Medias: concentrations et dépendances [ Notes de lectures]
Après les errances de l'entre-deux guerres, le CNR avait envisagé la reconstruction d'un presse différente, attachée à une information de qualité, formatrice, citoyenne.
Avec des titres plus nombreux, une plus grande diversité des lignes éditoriales,une variété des points de vue et des analyses de qualité, qui ne pouvaient se développer que loin des pressions financières, de l'intérêt marchand. La presse ne devait pas être un produit comme un autre et surtout pas un outil de diffusion des intérêts des puissances dominantes.
Certains journaux se sont attachés à réaliser cet idéal, que l'Etat devait stimuler, comme Le Monde à ses débuts, avec Beuve-Méry, et plus tard, Libération, par exemple...avant de sombrer dans la logique marchande et idéologique des magnats de la presse.
Contre l'homogénéisation actuelle de l'information et sa concentration croissante, certains organes, souvent marginaux, réagissent et font de la résistance, au non de la liberté d'écrire, tout simplement.
Que la presse soit malade n'étonnera personne, sauf des esprits peu critiques ou des journalistes bien formatés.
Des medias de connivence, de révérence, à;l’impossible autocritique
Thomas
Jefferson écrivait : "Si l'on me donnait à choisir entre un gouvernement
sans journaux ou des journaux sans gouvernement, je n'hésiterais pas un
moment à choisir cette dernière formule."
Depuis la fin de la Seconde Guerre mondiale, jamais la liberté et le
pluralisme de la presse n'ont à ce point été menacés. Pourtant, ce droit
de savoir était au fondement de notre démocratie, garantie par
l'article 11 de la Déclaration des droits de l'homme et du citoyen.
Certainement serait-il bon de le rappeler, comme le note un journaliste.
La libre communication des pensées et des opinions
est un des droits les plus précieux de l'homme ; tout citoyen peut donc
parler, écrire, imprimer librement, sauf à répondre de l'abus de cette
liberté dans les cas déterminés par la loi....était-il stipulé.
Que des fonds publics soutiennent un secteur toujours fragile et menacé, sans l'influencer, n'est pas illégitime. Le problème est qu'aujourd'hui l’Etat subventionne d’abord les milliardaires - (*)
Beaucoup de journalistes sont peu conscients du délabrement d'organes souvent interchangeables par leurs contenus, relais d'agences de presses, sans réel souci d'investigation, comme le souhaitait Albert Londres..
L'information est devenue trop souvent un enjeu de prestige, de défense idéologique, un produit aux enjeux d'abord commerciaux, avec toute la censure qui va avec. Les verrous médiatiques sont puissants.
Le pluralisme devrait être la valeur dominante dans ce secteur sensible. Il risque de se dégrader encore. Comme le courage de penser et d'écrire.
La transformation numérique ne règle rien pour les grands groupes, au contraire
L'information est une chose trop sérieuse, trop décisive démocratiquement, pour être laissée à quelques groupes industriels ou financiers.
_______ [Pour prolonger...]
(*) Aider les plus riches: Le scandale continue ! Les milliardaires qui ont fait main basse sur
la plupart des titres de la presse quotidienne nationale (PQN) ou de la
presse quotidienne régionale (PQR) empochent l’essentiel des aides
directes que l’État verse, soi-disant pour venir en aide à la presse et
défendre le pluralisme. C’est ce qui ressort des tableaux statistiques
portant sur l’année 2015 que le ministère de la culture et de la
communication a présentés en avant-première, le 3 octobre, aux éditeurs
de presse, et que Mediapart est en mesure de révéler.
Rompant avec
une très longue tradition d’opacité, le ministère de la culture et de
la communication publie depuis quatre ans le détail des aides directes
que l’État accorde à la presse – qui viennent s’ajouter aux aides
indirectes qui bénéficient à toute la presse. Ces statistiques pour 2015
seront donc bientôt publiées sur les sites internet du gouvernement :
culture.gouv.fr et data.gouv.fr. Mais elles ont dès à présent été
présentées en avant-première, le 3 octobre, aux éditeurs de presse, à
l’occasion de la traditionnelle « conférence des éditeurs »...
( voir les statistiques (que l’on peut télécharger ici), qui faisaient apparaître des aides pouvant dépasser la dizaine de millions d’euros pour certains titres.)...il y a une chose qui ne change pas : aux termes de critères de
répartition absolument opaques, ce sont toujours les journaux qui sont
la propriété (ou qui le sont devenus) des oligarques qui absorbent la
plus grosse part du pactole.
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- Guerre dans les Télécoms
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