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lundi 22 mars 2021

Electricité à tous prix?

C'est le grand marché

        Nous sommes priés instamment de choisir notre "vendeur", pour être éclairé et chauffé. Les marchands se pressent pour nous présenter leurs produits, promesses de baisse à l'appui. Mais nous ne sommes pas éclairés pour autant. C'est plutôt la confusion qui domine. Des marchands qui n'ont le plus souvent rien à voir avec le produit proposé. C'est l'assaut des courriers alléchants, des contrats stimulants pour le porte-monnaie. Des acheteurs-revendeurs sans plus, qui jouent le jeu de la (fausse) concurrence encouragée par Bruxelles, relayé par Paris. Comme si l'électricité était un produit comme un autre. Comme si cette concurrence claironnée en était vraiment une. C'est largement un leurre, quand on y regarde de près:

             "...Le mécanisme dit de l’Arenh (Accès régulé à l’électricité nucléaire historique) a été construit depuis près de 15 ans afin de satisfaire les demandes de l’Union Européenne et de créer artificiellement une concurrence dans la commercialisation en France de l’électricité. Il contraint EDF à vendre à ses concurrents de l’électricité nucléaire à des prix artificiellement bas, ces derniers pouvant ensuite la proposer aux consommateurs. Dans les faits, ni EDF, ni le consommateur, ni la transition énergétique ne bénéficient de ce mécanisme absurde. Et c’est aujourd’hui ce qu’affirme haut et fort l’une des principales associations de consommateurs en France, la CLCV (Consommation logement et cadre de vie).  »L’ouverture du marché de l’électricité est un échec qui s’avère nuisible pour le bien-être des consommateurs», affirme-t-elle dans une étude rendue publique mercredi 10 mars et elle demande de mettre fin à la libéralisation du marché et à une concurrence qui n’en est pas une entre fournisseurs. «Attention, nous sommes favorables à cette logique dans beaucoup d’autres secteurs, y compris le gaz, prévient son délégué général, François Carlier, mais pour l’électricité, force est de constater que cela ne fonctionne pas. »  Depuis 2007, EDF a ainsi vu apparaître un nombre incroyable de  concurrents qui l’ont de fait affaibli sur le marché, mais personne n’en a bénéficié. Il existe aujourd’hui pas moins de 43 distributeurs alternatifs selon les chiffres de la Commission de régulation de l’énergie. L’électricien public, qui est par ailleurs fortement endetté et à la veille d’une restructuration majeure controversée et soumise à une approbation très difficile à obtenir des autorités européennes de la concurrence perd 100.000 clients par mois depuis trois ans. La crainte aujourd’hui est même celle d’un démantèlement d’EDF qui est pourtant un outil essentiel de la transition énergétique..."                            _________On a "oublié" le sens du mot service public, qui a tout son sens en cette matière. Cette libéralisation, qui n'a pas empêché une constante montée des prix, a en tous cas contribué à affaiblir un peu plus le producteur historique essentiel, EDF et a débouché sur un panier à crabes, avec des offres alléchantes, mais en trompe l'oeil. On ne peut pas multiplier en la matière des réseaux parallèles et une production autonome.                               ________C'est souvent très bien expliqué, comme dans ce livre.    Difficile de trouver un ouvrage court, clair et abordable sur l'épineuse question de l'énergie, à l'heure où les enjeux se brouillent, l' avenir est plein d'incertitudes, notamment sur la question de la commercialisation/financiarisation, souvent discutée et discutable.

       Ce petit livre de trois auteurs peut y aider beaucoup, malgré certains questionnements problématiques, des approfondissements incomplets. Mais c'est une bonne boussole.     Notamment sur le problème de la privatisation, voie sur laquelle l'Europe s'est engagée avec plus ou moins de bonheur. S'il est un domaine où elle n'a guère de sens, c'est bien dans ce domaine, étant donnée la particularité de la matière produite et consommée.
     Certains et non des moindres annonçaient depuis longtemps que dans ce domaine, la privatisation/déréglementation. mènerait à des impasses, à des surcoûts, voire à des absurdités
  Le dogme européen en la matière a été contesté très tôt même par ceux qui voulaient introduire un peu de souplesse dans l'héritage de l'après-guerre.

