Un sport assez répandu.
A petite ou très grande échelle. Aux USA, où on ne fait jamais dans la demi-mesure, passer à côté du fisc et de la redistribution sociale qu'il implique n'est pas vraiment un problème, surtout si l'on est très très riche. Les sommes qu' ont versées les plus fortunés à l'Etat peuvent paraître considérables à nos yeux de contribuables moyens, mais représentent peu de chose par rapport à leur immense fortune. ___ Ils sont drôles les richissimes américains, ceux qui tiennent le haut du pavé à Wall Street et ailleurs, souvent bien à l'abri dans les paradis fiscaux. Enfin, si on peut dire...Les voilà qui réclament sans vergogne d'être soumis à un impôt plus lourd, comme s'ils donnaient déjà beaucoup pour la redistribution fédérale, comme si le fait de pratiquer la charity business les lésait beaucoup, alors que cela les avantage pas mal. Les récentes mesures proposées pour taxer les grosses entreprises ne vont pas les mettre sur la paille, loin de là. La soupe populaire n'est pas pour eux. __Mais nous ne sommes pas en reste. Notre pays a aussi ses champions et ses habitués. Des assistés de première grandeur, bénéficiant de dispositions pour le moins favorables, au niveau foncier ou autres. Le contournement fiscal (quel euphémisme!) peut prendre des formes diverses. Parfois avec la bénédiction de l'Etat.
"...Jeff Bezos, fondateur d’Amazon et homme le plus riche du monde, n’a pas payé d’impôt fédéral sur le revenu en 2007 et en 2011. Son dauphin, Elon Musk, n’a pas versé un cent en 2018. Cet exploit a aussi été réalisé ces dernières années par l’ancien maire de New York, le milliardaire Michael Bloomberg, et par le spéculateur philanthrope George Soros, qui n’a rien payé trois ans de suite. Tout ceci de manière parfaitement légale. C’est le scoop révélé mardi 8 juin par le site ProPublica, qui a obtenu les données, en théorie confidentielles, du fisc, concernant les déclarations d’impôts des vingt-cinq premiers milliardaires américains. - (Thomas Piketty : « Les milliardaires sont partout dans les magazines, il est temps qu’ils apparaissent dans les statistiques fiscales ») - Selon ses calculs, sur la période 2014-2018, ces vingt-cinq personnes ont payé 13,6 milliards de dollars (11,2 milliards d’euros) d’impôt fédéral sur le revenu. Pendant ce temps, leur fortune a progressé de 401 milliards de dollars. ProPublica en déduit que le taux d’imposition de ces milliardaires n’est que de 3,4 %. Ce calcul ne correspond pas à la réalité fiscale légale – l’impôt sur le revenu n’est pas un impôt sur l’accroissement de la fortune –, mais il met en valeur deux évidences : il n’existe pas d’impôt sur la fortune aux Etats-Unis et Joe Biden n’a pas prévu d’introduire cette mesure qui figurait au programme des candidats malheureux à l’investiture démocrate de 2020, les sénateurs Bernie Sanders (Vermont) et Elizabeth Warren (Massachusetts) ; quant aux plus-values, elles ne sont pas taxées tant qu’elles restent latentes, depuis une jurisprudence de la Cour suprême rendue en 1920. Les milliardaires voient leur fortune croître en raison de la progression en Bourse de leur entreprise. Mais tant qu’ils ne vendent pas, ils ne paient pas....." ________________
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