S'il est une ville surchargée de mythes, d'espoir et de rêves, de tragique aussi, c'est bien la ville que l'on appelle "sainte", "trois fois sainte" même, à laquelle se réfèrent les monothéismes, cousins par de nombreux aspects historiques.
Ville aujourd'hui divisée, investie par les "sionistes chrétiens", qui ont le vent en poupe, à la faveur du radicalisme d'Etat israëlien. "...La Knesset a entériné deux mois plus tôt le statut de Jérusalem comme « capitale éternelle d’Israël, une et indivisible ». La communauté internationale crie à la violation du droit international : treize ambassades étrangères quittent Jérusalem pour Tel-Aviv.." L'ancienne capitale de David est saturée de sens, mythifiée, dans laquelle s'entrechoquent souvent les diverses communautés, se manifestent leurs luttes d'influence. Après 3000 ans de passions. Au sein d'une terre dite "promise". Un obstacle à la solution d'un conflit qui se radicalise. Une histoire qui aujourd'hui divise, dans cette ville au statut unique, ville de foi et de passions. Depuis l'occupation romaine en passant par les Croisades, jusqu'au joug ottoman et le protectorat britannique, tantôt assoupie, tantôt vivante, elle est au coeur des enjeux religieux et politiques, des aspirations de ceux qui désirent retrouver une terre, dans l'espérance et la douleur.
Déjà en 2017___ Dans la ville dite sainte, l'atmosphère est lourde. Pas seulement au sein des communautés qui la revendiquent comme lieu de culte privilégié, produit d'une histoire réelle et mythique complexe.
Il y a aussi le fatalisme désespéré des Palestiniens de Jérusalem-Est qui se voient de plus en plus ostracisés, menacés d'expulsion, au nom d'un reconquête sioniste urbaine, qui s'affirme encore plus en Cisjordanie, au point de rendre l'idée même d'un possible Etat palestinien de plus en plus improbable.On est en droit de contester la notion de "ville sainte", de même que celle de "terre sainte" en soi, comme le faisait remarquer un historien israëlien..
Les anciennes et plus récentes guerres de religion servent d'alibi.
Mais cette cité est et reste une ville juste hautement symbolique, dont seulement de longues négociations pourront peut-être un jour modifier le statut. Tout passage en force y reste possiblement explosif, régionalement et au-delà, pas seulement pour des raisons religieuses, qui peuvent paraître secondaires ou archaïques. La politique de Sharon surtout a réveillé les désirs d'occupation exclusive. C'est un réveil de conflits armés trop connus qui peut surgir à tout moment, tant est grande la colère à Jérusalem .
Depuis l'annonce trumpienne, le fragile statut de la ville, capitale impossible, issue de l'histoire et de la guerre, est en péril
Ce ne sont pas seulement les plus hautes autorités religieuses qui s'inquiètent, comme le pape, qui demande « la paix pour Jérusalem et pour toute la Terre sainte » et pour que les acteurs en présence parviennent à une « solution négociée qui permette la coexistence pacifique de deux Etats à l’intérieur de frontières définies entre eux et reconnues internationalement " C'est aussi l' ONU qui lance un nouvel avertissement.
Mais la diplomatie du choc de Trump en décide autrement, seul contre tous (America first and alone), comptant sur le soutien de Netanyahou, qui veut aussi faire oublier ses casseroles et qui cherche le soutien des rabbins. Mais ce cadeau est empoisonné.
Une erreur fondamentale , comme dit Charles Enderlin, qui peut être cher payée.
La guerre des mots risque de ne pas rester seulement verbale. Certains Israëliens le rappellent régulièrement.
Le noeud gordien qu'est Jérusalem risque de vivre d'autres Noël de tensions. _______________
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire