitaux publics afin de les recapitaliser et des garanties publiques concernant leurs dettes). Le métier de la banque est trop sérieux pour être laissé dans les mains du secteur privé. Il est nécessaire de socialiser le secteur bancaire (ce qui implique son expropriation) et de le placer sous contrôle citoyen (des salariés des banques, des clients, des associations et des représentants des acteurs publics locaux), car il doit être soumis aux règles d’un service public  et les revenus que son activité génère doivent être utilisés pour le bien commun.
La politique appliquée jusqu’ici par la BCE, les autres banques centrales et les gouvernements a entraîné une très forte augmentation de la dette publique...
       Selon Keynes, pour sortir du piège de la liquidité, il faut que les gouvernements augmentent les dépenses publiques afin de relancer la demande et, du coup, l’économie : dépenses d’investissement (on pourrait évidemment investir massivement dans la transition écologique, les énergies renouvelables, les grands travaux publics utiles, les bâtiments scolaires et collectifs), dépenses pour engager du personnel dans les services publics et pour mieux les rémunérer, dépenses sociales (santé, éducation, services sociaux), dépenses pour augmenter les montants des retraites et de différentes allocations sociales… Mais de cela, les banquiers centraux et les gouvernements ne veulent pas en entendre parler parce qu’ils veulent aller plus loin dans les attaques contre les conquêtes sociales...."
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