       Si les auteurs ne contestent pas la légitimité du marché concurrentiel dans la production en général, le domaine de l'énergie, notamment de l'électricité, est un domaine particulier, spécifique, où la concurrence ne peut être que factice et sans portée positive pour le consommateur, au contraire. A l'encontre des petits pois ou des voitures, les prix de fourniture des gaz et d' électricité suivent une tendance haussière dans de nombreux pays européens, que la production d'électricité à partir d'énergies renouvelables ne fait qu'accentuer (surtout en Allemagne: en 2013, les consommateurs allemands ont payé 20 milliards d'euro pour subventionner les énergies renouvelables). C'est un choix, mais aucun lien avec un processus de libéralisation mal conçu ou une régulation trop permissive des marchés de détail...Un examen rigoureux du marché britannique, considéré comme un modèle à suivre par Bruxelles, révèle que ce marché est dominé par un oligopole de six entreprises verticalement intégrées qui détiennent une part de marché de 95%. Elles exercent collectivement un pouvoir de marché dans la mesure où elles se partagent le marché en l'absence de toute menace concurrentielle crédible....On évoque des ententes sur les prix, dans une demande qui demeure "captive". Les consommateurs sont face à des offres commerciales complexes dont le coût final n'est pas lisible...la concurrence est ineffective..A la rente de monopole s'est substituée une rente de l'oligopole....Cet oligopole énergétique n'était pas prévu par les réformes....
         _______  La financiarisation à outrance doublée d'aventures extérieures aventureuses a conduit EDF à une situation aujourd'hui très problématique et à des perspectives assez sombres.
      Le ciel n'est pas dégagé pour notre fournisseur, qui est dans une situation périlleuse, en essayant de faire la part des variations conjoncturelles, des erreurs stratégiques et des défaillances éventuelles du politique, du régulateur et de l’actionnaire.
              Certains vont jusqu'à parler de possible faillite:
  Le fournisseur affiche un bénéfice net d'1,18 milliard d’euros, en baisse de 68 % par rapport à l’année dernière. Tous les problèmes se sont cumulés en même temps, pour EDF comme pour tous les électriciens européens. En vrac : un effondrement historique du prix du gaz et du pétrole,  entraînant tous les prix en chute libre ; la montée en puissance des énergies renouvelables ; une transition énergétique qui conduit à des économies d’énergie doublée d’une désindustrialisation qui se traduit par une baisse de la consommation ; sans compter un hiver des plus doux. Résultat ? L’Europe de l’énergie, fondée sur la seule concurrence, est en train de boire le bouillon. Les surcapacités de production sont devenues structurelles. Plus aucun producteur ne peut envisager d’investissement ou rentabiliser son exploitation, alors que les prix de marché se sont effondrés.
____En un an, les prix de marché ont chuté de plus de 30 %. Aujourd’hui, ils sont autour de 28 euros le MWh, quand le groupe a bâti son budget autour d’un prix de marché autour de 35 euros, et que le prix du MWh nucléaire est autour de 42 euros. Ouvert au grand vent de la concurrence, EDF voit désormais 70 % de ses ventes exposées au prix de marché. 1 euro de différence sur le prix de marché a un impact de 300 millions d’euros dans ses comptes. C’est dire l’ampleur des enjeux.
Si tous les électriciens européens se trouvent confrontés aux mêmes problèmes, EDF a un avenir encore plus assombri. En réponse à ses impératifs propres, liés à la production et aux demandes en tous sens de l’État, le groupe public a inscrit un programme d’investissement pharaonique, alors que son endettement est déjà de plus de 40 milliards d’euros – l’équivalent de ses fonds propres.
_____Sa participation au sauvetage dAreva et la reprise de l’activité conception des réacteurs nucléaires – Areva NP – va lui coûter au moins 2,5 milliards d’euros. Le chantier de l’EPR de Flamanville, dont la mise en fonction est sans cesse reculée – on parle désormais de 2018 –, est chiffré à 10,5 milliards d’euros. Mais il faut ajouter la participation d’EDF au programme d’enfouissement des déchets nucléaires à Bure (Meuse), estimé à 25 milliards d’euros, le projet d’EDF de construire deux EPR en Grande-Bretagne, évalué en l’état à 25 milliards d’euros. Sans parler du programme baptisé « grand carénage », consistant à assurer la maintenance et la remise à niveau du parc nucléaire français. La Cour des comptes, dans son dernier rapport annuel publié début février, chiffre le coût de ce programme destiné à s’étaler jusqu’en 2030 à 100 milliards d’euros. Sans parler des coûts futurs de démantèlement des centrales, jugés notoirement sous-estimés.
_____Dans le même temps, la Commission européenne attaque les concessions hydrauliques détenues par EDF, au nom de la concurrence, alors qu’il s’agit de l’essentiel de son activité dans les énergies renouvelables, son activité la plus rentable aussi. De son côté, le président d’EDF, Jean-Bernard Lévy, pousse, avec l’assentiment d’une partie de l’État, à l’ouverture du capital de RTE, le réseau de transport et de distribution électrique, colonne vertébrale de tout le système électrique en France, afin de dégager des ressources financières. Si ces deux opérations sont menées jusqu’au bout, EDF se verrait privé d’une partie de ses recettes les plus sûres...
___ Le 22 octobre 2015, les élus du comité central d’entreprise d’EDF, représentant l’ensemble des organisations syndicales, a lancé une première alarme pour dénoncer les menaces qui pèsent sur EDF. Début décembre, ils sont allés plus loin en introduisant une procédure d’alerte auprès de la direction d’EDF, dénonçant la situation critique du groupe. Fin janvier, jugeant que les explications de la direction étaient notoirement insuffisantes, ils ont prolongé leur droit d’alerte et engagé une expertise économique. « Les perspectives de Bruxelles, de l’État français mais aussi celles de la direction d’EDF obèrent à court terme l’avenir de l’entreprise », accusent-ils dans un communiqué. Du jamais vu dans l’histoire d’EDF...
._____ La valse des présidents qui se succèdent à la tête de l’entreprise publique tous les cinq ans, les changements de direction opérationnelle qui s’ensuivent et qui s’apparentent à des mouvements de cabinets ministériels, ont fini par user les meilleures volontés. « Depuis Alphandéry [président d’EDF en 1994], l’État utilise EDF. Il n’y a aucune continuité, aucune transmission de savoir et d’expertise. Les promotions internes n’existent plus. L’aspect social de l’entreprise n’intéresse plus personne. Ce ne sont plus que des jeux de [grands] corps et de cour », résume un cadre dirigeant qui a plus de vingt ans de carrière dans la maison....
 ______Dans son rapport annuel, la Cour des comptes reprend exactement la même analyse que les syndicats d’EDF : « À hypothèses constantes de consommation et d’exportation d’électricité à cet horizon, l’objectif fixé par la loi aurait pour conséquence de réduire d’environ un tiers la production nucléaire, soit l’équivalent de la production de 17 à 20 réacteurs. Seule une augmentation très significative de la consommation électrique ou des exportations serait de nature à limiter le nombre des fermetures. Or, à l’horizon 2030, l’hypothèse d’une telle augmentation n’est pas retenue par les experts. Au contraire, le rapport Énergies 2050 confirme les équilibres actuels. En effet, sur les 21 scénarios de sources diverses qui ont été analysés, 15 considèrent que la demande d’électricité en France se situera, à cette date, entre 500 et 600 TWh, deux seulement considèrent qu’elle sera supérieure », écrit le rapport qui considère qu’EDF doit revoir son programme « grand carénage » pour l’adapter à des critères de production et financiers plus réalistes.... (Merci à Mediapart)
       _____: De plus, l'engagement d'EDFsur l'EPR britannique (sans parler du très onéreux site finlandais) tourne très mal: Hinkley point c’est l’aventure internationale de trop, celle qui pourrait être fatale à l’entreprise publique. « Hinkley Point, c’est un cauchemar. Il faut à tout prix sortir de ce bourbier le plus vite possible. EDF risque d’en mourir, avec leurs conneries », dit un ancien directeur d’EDF. « Il y a urgence de tout arrêter. L’affaire est trop mal engagée. Il n’y a que des coups à prendre », renchérit un cadre dirigeant. « Quand je vois Macron dire qu’il est pour le projet [Emmanuel Macron a apporté son soutien au projet d’Hinkley Point], je me dis qu’il ferait mieux de se taire. Il est irresponsable », surenchérit un proche du dossier. « C’est la première fois dans l’histoire d’EDF qu’un projet industriel fait l’unanimité contre lui parmi les syndicats. Tous sont opposés à Hinkley Point. Même la CGT, qui pourtant soutient traditionnellement ce type de programme, est vent debout contre le projet », relève un autre cadre dirigeant.   _________________________

