Re-nationalisation
C'est le terme utilisé par Mme Borne pour désigner l'opération annoncée pour redonner une orientation et un avenir à un géant sans lequel rien ne serait possible dans le contexte énergétique actuel soumis à des tensions inédites. Mais que cache cette notion de "nationalisation", dont le contenu n'a pas été toujours très clair, dans les (trop) nombreux projets qui se succèdent depuis une vingtaine d'années , surtout depuis l'ouverture à une concurrence au moins partielle et à une financiarisation qui ne disait pas son nom? Ce ne sera certainement pas un retour au projet de 1946, où le service public devint le maître mot d'une opération sans pareille. En tout cas, la nécessité de sortir de la dictature des marchés, où le géant de l'énergie s'est plus d'une fois enlisé et endetté, semble une nécessité urgente. Cela ne se "joue pas à la corbeille" disait De Gaulle, qui ne fut guère entendu par Jupiter, obligé maintenant à revenir à plus de raison, après ses tentatives successives pour ouvrir aux capitaux le joyau national...Mais rien n'est clair pour l'instant. "...« EDF était dans le pire des deux mondes. Celui de l'État qui fait ce qu'il veut, peut lui imposer de favoriser ses concurrents ou de racheter General Electrics. Et le pire de la Bourse qui lui impose des misères », estime Jacky Chorin, ancien membre du conseil d'administration d'EDF... En acquérant la totalité des parts, l'État met fin à cette situation, sauve EDF et promet de s'endetter à sa place..."
Cela semble bien la fin de la folie boursière et des aventures financières hors de nos frontières, sans parler des aventures d'Areva. L'urgence va être de retrouver le sens du métier que les ratés et les contradictions d'aujourd'hui soulignent cruellement. Pas seulement à Flamanville...Il faut arrêter les dérives récentes et mettre un terme à la notion de "rente nucléaire" L'audace et la raison naissent de la nécessité et de l'urgence, au coeur d'une crise durable. Un défi colossal. Back to the past?... Après différents "ouvertures du capital" selon le langage jospinien, serait-ce le retour à la case 1946, celle du bon sens, après des aventures financières scabreuses, le scandale d'Areva , le projet Hercule , déjà avorté ... Mr Lemaire, après avoir fustigé les initiatives européennes en matière d'alignement des prix de l'électricité sur celui du gaz, se dit prêt à remettre les compteurs à zéro, en raison d'une conjoncture problématique en matière énergétique: "Toutes les options sont sur la table" dit-il. Alors?... Faudrait savoir. "...Le ministre de l’économie, des finances et de la relance, Bruno Le Maire, a déclaré, mardi 15 février, qu’« aucune option (…) ne d[eva]it être écartée » dans la stratégie de l’Etat vis-à-vis d’EDF – y compris une éventuelle nationalisation de l’énergéticien français. « Aucune option, à partir du moment où on ouvre une nouvelle ère, ne doit être écartée. Il faut toutes les regarder sereinement », a déclaré le ministre sur la radio BFM Business, en réponse à une question sur une nationalisation d’EDF. « Toutes n’appartiennent pas forcément au même calendrier. Mais toutes les options sont sur la table », a encore dit M. Le Maire. En début d’année, son ministère avait plutôt écarté un tel scénario...." __On avait attendu des merveilles des différentes percées libérales sur un marché pas tout à fait comme les autres...Mais c'est devenu un échec patent. Des contradictions manifestes, à l'heure où les grandes puissances s'interrogent sur leur avenir énergétique. Un défi gigantesque. Rien n'est joué. Les incertitudes redoublent. Un virage compliqué."...Ce mardi, le ministre de l’Economie, Bruno Le Maire, n’a pas exclu de nationaliser EDF si le besoin s’en faisait sentir. De fait, le faramineux chantier des six EPR annoncé par le chef de l’Etat ne laisse guère le choix à la puissance publique: au contribuable de payer l’atome, le marché se régalera du reste. Le macronisme a cela de fascinant qu’il peut convertir les libéraux les plus endurcis au Gosplan quand nécessité politique et économique font loi. Le 10 février, campé devant une imposante turbine Arabelle à Belfort, le chef de l’Etat sonnait la relance du programme nucléaire français en annonçant la construction de six réacteurs EPR à l’horizon 2035, et une option pour huit de plus. Mardi matin sur BFM Business, mal réveillé mais assez pour sursauter, on a entendu Bruno Le Maire assurer le service après-vente du «chantier du siècle» en répondant par l’affirmative à l’hypothèse d’une nationalisation d’EDF : «Aucune option, à partir du moment où on ouvre une nouvelle ère, ne peut être écartée. Il faut toutes les regarder, sereinement, toutes n’appartiennent pas forcément au même calendrier, mais toutes les options sont sur la table», a déclaré le ministre de l’Economie en pesant chaque mot. Bien sûr, Le Maire n’a pas explicitement prononcé le mot «nationalisation». Un gros mot pour qui a fait l’essentiel de sa carrière politique dans la case droite néolibérale de l’échiquier. Car qui demandait jusque-là à corps et à cris la nationalisation d’EDF au nom du retour à un vrai service public de l’énergie ? La CGT, le PC, …" Etonnant, non? ____Wait and see...comme disait ma grand-mère, qui n'était pas bretonne._________
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