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jeudi 18 août 2022

Allemagne: année 0 ?

Que fera Berlin?

                             L'incertitude est grande, après ce brassage de cartes géopolitique inattendu                  "La Russie vient de donner une rude leçon de géopolitique à l’Allemagne en lui rappelant sa vulnérabilité militaire et économique. Pour la diplomatie allemande, qui a misé sur la carte russe pendant vingt ans, l’humiliation est profonde, et le constat brutal. .... Annalena Baerbock, candidate écologiste malheureuse à la chancellerie fédérale en 2021, mais première femme à devenir ministre fédérale des affaires étrangères, n’avait pas prévu la tâche herculéenne qui l’attendrait, moins de trois mois après avoir prêté serment.« Aujourd’hui, nous nous sommes réveillés dans un autre monde », constatait-elle le 24 février, jour de l’attaque russe contre l’Ukraine et, indirectement, contre les pays de l’Otan. En ramenant la guerre au cœur du continent européen, sans craindre d’utiliser la menace nucléaire, Vladimir Poutine a détruit le rêve d’une « paix européenne » intégrant la Russie sous une forme ou une autre, un projet soutenu tout particulièrement par l’Allemagne.  Pour Berlin, la rupture et l’humiliation sont profondes. Malgré les nombreux signes avant-coureurs, l’appareil gouvernemental et diplomatique s’est révélé incapable de prévoir et de réagir à temps. Pendant vingt ans, le pays a suivi la doctrine du « changement par le commerce » (Wandel durch Handel), inspirée de l’Ostpolitik de Willy Brandt...."                                                                                                                                      .             ___Rien de rassurant dans le situation énergétique du pays.      Un tournant pour l'Allemagne: Ce n'est pas nouveau, mais cette fois-ci cela semble plus périlleux. C'est tout le système industriel qui pourrait être mis à mal. Mais les conséquences pour ses partenaires seraient aussi très problématiques. Nous vivons une période atypique, qui oblige à repenser nos choix fondamentaux, sous la double contrainte d'une guerre non anticipée et de nécessaire mise en conformité accélérée aux normes de la COP.  La question de l'énergie a une importance décisive dans ce virage imposé, pour l'instant largement improvisé. La question de la transition elle-même doit être revue à la lumière des nouvelles exigences du futur, proche ou plus lointain. 


                                           
 A. Merkel s'était brutalement engagée sur une voie qui semblait réaliste, jouant à fond sur les énergies renouvelables. L'accident d'Hiroshima fut le déclencheur de cette nouvelle ligne et des investissements massifs, qui faisaient apparemment de Berlin un modèle vertueux. Mais à cette époque déjà, des critiques, même internes, se levaient à l'égard de ces choix non diversifiés et à courte vue. Les "bonnes" relations de Angela et surtout de Schröder (hélas!) avec le Kremlin et ses ressources gazières permettaient d'envisager l'avenir avec une sérénité relative, pour continuer à accumuler les excédents commerciaux qui font toujours la force de la première puissance industrielle d'Europe, grâce notamment à une monnaie favorable, l'ouverture au marché chinois en plein développement et l'efficacité de son Hinterland. Certains économistes voyaient cependant déjà ce développement spectaculaire comme relativement fragile et la puissance d'Outre-Rhin comme un colosse aux pieds d'argile. Aujourd'hui les cartes sont redistribuées, vu les menaces énergétiques de l'Est. Il y va de la survie, de la pérennité du système. La crainte d'une récession s'exprime dans ce nouveau contexte politiquement improbable il y a peu encore. La situation est très compliquée, en Allemagne en particulier. Elle le sera pour un bon moment. Même si ce n'est pas la joie pour ses partenaires européens, notamment la France, notamment en souffrance avec le nucléaire.      L'Energiewende montre ses limites, vu l'urgence.                                                                                   L'unanimité actuelle risque de ne pas durer, sous la pression durable de Moscou. Les Russes sont de bons joueurs d'échecs.. La situation particulièrement complexe de Berlin n'a pas fini de hanter les nuits de Olaf. Des choix trop rapides, aux conséquences
 non anticipées à moyen terme peuvent avoir des conséquences redoutables. A  moins que...                ________________________

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