dimanche 21 mars 2021

Coups d'oeil

__ Gestion étatique en question. Confimé.

__ Train de sénateur

__ Covid au Brésil

__ Légumes voyageurs                

__ "Traitres" israëliens

__ Lobbies franco-israëliens

__ Vaches encore folles?

__ Sur mesure

__ En famille

__ Pressions politiques               ______________________________________________

samedi 20 mars 2021

Tout se complique...

 

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Apocalypse cognitive?

 * Temps de cerveau disponible... (comme disait Patrick...)

           Notre époque est formidable. Que de néo-technologies à notre disposition, dont nous ne voyons pas les limites! Que de rapidité dans les moyens de s'informer, sans même qu'on le demande! Nous sommes envahis de messages en tous genres, dès lors que nous ouvrons notre téléphone portable, des plus importants au plus futiles. Nous sommes sans cesse sollicités, notre esprit est en permanence en état d'attente parfois fébrile pour recevoir toujours plus d'informations, venus d'horizons de plus en plus variés et de de plus en plus difficiles à décoder, du fait de leur surabondance même.     A moins que nous fermions le robinet, que nous en régulions le débit, que nous le filtrions, et que nous décidions de mettre un peu d'ordre et surtout d'esprit critique dans le flux envahissant des datas. Pour maîtriser la masses de données qui nous bousculent et nous encombrent.                                                                   ___Nos facultés n'ont jamais été autant sollicitées par toutes sortes de canaux où parfois nous n'arrivons plus à faire le tri entre l'essentiel et le superflu, l'important et l'accessoire, le vrai et faux.   C'est ce sur quoi insistent les recherches de Gérald Bronner, qui ne fait pas oeuvre de pionnier, mais approfondit ce nouveau rapport entre notre esprit et ce qui tend à le solliciter sans cesse, jusqu'à la saturation et à l'abandon du jugement, dans la cacophonie informationnelle montante, qui fait le lit de la crédulité généralisée.

         Nos facultés sont plus que jamais en péril. Trop de sollicitations, de stimulations envahissent notre "cerveau disponible". La dépendance montante aux écrans capte trop souvent le meilleur de nous mêmes. La crédulité est une donnée en hausse, non pas qu'elle n'existait pas avant, mais elle a plus de matière pour s'exercer et moins de moyens d'être détectée. Notre attention s'émousse, à force d' être sollicitée en permanence. Elle s'efface peu à peu. Nous sommes plus perméables aux bobards, à la viralité montante des fake news. Il y a là une risque civilisationnel, aux yeux de Bronner, dans cette confusion galopante, de perdre des repères essentiels et de sombrer dans les eaux d'un relativisme généralisé où toutes les balises s'estompent et où les valeurs s'équivalent.     Vieux problème déjà soulevé par Platon, notamment dans le Gorgias, mais prenant aujourd'hui une acuité plus forte. Le problèmes n'est pas que théorique; la démocratie des crédules a encore de beaux jours devant elle. La défense de la raison théorique et pratique devient plus que jamais un objectif prioritaire. Contre les sentiments immédiats et les évidences trompeuses, contre les conformismes qui se renforcent mutuellement. Dans le marché dérégulé de l'information, la vigilance théorique reste la seule arme contre la fabrique du consentement, jouant souvent à notre insu, dans les réseaux sociaux et sur nos écrans surmultipliés.  _____


vendredi 19 mars 2021

Des yaourts et du pèze

 Economie de rente

           On ne rigole pas dans la méga-entreprise. Même le capitaine de bord peut être viré! Même dans une multinationale, même dans l'alimentaire. Depuis la gestion à la papa de Riboud, les choses ont bien changé. Les actionnaires sont intraitables. Ils veillent sur les rapports financiers, au jour le jour. Ils font la loi. Ils ont tous les droits. Pas de devoir social.       Chez Danone comme ailleurs. Les rendements, c'est sacré. Pour l'avenir, on verra. Il faut évaluer, changer les critères d'évaluation s'il le faut. L'horizon, c'est la bourse, Le CAC 40, c'est la référence.  Mais n'est-ce pas une vision à courte vue, dans notre monde hautement financiarisé? Certains osent le prétendre, même au sein du monde des affaires:


 "... Les ambitions d’une entreprise à mission doivent faire l’objet d’une évaluation d’ensemble avec d’autres indicateurs que le cours de bourse ou le rendement du capital, comme c’est le cas aujourd’hui. De nouvelles normes d’évaluations plus larges doivent s’imposer et en particulier de nouvelles normes comptables...;Le cas Danone pointe certaines lacunes de la loi Pacte et un nouveau chapitre législatif doit s’ouvrir si nous ne voulons pas que les entreprises à mission et la raison d’être ne constituent la dernière ruse d’un capitalisme qui semble à bout de souffle. Si nous m’aménageons pas la loi Pacte, il y a toutes les chances pour que Danone soit la première et la dernière entreprise cotée à mission. En effet, cette loi a laissé en friche la question des droits et devoirs des actionnaires. Or, nous savons, comme le dit très justement le chercheur Pierre-Yves Gomez, qu’il ne peut pas y avoir d’entreprises responsables sans actionnaires responsables.  L’ouverture d’une nouvelle réflexion législative devient donc urgente, d’autant plus que, comme le montre le premier baromètre des entreprises à mission, on observe un réel engouement pour cette nouvelle conception de l’entreprise. Les enjeux de « citoyenneté actionnariale » devraient donc devenir de plus en plus essentiels dans les toutes prochaines années...."                         ____Bien dit, mais le capitalisme financier suit sa propre logique. Emmanuel Faber, qui n'était pas un saint, est tombé. C'est aussi la fin d'un certain pouvoir "familial", d'une vision. Que l'on produise des voitures ou de l'eau en bouteille.

  ______En France, c'est le jackpot, mais pas seulement.
              Au dépends des salaires et des investissements.
   Une grosse entreprise a besoin de salariés et d'actionnaires.
         Mais de manière équilibrée.
   Or le divorce s'accentue entre les deux, surtout depuis la libéralisation dans la finance dans les années 80 sous l'effet des doctrines hayekienne et friedmanienne.
  Comme le reconnaît un rapport du Sénat
                  Les richesses produites par les grandes firmes du fameux CAC 40 donnent parfois le vertige.
   Le problème qui est posé n'est pas celui de leur ampleur, toujours le plus souvent bienvenue, mais de leur répartition.
     En fait, au lieu d'une répartition selon la règle des trois tiers, telle que rappelée par Sarkozy (un tiers pour les actionnaires, un tiers pour les salariés, un tiers pour l'investissement), la réalité est toute autre, surtout en France.
  Ce sont les actionnaires, les gros, qui se taillent la part du  lion. Et pas qu'un peu. Surtout en France.
    On le savait depuis quelques années, mais la tendance s'accentue. Dans l'économie à dominante financière dans laquelle nous sommes, des rapports récents convergent pour dénoncer ce déséquilibre grandissant dans la répartition.des richesses produites, aux dépends de l'investissement d'avenir et des producteurs, sans lesquels    aucune richesse ne verrait le jour.
     Un économie de rente s'installe et de super-profits pour les managers. ..Actionnaires, qui ne sont pas ou peu des particuliers. ... Près de la moitié de ces dividendes partent vers l'étranger. 55% seulement restent en effet en France, tandis que 20% prennent la direction de la zone euro et 16% celle des Etats-Unis. En France, les particuliers ne détiennent finalement que 9% de CAC40 et leur part a été divisée par quatre en trente ans. Ce sont des sociétés d'investissement ou des fonds de pension qui possèdent la quasi-totalité des entreprises cotées
  Ce sont les actionnaires qui font la loi, impulsant ainsi des tendances plus spéculatives que productives. Le rendement à court terme est privilégié par rapport à l'investissement à long terme, ce qui est un facteur de risques et de crises. ...En 2016, les entreprises du CAC 40 ont distribué plus de 66% de leurs bénéfices aux actionnaires, contre 30% dans les années 2000. Une exception française, car en Europe continentale les entreprises du CAC 40 sont de loin celles qui versent le plus d'argent à leurs actionnaires. On est loin de la règle des trois tiers prônés par Nicolas Sarkozy. "Ça fait bien longtemps que je pense que la règle des trois tiers est une bonne règle. Sur 100 de bénéfices, il devrait y en avoir 33 qui reviennent aux salariés, 33 qui vont directement dans la poche de l'actionnaire et 33 qui servent à être réinvestis dans l'entreprise. Parce qu'une entreprise doit investir pour continuer à être compétitive", déclarait-il le 5 février 2009...déclaration de bon sens, mais qui a fait long feu.

      La France est championne du monde des dividendes reversés aux actionnaires:...Les richesses n'ont jamais été aussi mal partagées depuis la crise au sein des grands groupes, qui choisissent délibérément une course aux résultats de court terme pour conforter les actionnaires et les grands patrons au détriment des salariés et de l'investissement", a dénoncé Manon Aubry, porte-parole d'Oxfam France, citée dans le communiqué.
   Par exemple, ...le sidérurgiste ArcelorMittal, l'énergéticien Engie et le leader mondial de la gestion de l'eau Veolia sont, dans l'ordre, ceux ayant les taux les plus élevés de redistribution des bénéfices en dividendes aux actionnaires, soulignent les deux ONG.
  Les organisations Oxfam et Basic, notamment, dans le sillage de nombre d'économistes dénonçant les dérives financières d'un capitalisme ....appellent le gouvernement "à reprendre la main sur cette économie déboussolée avec des mesures de régulation ambitieuses", "en préservant la capacité d'investissement et en interdisant que la part des bénéfices reversée aux actionnaires dépasse celle qui est reversée aux salariés".
      Ce partage déséquilibré des bénéfices n'est pas seulement un facteur de risques dans une économie mondialisée mais constitue aussi une menace pour le développement.

    Cette machine à dividendes… et à inégalités, cette tendance aux « profits sans partage » contribue à anesthésier le risque entrepreneurial et à créer et favoriser les conditions d'une précarisation des emplois.
      L'actionnariat a changé de nature comme la gestion des entreprises, avec toutes les conséquences visibles ou invisibles, notamment les nouvelles formes de management brutal et la souffrance au travail.

                         ___ Un début de prise de conscience en cours?...   _______________

jeudi 18 mars 2021

Demain, la vie

 Matière à penser   (suite)

