Opération charme et sauvetage.
Non, il n'y est pas allé à scooter...Trop loin, trop long.
Il a pris l'ex-Air Sarko One.
L'enjeu était d'importance
Il s'agissait de redorer le blason bien terni depuis des mois, de vendre la France aux monde des affaires et de faire allégeance au grand frère sans projet, dans le cadre du futur Accord Transatlantique.
Il a été accueilli en holly good fellow.
On s'aime! s'est-on répété à la Maison Blanche. Amis pour toujours!
Ce n'est pas de Gaulle que l'on aurait vu se prêter ainsi à de telles courbettes. Les relations France-USA ont toujours été compliquées, souvent conflictuelles sous de Gaulle, parfois tendues sous Mitterand, qui a confié à la fin de sa vie:"La France ne le sait pas, mais nous sommes en guerre avec l’Amérique . Oui, une guerre permanente, une guerre vitale, une guerre économique, une guerre sans mort apparemment. Oui, ils sont très durs les américains, ils sont voraces, ils veulent un pouvoir sans partage sur le monde. C’est une guerre inconnue, une guerre permanente, sans mort apparemment et pourtant une guerre à mort." [Henry Cabot Lodge déclarait dèsle 7 janvier 1901:" La guerre commerciale contre l'Europe a déjà commencé. Elle ne peut finir que par la suprématie commerciale et économique des USA sur le monde entier"]
L'opération de séduction hollandaise, circonstances obligent, vise à renouer avec le monde du business (la finance n'est plus son ennemie), avec le dogme de la compétitivité, ce mot valise, la logique du profit, essentiellement celle des multinationales.
" Nous n’avons pas peur des capitaux qui viennent investir en France, nous ne voulons pas nous protéger, nous n’avons pas une conception qui serait étriquée de notre intérêt national », a expliqué lundi le président de la République, à l’occasion d’un discours dans la droite ligne de ses vœux du 31 décembre et de sa conférence de presse du 14 janvier, et de nouveau à mille lieues de celui du Bourget il y a deux ans....
Un virage qui n'est pas sans analogie, de la part du très delorien Président, du tournant de la rigueur de 1983
Un monde soudain enchanté: Le Président vient d'inventer la génération spontanée de capital en réhabilitant la loi de Say dans sa conférence de presse du 14 janvier : « L'offre crée sa demande ». Or, une politique conjoncturelle de l'offre, ni d'ailleurs de la demande, ne peut réussir s'il n'existe pas une production potentielle préalable et des capacités de production inutilisées. Ne pas comprendre que cette crise est structurelle est une faute politique, aux conséquences délétères.
Finies les critiques vis à vis des géants prédateurs naguère visés pour leur optimisation fiscale: Google, Yahoo,etc...Pas un mot sur la fiscalité des géants du net. Grande réconciliation dans la mythique Silicon Valley, du moins sa face connue.
Notre social-libéral Président joue avec le feu concernant le futur Accord transatlantique. Il veut accélérer le pas. « Aller vite n'est pas un problème, c'est une solution. Nous avons tout à gagner à aller vite. Sinon, nous savons bien qu'il y aura une accumulation de peurs, de menaces, de crispations. » Et le président français, que l'on a connu plus prudent sur le sujet, d'enfoncer le clou : « Si nous sommes de bonne foi, si nous sommes respectueux des positions des uns et des autres, si nous sommes attachés (…) à la croissance, nous pouvons aller vite »
Les intérêts privés vont-ils bientôt prévaloir sur la souveraineté nationale des 28 ?
Bref, une grande braderie américaine?
"...Est-il normal qu’un sujet aussi important, jamais évoqué par le chef de l’Etat en France ou devant les Français, soit abordé dans ces conditions ? Sous une signature conjointe avec le président de la partie contraire dans la négociation ? ..Et sur un mode aussi peu respectueux de l’intelligence de ses compatriotes ?...: « en dehors de l’élimination des barrières tarifaires, l’accord doit permettre de démanteler les barrières commerciales existantes du fait de normes et de règles différentes. » démanteler toutes les lois et règlements votés par les parlements nationaux, ouvrir une voie d’avance victorieuse à tous les contentieux que les firmes nourriront contre les états, voilà le projet ! Tout est à l’avenant : « Les marchés publics doivent être ouverts à tous les niveaux, ce qui signifie par exemple la non-application, aux entreprises européennes, des clauses de préférence nationale. Les services financiers doivent être inclus dans la négociation. Celle-ci doit permettre une meilleure harmonisation de règlementations multiples. De plus l’accord devrait également obtenir l’harmonisation des procédures de dédouanement ». Et le MEDEF français et le BDI allemand insistent sur le fait que « cet accord constituerait un progrès significatif pour le développement de règles mondiales ». En fait, il s’agit de réussir ce que l’organisation mondiale du commerce (OMC) ne parvient pas à faire pour le dérèglement mondial et la domination des normes anglo-saxonnes. Barack Obama n’a pas dit autre chose lorsqu’il a rappelé que ce « partenariat transatlantique de commerce et d’investissement serait le plus important accord de libre-échange jamais conclu puisqu’il couvrirait près de 50% de la production économique mondiale, 30% du commerce international et 20% des investissements directs étranger...».
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