Et pourtant elles montent..
________________________On le sait, on le dit, on le voit, on finit par le reconnaître, même à l'OCDE, contre le dogmatisme officiel: les inégalités s'amplifient.
La crise économique plonge ses racines, d'abord aux USA, dans les inégalités, dans une baisse de la demande des moins solvables, qui a débouché sur un endettement démesuré et de folles aventures bancaires déstabilisantes (1)
Mais la crise creuse aussi les inégalités, frappant surtout les plus pauvres, (même si les yachts de luxe se revendent moins bien à Antibes.. )
Aux USA, les écarts se creusent toujours, mais la France n'est pas épargnée
Même le Figaro s'en fait l'écho.
___Les inégalités ont un prix
Selon l'Insee, ": la pauvreté s’installe et les inégalités n’ont cessé de se creuser. Les ménages les plus pauvres paient le plus lourd tribut. « En
2010, le niveau de vie de la majorité de la population stagne ou
baisse, après avoir faiblement augmenté l’année précédente. Au sein de
l’ensemble de la population, les personnes les plus modestes sont
particulièrement touchées depuis la crise. À l’inverse, le niveau de vie
au-dessus duquel se situent les 5 % de personnes les mieux loties
repart à la hausse, après avoir stagné en 2009 », note d’emblée l’institut (lire l'intégralité de l'étude ici).
Le niveau de vie médian – c’est-à dire le point d’équilibre entre la
moitié des ménages qui gagne le moins et la moitié qui gagne le plus –
s’est élevé à 19 270 euros par an, soit 1 610 euros par mois. Il est en
baisse de 0,5 % en euros constants, par rapport à 2009. La baisse a été
particulièrement sensible pour les ménages les plus pauvres. Les trois
premiers déciles accusent une chute entre 1,3 % et 1,6 %. Les 10 % de
personnes les plus modestes ont un niveau de vie inférieur à 10 430
euros annuels, correspondant au 1er décile.
Dans le même temps, les revenus des ménages les plus aisés, qui
avaient enregistré une baisse en 2009, ont recommencé à augmenter. Le
niveau de vie des 5 % de personnes les plus aisées a progressé de 1,3 %
en 2010. Celui des 1 % les plus riches a enregistré une hausse de 4,7 %
en 2010, après avoir baissé de 4,3 % en 2009. « Les 10 % les plus aisées disposent d’au moins 36 270 euros annuel, soit 3,5 fois plus (que les foyers les plus modestes) », note l’étude....
C’est la première fois, insiste l’Insee, que la crise accentue autant
les inégalités. Cette remarque conduit à un constat inquiétant : le
système redistributif français, mis à mal depuis de nombreux années, est
en passe de se casser. Il n’a plus les mêmes effets protecteurs
qu’auparavant. Les dispositifs de solidarité permettent encore
d’atténuer la chute mais plus de l’effacer. « Avant transfert, le
premier décile de revenu par unité de consommation diminue de 3,2 % en
moyenne par an de 2008 à 2010 et de 1,2 % après transferts ; pour le
deuxième décile, les évolutions sont respectivement de 1,8 % et de
1,3 % », signale l’étude.
De plus en plus de ménages se trouvent ainsi renvoyés aux marges de la pauvreté. « En
2010, le taux de pauvreté monétaire atteint 14,1 %, en hausse de 0,6
point. Les plus fortes contributions à la hausse de la pauvreté en 2010
sont en fait celles des populations inactives : les retraités (11 % de
l’accroissement du nombre de personnes pauvres), les adultes inactifs
autres que les étudiants et retraités (16 %) et, surtout, les enfants de
moins de 18 ans (63 %)», relève l’Insee. Selon l’institut, 2,7
millions d’enfants vivent désormais dans des familles pauvres en 2010.
Le risque de pauvreté s’accroît pour ces enfants, quand ils vivent dans
des familles monoparentales, ou s’il y a plus de trois enfants dans la
famille. Toutes ces données seront-elles prises en compte par les
experts qui prônent une réforme des allocations familiales ?
La pauvreté touche aussi les retraités les plus âgés, souvent des
femmes seules n’ayant pas ou peu travaillé. Le minimum vieillesse avait
permis ces dernières années d’apporter une sécurité à cette population
très fragile. Mais là encore la situation se dégrade : « En
2009, le taux de pauvreté monétaire des personnes âgées de 75 ans ou
plus s’élève à 13,0 %, contre 7,7 % pour les personnes âgées de 65 à 74
ans et 12,8 % pour les personnes d’âge actif », pointe l’étude.
La troisième catégorie la plus menacée, ce sont les ménages endettés.
Par rapport au reste de l’Europe, les ménages français sont peu
endettés. Selon l’Insee, 46 % des ménages vivant en France déclarent
avoir au moins un emprunt encore en cours. 18 % sont endettés uniquement
pour l’achat d’un bien immobilier ou pour financer de gros travaux.
Mais il y a ceux qui s’endettent pour boucler les fins de mois, ceux qui
cumulent les crédits immobiliers et les crédits à la consommation. Plus
de 18 % des ménages endettés doivent rembourser l’équivalent de plus de
30 % de leurs revenus chaque mois. Certains se retrouvent totalement
étranglés : ils sont 12 % à avoir un endettement dépassant 80 % de leurs
actifs, et même 9 %, qui ont accumulé un endettement dépassant la
totalité de la valeur de leur patrimoine.
Que reste-t-il du « modèle français » ? De moins en moins de
protection manifestement au fur et à mesure que la crise se prolonge et
s’amplifie. Jamais les inégalités n’ont été aussi grandes en France
depuis la fin de la seconde guerre mondiale. Mais rien n’est fait pour
corriger la situation. Aucune réforme de la fiscalité n’a été entreprise
par le gouvernement. « La réforme fiscale est faite », assurait
avec aplomb Jérôme Cahuzac, alors ministre du budget, en janvier. Plutôt
que de regarder les chiffres et de s’en inquiéter, beaucoup préfèrent
s’en tenir au mythe." (Martine Orange_Mediapart)
___________________La révolution fiscale, promise, attend encore..
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