                     La vie, sous toutes ses formes, des plus simples aux plus élaborées, est d'apparition récente à l'échelle de l'histoire de la terre . Elle peut être aussi de disparition rapide, lente ou accélérée, par des raisons naturelles ou culturelles, ou les deux à la fois. L'humanité peut contribuer à la mise en péril de sa destinée contingente et fragile, sans même parfois s'en rendre compte, parfois avec les meilleures intentions.
    Aujourd'hui, beaucoup d'experts sonnent le tocsin, pour une prise de conscience rapide des risques majeurs que nous avons largement contribué à créer, sans perspectives à long terme, comme si la nature n'était qu'un cadre neutre et un objet de transformation et d'exploitation infini, en vue de ressources toujours croissantes.
   C'est la fin d'un mythe, purement utilitaire, depuis longtemps entretenu par la pensée biblique, nous enjoignant à dominer la création, et par la pensée cartésienne et ses avatars à l'aube de la période moderne.
                 On constate les effets d'une attitude purement prédatrice de plus en plus généralisée et sans limites assignées. Les ressources ne sont pas illimitées, Des incidences climatiques accélérées relèvent de notre action collective, malgré l'ignorance et le déni, l'indifférence et parfois le cynisme.
  Les voeux ne suffisent plus.  L'action est urgentissime. Une action collective, internationale. Un travail de totale re-conversion nous attend, au niveau économique, de totale modification de nos modes de pensée et de vie, sans régressions, de mobilisation de nos meilleures ressources inventives. Faut-il attendre une catastrophe de grande ampleur pour que commence une amorce d'action sérieuse et durable? Le virage ne sera pas simple, demandera du temps, mais il est de plus en plus compté. Tellement d'intérêts sont en jeu comme autant de freins.
      Même si le pire n'est jamais sûr, il faut entendre certaines voix, qui ont le mérite de la clarté, même si elles paraissent trop abruptes, tranchées et simplifiées. Il faut parfois aller droit au but.
      L'homme n'est "rien" ou si peu, comme l'avait déjà noté Pascal avec force...Son environnement n'est pas une pièce rapportée.
         Beaucoup d'indices devraient nous alerter. Il n'y a pas que les oiseaux...Des sols sont à l'agonie...
   La pensée écologique, sous ses formes diverses, n'est pas d'hier. Une pensée diverse et variée, qui demande à être sans cesse réactualisée.
  On ne peut séparer l'économique et le vivant, 
comme certains économistes l'avaient déjà signalé, se refusant à élaborer une pensée hors-sol. Comme René Passet ou JM Harribey.
      S'informer d'abord est une priorité. Il y a tant à apprendre...et à changer, parfois de manière graduée, parfois de manière radicale. Dans le simple intérêt de notre avenir bien compris. Ce n'est pas la planète qu'il faut "sauver" (elle en a vu d'autres...), c'est notre fragile humanité.
          Toute personne croyant qu'une croissance exponentielle peut durer indéfiniment dans un monde fini est soit un fou , soit un économiste. [Kenneth Boulding]
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mercredi 17 mars 2021

Syrie: 10 ans après

 Le roi des ruines

                   Il se trouve que mon épouse et moi avions programmé un voyage en Syrie. Un Syrie dont nous rêvions depuis longtemps. Nous avions nos billets mais le vol fut annulé à cause de le fameuse éruption islandaise, qui cloua les avions au sol pour quelque temps. La tragédie là-bas commença peu après, d'abord à bas bruits, puis de façon de plus en plus intense.  Il ne fait plus aucun doute que nous n'irons jamais là-bas. Nous ne sommes pas dans l'humanitaire...                        ___ Comment faire un bilan de ces dix années terribles, sans doute une des plus grande tragédie de l'histoire récente au MO, qui a produit un champ de ruines difficilement imaginable? La reconstruction n'est pas à l'ordre du jour. Un tiers des infrastructures du pays ont été détruites, sans parler des villes: Alep, Palmyre,etc...     L'imprévisible, l'effroyable  arrivèrent, dans un chaos où il fut bien difficile au début de trouver les fils interprétatifs. Se révélèrent peu à peu les enjeux et les influences au coeur d'un système qui apparaissait relativement stable, dont une famille élargie, dans une minorité qui avait tout intérêt à défendre le statu quo bec et ongle, en trouvant des alliances parfois improbables, qui firent de ce conflit en enjeu régional, voire au-delà, où se croisaient les intérêts les plus contradictoires. La moitié de la population de la Syrie fut affectée : outre les quelque 5,6 millions de personnes qui ont quitté le pays, le dernier bilan des Nations unies faisait état de 6,2 millions de déplacés internes.

