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lundi 25 mai 2020

Corona-répressions

Et régression
                        Dans certains pays, on profite de la crise pour faire le ménage, rétablir "l"ordre"
Pour faire taire une opposition légitime, rien de mieux que la période de confinement et l'interdiction de manifester.
      En Algérie notamment, "...la pandémie est du pain béni  pour le pouvoir en place qui bénéficie d'une chance insolente. La période de confinement se prête à l'acharnement policier et judiciaire", abonde Karima Direche, historienne spécialiste du Maghreb. "Ce qui explique les dizaines d'arrestations de personnes connues et inconnues dans toutes les villes d'Algérie", remarque-t-elle. "Les détentions et les jugements prouvent encore une fois que le pouvoir judiciaire est totalement inféodé à l'exécutif."

        A Hong Kong aussi où l'occasion était trop belle pour juguler le mouvement de contestation et couper court à toute ouverture.
      "...La Chine profite de l’opportunité du coronavirus, selon Claudia Mo, élue pan-démocrate au parlement. Selon elle, "Pékin sait pertinemment qu’on ne peut actuellement pas descendre dans la rue pour faire du bruit. Pas de risque de manifestation d'un million de personnes", a-t-elle confié à la RTS.
     L’objectif du gouvernement central est clair: reprendre le dessus alors que l’ancienne colonie britannique se prépare à renouveler son parlement cet automne. Cette échéance électorale est celle de tous les dangers pour Pékin. Lors des dernières élections locales, un processus de nomination de chefs de quartiers sans réels pouvoirs politiques, le camp pro-démocratique avait raflé 90% des sièges à pourvoir. Une gifle inquiétante pour la Chine dans le sillage des manifestations des mois précédents. Elle redoute désormais que les partis pro-Pékin, actuellement majoritaires au parlement, puissent perdre de leur influence lors du scrutin de cet automne...."
       D'une façon générale, la crise est l'occasion pour certains régimes forts de renforcer leur pouvoir autoritaire, comme en Hongrie et en Israël, où les coudées deviennent plus franches pour l'annexion prévue d'une partie de la Cisjordanie.
     Une heureuse période, en quelque sorte, pour les régimes pour qui la démocratie est le moindre de leurs soucis...
  Jouer sur la peur et la sidération, profiter de l'immobilisation des oppositions, de la quasi-paralysie des institutions, voilà un parfait exemple de machiavélisme d'Etat.
     La peur peut être le début de la servitude. Mais les retours de flamme pourraient être violents quand le réveil aura lieu...La braise est toujours ardente sous les apparences d'un feu maîtrisé.
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