La lecture simpliste de l'histoire, à laquelle nous sommes généralement habitués, nous amène à croire que ce ne fut qu'un phénomène blanc, limité dans le temps, d'abord européen, conséquence des grandes découvertes, surtout africaines, à partir du 17° siècle, et des nouveaux besoins en matière agricole, avide de main d'oeuvre bon marché.
Mais l'esclavage n'a pas existé seulement sous ses formes bien connues et seulement en Occident.
La récent problème du "déboulonnage" nous a permis de raviver notre mémoire trop stéréotypée, à la lecture d'une histoire plus complexe.
Une très vielle histoire et une réalité à faces multiples malgré les invariants.
"...L'esclavage a été pratiqué dans toutes les sociétés sédentaires et organisées... mais jamais il n'est allé de soi. Ainsi le savant Aristote se croyait-il obligé de le justifier dans un célèbre plaidoyer. Dans l'Antiquité, c'était le sort qui attendait ordinairement les prisonniers de guerre. Le mot latin qui désigne les esclaves (servus) dérive de conservare (« conserver la vie ») et rappelle cette origine. Le mot esclave vient du mot Esclavon ou Slave parce qu'au début du Moyen Âge, les Vénitiens vendaient en grand nombre des païens de Slavonie (une région de la côte adriatique) ou d'Europe orientale aux Arabes musulmans, lesquels faisaient une grande consommation d'esclaves blancs tout autant que de noirs. Au XVIe siècle, la colonisation du Nouveau Monde a suscité de nouveaux besoins de main-d'oeuvre. Ne trouvant plus assez de ressources chez les Amérindiens et dans les bouges du Vieux Continent, les Européens ont fait venir des esclaves d'Afrique noire, où ils n'avaient guère de peine à trouver des vendeurs (marchands arabes ou roitelets noirs).
Aux Temps modernes (XVIIe et XVIIIe siècles), le dévelopement de la traite atlantique a conduit à assimiler les esclaves aux noirs d'Afrique et suscité en Occident le développement du racisme et du mythe de la supériorité de la race blanche. Les gouvernements ont choisi d'encadrer l'esclavage pour en limiter les abus, faute de pouvoir l'interdire. C'est ainsi que le fils du grand Colbert, ministre de Louis XIV, édicta en mars 1685 un texte réglementaire plus tard appelé Code Noir.
"...L'esclavage a été pratiqué dans toutes les sociétés sédentaires et organisées... mais jamais il n'est allé de soi. Ainsi le savant Aristote se croyait-il obligé de le justifier dans un célèbre plaidoyer. Dans l'Antiquité, c'était le sort qui attendait ordinairement les prisonniers de guerre. Le mot latin qui désigne les esclaves (servus) dérive de conservare (« conserver la vie ») et rappelle cette origine. Le mot esclave vient du mot Esclavon ou Slave parce qu'au début du Moyen Âge, les Vénitiens vendaient en grand nombre des païens de Slavonie (une région de la côte adriatique) ou d'Europe orientale aux Arabes musulmans, lesquels faisaient une grande consommation d'esclaves blancs tout autant que de noirs. Au XVIe siècle, la colonisation du Nouveau Monde a suscité de nouveaux besoins de main-d'oeuvre. Ne trouvant plus assez de ressources chez les Amérindiens et dans les bouges du Vieux Continent, les Européens ont fait venir des esclaves d'Afrique noire, où ils n'avaient guère de peine à trouver des vendeurs (marchands arabes ou roitelets noirs).
Aux Temps modernes (XVIIe et XVIIIe siècles), le dévelopement de la traite atlantique a conduit à assimiler les esclaves aux noirs d'Afrique et suscité en Occident le développement du racisme et du mythe de la supériorité de la race blanche. Les gouvernements ont choisi d'encadrer l'esclavage pour en limiter les abus, faute de pouvoir l'interdire. C'est ainsi que le fils du grand Colbert, ministre de Louis XIV, édicta en mars 1685 un texte réglementaire plus tard appelé Code Noir.
L'esclavage, pudiquement qualifié d'« institution particulière » par les élites des Lumières, a été progressivement aboli à la fin du XVIIIe siècle et au XIXe siècle dans les États américains et les colonies européennes grâce à l'action des sociétés philanthropiques d'inspiration chrétienne.
Après la Seconde Guerre mondiale, l'influence des idées démocratiques a conduit à son abolition dans l'ensemble des États de la planète. Les derniers pays à l'abolir officiellement ont été deux pays arabo-musulmans : l'Arabie séoudite en 1962 et la Mauritanie en... 1980.
Il n'empêche que l'on assiste en ce début du XXIe siècle à un retour de l'esclavage dans de vastes parties de la planète, en particulier en Afrique noire depuis la vague de décolonisation des années 1960, mais aussi dans certains pays arabo-musulmans, dans le sous-continent indien, dans certaines régions chinoises et même en Europe.
En Afrique, dans toute la frange sahélienne au sud du Sahara (Mauritanie, Mali, Niger, Nigeria, Tchad, Soudan), de sanglantes tensions perdurent entre les descendants d'esclaves et leurs anciens propriétaires, généralement des nomades musulmans à peau claire.
Dans les années 1990, les commerçants mauritaniens du Sénégal ont été ainsi victimes de violences meurtrières de la part d'émeutiers noirs qui les ressentaient comme liés aux anciens trafiquants d'esclaves..."
___Voir ARTE: Pour tout l'or du monde.
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