          "...Après une série de victoires militaires ces dernières années l’Etat syrien a repris le contrôle de plus de 70 % du territoire, reléguant les lignes de front à des zones plus restreintes du pays. Environ 2,9 millions de personnes vivent dans la région d’Idlib, la dernière zone encore aux mains de la rébellion contre le régime Assad – notamment le groupe islamiste radical Hayat Tahrir Al-Cham – dans le Nord-Ouest ; quelque 2,6 millions dans les territoires administrés par les forces kurdes, dans le Nord-Est et l’Est ; et environ 1,3 million sont dans des poches de territoires dans le Nord frontalier de la Turquie, sous le contrôle des forces turques et de leurs supplétifs syriens..."                                                       ____Amère victoire. Le système Assad portait en son sein des germes de déflagration du pays, dans le contexte des printemps arabes et de la libéralisation du pays au profit d'une caste. L'instrumentalisation des forces les plus extrêmes a favorisé un chaos, qui déclencha l'intervention de forces étrangères profitant de l'occasion pour avancer leurs pions ou défendre leurs intérêts, au gré des alliances les plus machiavéliques. Comment reconstruire, étant donné l'ampleur du champ de ruines matérielles et humaines? La jeunesse est soit partie, soit réfugiée, soit anéantie moralement. Cette sale guerre laissera des traces pour longtemps, elle qui a commencé par des compromis plus que douteux, libérant des forces incontrôlables, ce qui produisit l'enfer.                                                                                __ "...Le régime Assad  a d’emblée joué la carte djihadiste pour diviser et décrédibiliser l’opposition, libérant des centaines de détenus djihadistes durant les mêmes mois de 2011 où des milliers de militants pacifistes étaient embastillés, torturés ou liquidés. Daech, l’acronyme arabe de “l’Etat islamique en Irak et en Syrie”, a été proclamé en avril 2013 à Raqqa, la première capitale provinciale libérée du régime Assad. D’emblée, les djihadistes ont éliminé les autres factions de l’opposition dans cette ville pour y imposer leur règne sans partage, avant d’étendre leurs réseaux ailleurs dans le pays. Mais les révolutionnaires ont fini par prendre la mesure du danger en déclenchant, en janvier 2014, leur “seconde révolution”, cette fois contre Daech, qui fut ainsi expulsé d’Alep et du nord-ouest de la Syrie....  Malgré cette mobilisation anti-djihadiste, les Etats-Unis ont maintenu leur politique de soutien a minima de l’opposition syrienne, dont les bastions, dépourvus de toute défense aérienne, étaient la cible de bombardements sévères du régime Assad. Mais Daech, ainsi refoulé en Syrie, s’est détourné vers l’Irak, où Abou Bakr Al-Baghdadi a proclamé son pseudo-califat en juillet 2014. La coalition menée par Obama contre Daech s’est concentrée sur le volet irakien de sa campagne, avant d’étendre ses opérations à la Syrie, où elle a préféré miser exclusivement sur les milices kurdes, leur accordant une couverture aérienne qu’elle avait toujours refusé aux forces révolutionnaires.  L’entrée en guerre directe de la Russie, en septembre 2015, a eu beau se faire au nom de la “lutte contre le terrorisme”, Moscou a laissé à Washington et ses alliés l’essentiel de la campagne anti-Daech. C’est ainsi que Daech a permis à Moscou de soutenir encore plus activement Assad, alors que les puissances occidentales accordaient désormais la priorité à la menace djihadiste...." _______________________  

mardi 16 mars 2021

Lassitude

 Bon, je sais, les temps sont durs...

           Mais ce n'est pas une raison pour se laisser aller comme chat.

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Plus que jamais d'actualité...

 Le temps du courage |Bis repetita]

            Donnons-nous aujourd'hui
                                    Notre courage quotidien.
            Et délivrons-nous du mal...
     Car Notre Père n'est plus au cieux, ou alors il est en RTT prolongé.
   Et les églises sont désertées...les incantations tombent dans le vide, sauf pour certains! Il y a des chanceux...
  Seule la solidarité nous sauvera. Et le courage, devenu valeur en baisse.

  Dans le Huis clos imposé, la vie est compliquée, surtout pour les combattants du front et les abandonnés sur le terrain. La cruauté de certaines situations nous affligent. Ne pas pouvoir enterrer dignement des proches est une épreuve qui laissera des traces. La référence à Antigone et Créon vient à l'esprit, un conflit déchirant entre  valeurs privées et raison d'Etat dans le traitement de nos morts.
  Le confinement peut être parfois terrible avec le temps, une mise à l'épreuve inédite et douloureuse. L'enfer peut être les autres, pour reprendre librement JP Sartre, quand les liens se délitent, quand montent les tensions.
  Il y a le coronavirus, mais aussi un autre virus qui peut aussi empoisonner, celui de la connerie, qui se réveille parfois en certaines circonstances de dé-solidarité, la connerie humaine qui, disait Eintein, est infinie.
   Non, ce n'est pas une guerre mais une lutte de tous contre un "ennemi " sans visage, chacun à sa place et selon ses moyens. Contre le coronamachin sans visage et la zizanie entre nous. Ce qui n'exclut pas la libre critique.
  Non, il n'y a pas de "héros", mais des professionnels qui font leur travail en dépassant parfois leurs limites, et plus, avec un courage qu'il faut saluer. En retenant l'immense déficit de notre système de santé sacrifié sur l'autel du marché depuis trop d'années et que la crise révèle cruellement. Petit à petit depuis 1983.
  ..En suivant les grandes lignes des discours récents de Mr Faukon-Yaka, qui se révèle, pour la circonstance, le prophète d'une vie qui va enfin changer, d'un système qui ne peut plus durer.
                        Tenir. Tenir bon.
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lundi 15 mars 2021

INDE en révolte (suite)

La mobilisation paysanne ne faiblit pas.                 [notes de lecture]

