(Point de vue d'un repenti)
Hier soir, Arte, après d'autres, nous a amenés dans les coulisses du géant de Seattle, en dépassant les apparences, l'idéologie officielle et le discours convenu.
L'obsession de la croissance de la firme, beaucoup aidée par les pouvoirs publics, stupéfie et inquiète ceux qui se penchent, derrière le discours lénifiant et parfois délirant de J.Bezos, sur les véritables pouvoirs présents et à venir de la multinationale à prétention universelle.
Présenté comme le meilleur des mondes de l'e-commerce, le pouvoir tentaculaire de la multinationale poursuit son irrésistible ascension dans presque tous les domaines, avec l'ambition affichée de rester en situation de monopole, quelles que soient les conditions de travail des petites mains qui oeuvrent de par le monde dans les immenses entrepôts et sur les routes de livraison.
Tout, vous trouverez tout sur Amazon. D'un clic, la carte bleue fait des miracles. Dans deux jours, vous avez à la maison, à un prix défiant toutes concurrences, tout ce que vous désirez, de la lampe de poche à la bineuse de jardin, du stylo au vélo. Pas de perte de temps. C'est la clé du succès. Demain, la médecine sera un domaine juteux et d'autres services encore...
Oui, mais le géant contribue au démantèlement des commerces de proximité mais aussi à la baisse des salaires, en faisant pression sur les fabricants et à celui de la précarité de beaucoup de salariés mal payés et "robotisés"
Le document de Arte nous fait aussi entrevoir les incidences insoupçonnées du pouvoir de Amazon sur la souveraineté personnelle et collective.
Le voyage en Amazonie se révèle plein de surprises pour qui veut bien être un peu curieux.
Comment résister au monstre tentaculaire aux vastes ambitions, qui défie le pouvoir des Etats, qui brasse un capital qui dépasse parfois celui de plusieurs pays réunis? Qui pourrait acheter demain Carrefour et Auchan...
Pour l'instant, c'est surtout une complicité que rencontre J.Bezos dans son ascension, lui qui fait miroiter les créations de main d'oeuvre pour gagner toujours plus de terrain...et de subventions. Pour défier le fisc dans les pays d'accueil. Le chantage fonctionne assez bien jusqu'ici et l'Europe réagit mollement. Il faut dire que le pays du Président de la Commission accueille chez lui la maison-mère européenne, les taxes y étant ridicules...
Amazon sait y faire en matière d'aides généreuses, de salaires et d'impôts.
Question de savoir-faire...jouant sur le faiblesse des Etats.
Quitte à ne pas faire de bénéfices pendant un certain temps, du moins sur certains produits.
C'est ainsi qu'on tue l'adversaire, même des géants de la distribution aux USA.
Le monopole est l'objectif.
Le rouleau compresseur continue sa course
L'Amazon-power est en question. Qui l'arrêtera?
Non seulement Amazon a aujourd’hui un pouvoir économique considérable, mais aussi une influence de plus en plus grande sur la vie intellectuelle notamment aux Etats-Unis. Selon une étude réalisée par le Codex Group et publiée en mars, Amazon contrôle 67% du marché du livre électronique américain et 41% de la vente des livres neufs à la fois papier et électronique.
Pour Franklin Foer, il n’y a plus qu’une seule solution briser par une action publique utilisant les lois antitrust le monopole d’Amazon tout comme en 1911 la compagnie pétrolière américaine Standard Oil avait été divisée en 34 entités.
«Mais nous devons d’abord réaliser que nous sommes complices d’Amazon. Nous avons tous été séduits par les remises importantes, les livraisons automatiques mensuelles de couches, les films gratuits, les paquets cadeaux, les livraisons gratuites en deux jours, la possibilité d’acheter des chaussures ou des livres ou des haricots ou du papier toilette au même endroit…»
Un modèle de gestion à la Big-Brother.
Un front anti-Amazon s’organise
Mais avec quel succès?...
[ Vous pouvez acheter le livre de J.B.Mallet chez
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