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samedi 20 juin 2020

Pour une police (plus) policée

Républicaine, quoi..
               La France n'a pas la plus mauvaise police du monde. Elle est même bien meilleure que dans beaucoup d'autres pays industrialisés. La comparaison avec celle qui (dys)fonctionne aux USA notamment , au vu des affaires récentes, le montre bien. Le problème n'est tant celui des hommes que celui de leur recrutement, de leur formation, de leur gestion et du contrôle de leurs actions, à quelque niveau que ce soit. Si on a la police que l'on mérite, les modalités de son fonctionnement spécifique demandent une remise en question.
    La police française n'est pas toujours exemplaire reconnaissent certains premiers concernés, qui en souffrent et qui le disent. Ce n'est plus celle qui fonctionnait aux ordres de Pétain ou plus tard pendant la guerre d'Algérie et les consignes de Papon. Mais, c'est bien connu, il y a encore des efforts à faire.
  On a réduit drastiquement les effectifs, introduit comme ailleurs un lean management, délaissé la police de proximité, abandonné les quartiers difficiles, livrés à eux-mêmes, et on a sommé pendant longtemps la police de faire du chiffre.
       
     "...La France, qui était un État précurseur en matière de contrôle de sa police avec la création en 1986 du Code de déontologie de la Police nationale, puis avec la création de la CNDS en 2000, est devenue une nation frileuse depuis trop longtemps en ce qui concerne le traitement des comportements inadaptés des policiers qui entachent toute l’institution.   Par la mise en place de pratiques réflexives basées sur le modèle anglais, par la redéfinition des missions de l’IGPN et par la création d’une Commission nationale de déontologie de sa sécurité dotée de moyens suffisants, la police et les policiers pourraient retrouver une certaine légitimité et la population, une police sur laquelle elle pourrait compter...."

   La perméabilité au racisme n'est pas nouvelle dans certains milieux de la police, depuis un certain nombre d'années, comme en Allemagne, ce qui est plus nouveau.
    Les policiers sont des gardiens de la paiavant tout, et leur formation ne doit pas être seulement technique. Depuis que la police de proximité a été négligée puis abandonnée, depuis qu'on a supprimé un très grand nombre de postes et redéfini sa mission dans un sens plus répressif, moins préventif, que les quartiers à risques furent abandonnés à leur sort, il ne faut pas s'étonner de certaines dérives dans des situations de méfiance réciproque et de confrontations parfois violentes, dans les situations conflictuelles plus nombreuses.
    L'impunité doit être bannie, comme ailleurs
                Dans son dernier rapport annuel, l’inspection générale de la police nationale se défend fermement d’être « la police des polices », mission qui « reste dans l’imaginaire populaire ». Sa directrice fait même assaut de transparence : son « ambition première » n’est pas de contrôler mais de « valoriser l’institution et ses agents ».    Cet aveu, en bonne place (dans l’éditorial dudit rapport), est certainement le meilleur effort de sincérité auquel s’est livré l’IGPN depuis des années. Une institution qui n’hésite pas à légitimer, de la part des forces de l’ordre, « des ripostes plus nombreuses et plus fermes et donc des blessés » du fait « des violences exercées contre [elles] lors des manifestations ».   Attendre de cette instance un devoir d’impartialité serait donc vain. Et depuis plusieurs mois, au regard de certains dossiers emblématiques, l’idée s’est installée que la police des polices n’inspectait rien sinon les meilleurs moyens de préserver les forces de l’ordre.     Encore fallait-il démontrer cette impression, ou la démonter. C’est tout l’objet d’Allô IGPN, suite logique du travail entamé il y a 18 mois avec Allô Place Beauvau sur Twitter puis sur Mediapart, qui visait à recenser les abus policiers survenus dans le cadre du mouvement des gilets jaunes, et à interpeller le ministère de l’intérieur....La non-identification de policiers à l’origine de violences est l’un des motifs fréquents des classements sans suite.   « L’IGPN ne se donne pas réellement les moyens d’identifier les policiers qui ont commis des violences ayant entraîné des blessures ou des mutilations », déplore l’avocate rouennaise Chloé Chalot, qui depuis l’évacuation de la ZAD de Notre-Dame-des-Landes travaille sur les violences policières.    « Les enquêteurs se contentent des déclarations des policiers sans aller plus loin. Il n’y a pas d’investigations complémentaires pour les vérifier », poursuit-elle..."             Ce métier si difficile et exigeant, qui n'a pas toujours les moyens de son fonctionnement normal, mérite mieux que les quelques justifications d'un préfet de police, dont la nomination n'est pas due au hasard.
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