L'euro continue à battre de l'aile.
__________________________La question est récurrente.
Ce qui était présenté comme un outil d'unification deviendra-t-il un instrument de division?
Depuis la crise chypriote en particulier, tout se passe comme si l'eurozone fonctionnait de fait avec deux régimes de monnaie.
Sortir de la monnaie unique en gardant une monnaie commune?
Une solution tentante, mais problématique, que l'approfondissement de la crise obligera peut-être à adopter.
["...La fin de l’euro pourra difficilement se passer en douceur, même si des
scénarios alternatifs commencent à être préparés dans certains milieux
financiers. Elle risque de s’imposer brutalement à nous tous, sans
demander l’avis de personne, avec, c’est bien évident, un coût très
élevé. Notamment un coût patrimonial pour tous les détenteurs d’actifs
relevant de pays dont les nouvelles monnaies nationales seront
dévaluées...Mais en regard de ce coût énorme qui nous
sera imposé, il faut mettre le coût énorme du maintien de l’euro : sa
contribution à la désindustrialisation, la régression issue de la
politique d’austérité centralisée, et surtout le coût encore plus énorme
de la perte de la démocratie..."]
________Selon Daniel Altma, plutôt pessimiste, l'euro entraîne l’Europe à sa perte
Selon lui, "l’euro était censé rapprocher les pays de l’Union européenne, en
facilitant le commerce et en synchronisant leurs décisions économiques.
Mais parce que l’euro a également allongé et aggravé les crises
économiques, il a créé une opportunité pour ceux qui sont opposés aux
principes fondateurs d’égalitarisme et de respect mutuel de l’Union de
faire entendre leur voix..."
Les causes de cette crise apparaissent mieux maintenant
_____Selon André Gjrebine de l'OFCE, elles se ramènent à quatre:
1. Elle réunit des économies qui étaient en 1999, et sont restées,
hétérogènes. Dès le début de la zone euro, certains pays ont eu des
excédents commerciaux qui se sont soldés par des flux de capitaux
importants des pays du Nord vers les pays déficitaires du Sud. La crise financière internationale qui s'est développée à partir de 2008 a frappé ces derniers, qui avaient des situations différentes des finances publiques, mais se caractérisaient tous par des déficits courants de leur balance des paiements.
2. Cette diversité aurait pu être surmontée par un véritable budget fédéral permettant des transferts de revenus entre pays, ce qui aurait permis de lisser
les chocs asymétriques. En réalité, le budget de l'UE représente à
peine 1,5 % de son PIB contre, par exemple, près d'un tiers pour le
budget fédéral américain par rapport au PIB des Etats-Unis. C'est dire que sa marge de manoeuvre est inexistante.
3. Un pays excédentaire, comme l'Allemagne, peut soit relancer sa demande domestique de manière à réduire les déséquilibres avec ses partenaires, soit investir dans les pays déficitaires et favoriser ainsi leur développement. S'il ne choisit aucune de ces deux options, il est amené à accumuler
des créances, au risque qu'un endettement du pays déficitaire jugé
excessif par les marchés entraîne un défaut de paiement et donc une
perte des crédits consentis à ce pays.
4. Enfin, la création de l'euro a fait perdre
aux banques centrales nationales leur autonomie, sans que la Banque
centrale européenne (BCE) les remplace. Quel que soit leur déficit
budgétaire, le Japon, le Royaume-Uni et à plus forte raison les Etats-Unis ne peuvent se trouver en défaut de paiement. Leur banque centrale dispose, en effet, d'une capacité illimitée d'émettre de la monnaie pour leur venir en aide.
___________________On pourrait en sortir si on tenait l’euro à bout de bras en essayant de créer de l’homogénéité par une sévère coordination économique, financière, budgétaire.
C’est la politique actuelle de l’Europe. Elle est impossible à
soutenir dans le temps car il faudrait des instruments beaucoup plus
forts que l’Union n’en possède – à la limite des instruments
dictatoriaux – pour s’opposer aux tendances naturelles de la zone à
diverger.
De plus, la divergence majeure vient de la
désindustrialisation dont les États essaient d’effacer les effets
négatifs par des budgets en déficits. Or vouloir réduire ces déficits
pour aligner les pays sur la « règle d’or » budgétaire, c’est livrer les
sociétés aux ravages de la concurrence internationale inéquitable sans
rien leur donner en échange pour alléger leurs souffrances. En même
temps, on dresse les peuples les uns contre les autres. C’est une
politique suicidaire pour l’Union Européenne."
_La course à la compétitivité n'arrange rien, au contraire
La réforme financière est nécessaire, mais elle a été rédigée sous la dictée des grands banquiers.
Et il y a d'autres Chypre qui menacent l'Europe...
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