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mardi 12 novembre 2013

Ultraflexibilité

 Dans la série On n'arrête pas le progrès:
                                                         On connaissait la flexibilité, voici l'hyperflexibilité
               L'accélération des changements en matière scientifique et technique et leurs incidences sur les techniques de production et la nature des produits eux-mêmes, liée à l'instabilité des structures industrielles souvent phagocitées par des intérêts financiers avides de profit à court terme, les politiques économiques des grands groupes délibérément orientées vers des délocalisations rentables en matière de coût de main d'oeuvre, suivant les règles de l'OMC et ses dogmes de mondialisation heureuse, l'ouverture sans discernement à la concurrence des pays à bas coût de main d'oeuvre, les stratégies des multinationales ne connaissant pas les frontières mais seulement leurs puissants intérêts...
...Tous ces facteurs conjugués ont des incidences sur les salaires et sur la nature du travail lui-même, gagné par la précarité.
  L'instabilité devient la règle, sur fond de concurrence renforcée et de chômage ascendant. Les "métiers" traditionnels tendent à se réduire dans le cadre des entreprises. La polyvalence des tâches s'installent. La dévalorisation du travail gagne des secteurs de plus en plus importants. Les nouvelles méthodes de management, parfois brutal, produisent des effets délétères.
  Le détricotage du droit du travail se poursuit lentement. Les dogmes néolibéraux concernant le travail, considéré d'abord comme un coût, gagne du terrain. On ne parle guère du coût du capital. Bizarre! La précarité tend à devenir la norme.
  Les Anglo-saxons ont ouvert la voie, depuis l'ère Thatcher- Reagan , inspiré par des économistes (Hayek, puis l'école de Chicago) donnant la priorité aux principes libéraux les plus favorables aux créateurs de richesse.
  Au pays de Cameron, la flexibilité en est à un stade très avancé.
  On se demande jusqu'où ira ce progrès: l'hyperflexibilité est maintenant à l'ordre du jour.
Jusqu'où les tabous seront-ils dépassés? Une zône grise, décontractualisée, risque de s'élargir. Le low cost fleurit un peu partout.
   Le CDD lui-même pourrait céder:
"Pour se protéger du CDD, forme suprême de la flexibilité, on créerait un CDI à échéance variable, parfois très limité dans le temps, bref un CDI qui serait à l'emploi stable ce que le Canada Dry est à l'alcool. Le CDI relooké aurait l'odeur du CDI et le goût du CDD.
Si, par hypothèse funeste, un tel schéma entrait en vigueur, le chantage à la mode Renault pourrait être généralisé. En guise de cadeau de Noël avant l'heure, le PDG, Carlos Ghosn, a présenté aux salariés de l'ex-régie publique un plateau-repas avec le menu suivant : soit vous revoyez à la baisse certaines de vos conditions de travail et de rémunération, soit nous délocaliserons en Espagne, là où les ouvriers mettent de l'eau dans leur xérès et du riz de moindre qualité dans leur paella." 

          Encore un effort pour rattraper nos amis américains ou notre voisine espagnole?... 
 "Dans une démocratie, il est plus important de garder la confiance des gens sur le long terme –et tout particulièrement celle des groupes les plus vulnérables – que de gagner la confiance, à court terme, des marchés financiers " (Juan Somavia)
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