Mettre des rustines... en attendant 2017
.. ...et la reprise
... Pour après-demain.
C'est la pensée magique qui semble fonctionner dans les conditions actuelles.
Les discordances et les hésitations sont manifestes.
Dans une une si longue récession..qui ne tombe pas du ciel
La courbe du chômage va-t-elle s'inverser ou pas? that is the question.
Mais les vrais chiffres du chômage sont là.
C'est l'état d'urgence..; à retardement.
Ce nouveau plan aura-t-il autant de succès que les précédents?
Le mirage de la formation pour tous est-il crédible?
....
La crise actuelle est une crise qui se traduit par une trop faible
activité économique en Europe qui conduit les niveaux d'emploi à
demeurer faibles.
Or, plutôt que de chercher à accroître le
volume de l'emploi, la politique gouvernementale semble condamnée à
tenter de réaffecter différemment le stock d'emplois disponible à
l'échelle européenne. Tout ceci ressemble au final à un bien mauvais
bricolage. Privés de la politique budgétaire (critères de convergence et
de réductions des déficits), de la politique fiscale (concurrence
fiscale entre États), de la politique monétaire (indépendance de la BCE)
et de la politique de change (monnaie unique à l'échelle européenne),
les gouvernements ont considérablement vidé la boîte à outils à leur
disposition.
Tout miser sur la formation et la libéralisation
pour réduire le chômage, c'est comme un bricoleur du dimanche qui
essaierait d'enfoncer un clou avec une scie à métaux : sur un
malentendu, ça peut marcher, mais ça prendra beaucoup plus de temps que
s'il essayait avec un bon vieux marteau. Or, un tel marteau
macroéconomique existe : la politique budgétaire est d'autant plus
adaptée que les effets multiplicateurs de la dépense publique sont
actuellement au plus haut, garantissant ainsi une efficacité maximale à
la relance publique. A force de ne pas vouloir voir ces outils, les
gouvernements alimentent une contestation de plus en plus radicale d'un
pouvoir politique perçu comme, plus ou moins volontairement, impuissant...
Un vrai plan pour l’emploi suppose de rompre avec la financiarisation
... . La mesure préalable est donc d’abord de soustraire les
entreprises à cette logique financière et de favoriser l’investissement
productif aux dépens de la rente. Des mesures fiscales doivent permettre
de pénaliser la distribution des profits non réinvestis et taxer
fortement les dividendes et les revenus des dirigeants pour instaurer,
de fait, un revenu maximal. Une autre possibilité pourrait être de
plafonner les dividendes versés aux actionnaires. Il faut, d’autre part,
interdire aux entreprises de racheter elles-mêmes leurs propres actions
et instaurer un temps minimal avant de pourvoir revendre ses actions.
L’investissement productif doit être tourné vers les besoins
sociaux à satisfaire et permettre d’engager la nécessaire transition
écologique de la société. Il faut donc, par un contrôle social des
banques, en finir avec les conglomérats financiers et avec l’action d’un
pôle financier public, réorienter le crédit vers des investissements
qui répondent à des critères écologiques et sociaux. De plus, des
mesures spécifiques de crédit pour alléger les charges financières des
PME doivent être mises en œuvre.
Depuis des années, les services publics ont été
systématiquement affaiblis. Or, le développement des services publics
est une condition absolument nécessaire pour que l’investissement des
entreprises puisse se déployer efficacement pour satisfaire les besoins
sociaux et réduire les inégalités. Le développement de l’emploi public
est donc absolument primordial, ce qui suppose une réforme fiscale
d’ampleur qui combine justice sociale et nouveaux moyens donnés à la
puissance publique. De plus, le développement de nouveaux « communs »,
en particulier dans la connaissance, peut permettre de développer une
économie du partage créatrice d’empois.
La réorientation de l’investissement productif aura des
conséquences sur les salarié-es. Produire autrement et autre chose
nécessitera sans aucun doute des reconversions et des fermetures
d’entreprises. Il faut donc protéger les salariés, promouvoir leurs
capacités. La mise en place d’un statut du salarié, d’une sécurité
sociale professionnelle doit permettre que le salarié puisse bénéficier
du maintien de sa rémunération, de sa protection sociale et d’une
formation professionnelle lui garantissant de retrouver un emploi
équivalent à celui qui était le sien. Cette mesure pourrait être
financée par les ressources actuelles de l’indemnisation chômage,
auxquelles viendrait s’adjoindre une cotisation sociale spécifique. De
nouveaux droits pour les salariés dans l’entreprise complèteraient cette
mesure. Ainsi les élus représentants les personnels devraient se voir
doter d’un droit de veto, de contre-propositions avec des moyens
financiers à l’appui en cas de reconversion et de restructuration des
entreprises. La législation sur le temps partiel doit être revue pour
permettre à tous les salariés qui le désirent, essentiellement des
femmes, de travailler à temps plein.
Enfin il faut reprendre le mouvement historique de réduction du
temps de travail (RTT). Puisqu’il s’agit d’accueillir de nouveaux
actifs et de résorber le chômage, la RTT est absolument nécessaire
aujourd’hui, en permettant de décupler l’effet de l’activité économique
sur l’emploi, tout autant qu’elle l’a été dans le passé. Ainsi,
la productivité horaire a été multipliée par 15 au cours du 20ème
siècle alors que la production ne l’était que par 10. Dans la même
période, le temps de travail a été divisé par deux et l’emploi multiplié
par 1,3. Mais la RTT répond aussi à une nécessité sociale,
celle de ne pas perdre sa vie à la gagner, d’avoir du temps pour soi,
pour les autres, de pouvoir ainsi mieux participer à la vie de la cité
et permettre d’instaurer un partage des tâches familiales égalitaire
entre hommes et femmes. Alors que la durée effective du travail est
aujourd’hui, pour un salarié à temps plein, de plus de 40 heures, il est
grand temps que la RTT soit mise à l’agenda des politiques économiques.
Cette nouvelle logique pour l’emploi suppose évidemment de
rompre avec les politiques menées ces dernières décennies et aggravées
par le gouvernement actuel. Elle suppose aussi pour voir le jour que les
questions économiques sortent du cercle étroit d’experts autoproclamés
pour que la société puisse s’en emparer. L’économie n’a jamais cessé
d’être politique et la politique c’est avant tout se réapproprier les
sujets qui concernent nos vies et de pouvoir de choisir en toute
connaissance de cause...
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- La croissance pourrait ne pas revenir
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