               Depuis des mois, la mobilisation ne faiblit pas autour de la capitale indienne, où des masses de paysans en colère squattent les accès principaux, mangeant, dormant et parfois mourant sur place, souvent très loin de chez eux et de leur exploitation.                    Une occupation pas toujours tranquille, mais déterminée, comme on l'a rarement vu.  C'est contre une vraie révolution en projet, pour l'instant gelée, que s'oppose la masse des paysans venus des quatre coins du pays.  La "révolution verte" a été une impasse, mais la libéralisation envisagée risque de mettre sur la paille une quantité considérable de petits agriculteurs, qui iraient rejoindre la masse des plus démunis dans de pays, dans un pays de criantes inégalités

                    ________150 millions de paysans se sentent menacés directement par le risque de l'abrobusiness à grande échelle:  "..La politique agricole du gouvernement actuel, dirigé par le Bharatiya Janata Party (BJP), telle qu’elle est exposée au travers de cette promulgation constitue un tournant décisif qui donne à voir la volonté de ce gouvernement de renforcer la part du capitalisme agro-industriel et de renforcer la centralisation du contrôle sur l’agriculture en Inde.  L’opposition à ces projets de loi est venue de trois groupes : premièrement, des organisations d’agriculteurs qui craignent que la prise de contrôle du secteur agricole par les grands groupes agroalimentaires menace la survie des communautés paysannes ; deuxièmement, des gouvernements des États régionaux qui redoutent une intrusion croissante du pouvoir central dans les droits fédéraux des États sur l’agriculture ; et troisièmement, des partis régionaux qui craignent que ces projets de loi ne viennent renforcer les multiples attaques centralisatrices de ce gouvernement contre les identités et les aspirations régionales...."                                                                                                 _     ___"...Les pauvres risquent la pénurie, et les autres consommateurs une hausse des prix de détail. « Cette loi ne joue pas seulement contre les paysans, mais également contre “l’homme ordinaire” de ce pays. C’est un feu vert à l’inflation », soulignait le ministre en chef de l’État de Delhi et dirigeant du Parti de l’homme ordinaire (AAP), M. Arvind Kejriwal, lors d’un discours le 14 décembre (7). Sa formation soutient la mobilisation paysanne, tout comme le Parti du Congrès et le Parti communiste d’Inde (marxiste) (8).   Ces trois lois comprennent également une série de dispositions réduisant les possibilités de recours des citoyens auprès de l’administration en cas de contentieux avec un quelconque acteur privé. Enfin, elles ne s’attaquent pas aux coûts sociaux et environnementaux du modèle hérité de la « révolution verte » (9). Pas plus qu’elles ne se soucient des travailleurs agricoles sans terre, qui, selon les régions, forment jusqu’à un quart de la population active rurale.  Ouvrant la voie à la baisse des subventions publiques, elles forment un ensemble cohérent, qui livre l’agriculture aux puissants groupes de l’agroalimentaire et de la distribution. D’où la colère des paysans, qui ont riposté dès juin 2020, sous la bannière des syndicats régionaux...."                               ___"...A l’origine du conflit, on trouve trois projets de loi : la loi sur le commerce des produits agricoles, la loi sur l’accord de garantie des prix et des services agricoles, et la loi sur les produits essentiels. Ensemble, ces lois prévoient la suppression des protections gouvernementales en place depuis des décennies à l’endroit des agriculteurs, notamment celles qui garantissent des prix minimums pour les récoltes. Si les agriculteurs protestent contre ces trois projets à la fois, ils sont particulièrement préoccupés par le Farmers’ Produce and Commerce Bill, qui habilite les entreprises à négocier l’achat des récoltes directement avec les petits agriculteurs. Pour ces derniers, ce serait une catastrophe, la plupart d’entre eux n’ayant ni les compétences ni les ressources nécessaires pour faire face aux multinationales. Les paysans de tout le pays craignent donc que leurs moyens de subsistance ne soient décimés et qu’ils s’endettent encore plus.   Etant donné le poids considérable du secteur agricole dans l’économie indienne, les conséquences de ces lois s’annoncent énormes. Les petits agriculteurs et leurs familles représentent près de la moitié des 1,35 milliard d’habitants de l’Inde : selon le recensement national de 2011, près de 60 % de la population active indienne, soit environ 263 millions de personnes, dépendent de l’agriculture comme principale source de revenus. Pour beaucoup d’entre eux, ces nouvelles lois viennent confirmer ce qu’ils craignaient le plus : que les petites exploitations agricoles ne soient plus un moyen de subsistance rentable ou durable en Inde. Au cours des dernières décennies, les paysans ont vu leurs marges bénéficiaires se réduire et leurs dettes augmenter. Une récente étude de l’économiste Sukhpal Singh, de l’université agricole du Pendjab, montre ainsi que les ouvriers agricoles du Pendjab sont endettés à hauteur de quatre fois leur revenu annuel...."                                                                                                                           ____Un système qu'il fallait réformer, sans aucun doute, mais certainement pas de cette manière, sans concertation, à la faveur du choc du covid, dans le sens d'un plus grande concentration, libéralisation  et de perte d'autonomie de producteurs déjà trop portés sur le suicide pas désespoir.   ____________________________