Vers un nouveau krach?
Ce fut l' abondance, voire la surabondance (de liquidités), ce fut grande fête, ripaille, ivresse, puis lendemains de gueule de bois, qui ne chantent pas, dépression généralisée et stupeur: comment en est-on arrivé là?
C'était hier. Certains avaient vu venir. Très peu, comme Roubini.
Sonnés quelques temps, ils sont repartis comme avant (dur de sortir d'une longue addiction!), gavés et sauvés par des fonds publics, acceptant, profil bas, quelques réaménagements mineurs qui ne compromettaient pas l'essentiel.
Puis les vieilles habitudes sont revenues...spéculation, trading haute-fréquence, traders surpayés, sans souci des conséquences présentes et à venir, surtout sur l'économie réelle et la vie quotidienne des gens.
Quand les parents boivent, les enfants trinquent, dit François Leclerc
"... (Les banques) continuent selon le FMI de bénéficier abusivement de la protection
des États (la mansuétude, on n’en parle même pas). Les mégabanques
seraient pour cette raison subventionnées par des « garanties
implicites », estimées jusqu’à 300 milliards de dollars pour la zone
euro, 110 milliards au Royaume-Uni et 70 milliards aux États-Unis
(chiffres 2012). Également critiquée par la Fed et le Conseil de
stabilité financière (FSB), cette rente de situation encouragerait la
prise de risque des mégabanques, s’alarment les auteurs du rapport... le gouverneur de la Banque d’Angleterre, Mark Carney, avait de son
côté signalé en décembre dernier les dangers de prises de risque
excessives sur les marchés financiers – plus spécialement au sein du
shadow banking – en référence aux alarmes de la Financial Product
Authority (FPA) britannique.
Cette alerte a été cette semaine renouvelée par Andrew Haldane, de la
Banque d’Angleterre, qui a pointé du doigt les gestionnaires d’actifs
tous genres confondus, en raison du gigantisme d’une activité dont il
estime le volume à 87.000 milliards de dollars. En dépit de performances
moindres qu’auparavant, le secteur des hedge funds est en plein essor
et attire de nouveaux investisseurs imprudents à la recherche des
rendements qui leur sont indispensables, notamment des institutionnels
et des gestionnaires de fonds de pension, et non plus seulement les
grandes fortunes..."
C'est eux qui le disent!...pas Mélenchon ou Nostradamus...
Les mégabanques se reposent sur un solide axiome: too big to fail (and to jail!) On ne met pas en prison un délinquant qui vous est indispensable, dont la disparition vous laisserait ...en caleçon! Pourquoi se gêner?...
Il est donc bien probable que l'on aille, parce que rien n'a fondamentalement changé, vers un nouveau krach financier, comme le craint le même Roubini et d'autres, s'appuyant sur de nombreux indicateurs.
C'est ce que redoute aussi l'ancien banquier Jean-Michel Naulot, qui a réfléchi sur la crise passée et notamment ses conséquences sur les finances publiques. Il arrive que l'esprit vienne aux banquiers...
La folle exubérance a certes baissé d'un cran, mais la crise est devant nous. Celle qui a eu un coût monumental pour sauver les banques a stoppé la croissance, a fait chuter les PIB à peu près partout, a généré chômage et régression sociale, a produit un bond en avant de la dette publique dans tous les pays du monde (en France, elle n'était avant que de 64% du PIB). Mais demain, il n'y aura plus que les fonds de poche pour sauver encore les banques.SI...
De plus l' Etat, sous tutelle, à la solde des banques, sera démuni, malgré l'entente cordiale avec le monde de la finance. Les banques first!
La séparation bancaire n'est qu'une plaisanterie.
Pendant ce temps-là, les lobbies détricotent la taxe sur les transactions financières.
Les alchimistes de la finance bancaire savent y faire... La BCE est dans une impasse.
Manipulations, activités prédatrices ...Le capitalisme financier serait-il devenu criminogène?
"Selon Patrick Artus, le gouverneur de la Banque d’Angleterre, Mark Carney, avait...signalé en décembre dernier les dangers de prises de risque
excessives sur les marchés financiers – plus spécialement au sein du shadow banking – en référence aux alarmes de la Financial Product
Authority (FPA) britannique.."
Il serait temps de faire enfin quelque chose, avant qu'il ne soit trop tard...et que l'Europe ne soit entraînée vers le fond.
Le phénomène est encore maîtrisable, mais les délais se raccourcissent...
"Aujourd’hui, les flux financiers transnationaux, criminels ou non,
imposent aux Etats des rapports de force. Ce sont devenus des
puissances, un peu hors sol. L’un des pires aspects de la doxa
ultralibérale et de sa version fondamentaliste, c’est de nous faire
croire qu’il y a des choses inéluctables – « There is no alternative » – que tout est gravé dans le marbre. Il y a toujours d’autres chemins possibles.
Je crois à l’intelligence collective et à la souveraineté populaire.
Quand on explique et qu’on informe, les peuples ont une capacité à
défaire ce que d’autres hommes ont fait... "(JF Gayraud)
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