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samedi 9 janvier 2016

ADN: liberté, égalité, immortalité...

Notre avenir est-il entre leurs mains?
                                                     Grâce à une médecine 2.0?
                 Une médecine asservie au Big data.
      La recherche de pointe privée aux USA côtoie les fantasmes les plus naïfs et (parfois) les plus inquiétants.
   Voilà que les géants du web, après la voiture intelligente et autres Google watch,  s'intéressent au génome hmain.
     De façon parfaitement désintéressée....
              Non pas que ce soit inutile, mais c'est fait hors de tout contrôle public, uniquement régi par les lois du marché, comme si le domaine de la santé était surtout un vaste business destiné à croître indéfiniment..
       Dans le plus pur esprit de l'idéologie transhumaniste.
       Notre futur intéresse les boys de la Silicon Valley.
 Google vise-t-il le bien de l'humanité ou le portefeuille des assureurs?
       Une guerre commerciale est engagée.
               ...La médecine est sur le point de devenir une science de l'information au sein d'un marché évalué à 10 800 milliards de dollars par an en 2017, selon Freedonia Group. Les médecins et les chercheurs sont désormais capables de récolter et d'analyser de gigantesques quantités de données auprès de leurs patients. Et Google est très, très bon avec les grandes bases de données. Le big data pour combattre la maladie donc...
        Vaste marché en perspective concernant la médecine prédictive (sur laquelle on se fait beaucoup d'illusions encore, dans un esprit étroitement scientiste et médicalement obtu: le tout génétique a montré ses limites...)
                   D’après Jay Flatley, patron d’Illumina, leader californien du séquençage et de la fabrication de matériel, ce marché émergent pourrait atteindre 20 milliards de dollars ces prochaines années. Un marché qui intéresse au plus haut point Google, Apple, Facebook ou Amazon (Gafa), qui ont fait de l’exploitation des données le cœur de leur activité. Comme Anne Wojcicki, dont il est partenaire, Jay Flatley milite pour la libéralisation des données génétiques. Il participe au financement de Helix, une sorte d’AppStore du séquençage low-cost, où l’exome (une partie du génome) de chaque client, séquencé par Illumina, sera «monétisé» auprès de ses partenaires : des développeurs d’applications liées au sport et au bien-être, comme les laboratoires américains Lab Corp ou la célèbre clinique Mayo, un réseau hospitalo-universitaire basé à Rochester dans le Minnesota et classé en 2015 meilleur établissement de santé américain par le magazine US News & World Report.
                   Le projet Baseline Study vise "modestement" à euthanasier la mort et d’accéder à l’immortalité ».          Grâce au programme «Baseline Study», le géant d’Internet qui rêve de «tuer la mort» ou du moins de la faire reculer dans des proportions jamais vues dessine le profil génétique de l’humain en bonne santé grâce à des milliers de cobayes bénévoles connectés à un tracker médical, tandis que la société partenaire Ancestry DNA trace de tentaculaires arbres généalogiques à partir des gènes d’un million de clients.... 
      Patrick Gaudray, directeur de recherche au CNRS et membre du Comité consultatif national d’éthique : «Nous commençons à peine à comprendre le rôle des gènes dans les pathologies. La prédiction médicale est à mi-chemin entre le sérieux et la boule de cristal ! Si on nous découvre une prédisposition aux maladies cardio-vasculaires, va-t-on espionner le compartiment beurre de notre frigo connecté pour calculer notre prime d’assurance ?» De fait, les assureurs français Malakoff Médéric et Axa se renseignent déjà en temps réel sur l’état de santé et l’activité physique de leurs assurés volontaires au moyen d’objets connectés de quantified self («mesure de soi»).
      C'est donc vers une chasse aux ADN  à laquelle on risque d'assister.
         Pour notre bien? Les spécialistes en éthique médicale n'en sont pas convaincus:
                 «Pour prévenir les maladies, jusqu’où ira-t-on ? Voudra-t-on fabriquer des génomes exempts de tout problème ? Faudra-t-il répondre à un standard génétique ? Moi, ça me terrorise !»dit Patrick Gaudray. Alors que penser des technologies de réécriture de l’ADN pour gommer les causes d’une maladie génétique, développées par une équipe d’éminents scientifiques américains, à l’origine d’Editas Medicine ? Un programme financé par des fonds privés, dont ceux de l’omniprésent Google, le plus «transhumaniste» des Gafa au cœur d’une Silicon Valley.
       Les investissements qui se font implicitement au nom de la nouvelle doctrine de " l'homme augmenté"   n'ont vraiment rien pour rassurer...
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