Marcel Gauchet a écrit La démocratie contre elle-même, analysant les mécanismes qui peuvent entraîner ses défections, sa perte de substance.
Vers "plus d'Europe"? |
Si l'euro est une malfaçon, l'Europe, telle qu'elle est devenue, va mal.
L'échec de l'UE est patent. Nombre d'économistes en pointent les failles et les impasses, en demandant de changer l'Europe.
Pour une une autre Europe, c'est le leitmotiv que l'on entend de plus en plus souvent, venant d'horizons très divers, certains ne faisant que répéter ce qui pour d'autres est le résultat d'une longue maturation intellectuelle.
On peut être affligé devant le spectacle d'une Europe qui fonctionne en pilotage automatique néo-libéral, à dominante juridique et économico-technocratique, qui a oublié l’action politique, qui "doit aujourd’hui renaître de ses cendres car il lui incombe de déterminer les règles du jeu économique et de mettre sous tutelle le néo-libéralisme."
Même le très modéré Arthuis dénonce l'Europe passoire, et le dumping qu'elle subit tout en l'ayant organisé, suivant les dogmes de l'OMC et du libéralisme qui la sous-tend,.et M.Rocard fait le bilan::" ...Quant à l’enjeu, il est plus grave encore s’il se peut. Il est tout simplement de savoir si l’Europe entière est condamnée à une récession dramatique par les effets implacables d’une évolution économique qui ne lui laisse aucun choix sinon celui du déclin, ou si une autre vision des mécanismes économiques et de leurs règles peut ouvrir des perspectives moins alarmantes. C’est à cet enjeu-ci que les États destinataires de cette « Modeste Proposition » doivent répondre. Le prix de la nécessaire réponse positive est la destruction des dangereux tabous malthusiens qui sont en train de nous condamner..".
Sapir évoque l’Europe contre les Européens, en référence au livre de Coralie Delaume, qui tente de montrer une Europe sans fard, de mettre à nu le projet européen, tel qu'il fonctionne aujourd'hui, aux conditions imposées par l'Allemagne (1), à partir de son origine qui contenait déjà en germe les dérives constatées. La fameuse phrase de Monnet: " "Nous ne coalisons pas des États, mais unissons des hommes" était déjà lourde d'ambigüités.
Nul projet interne de remise en cause ne pointe, malgré les avertissements venant de tant de voix diverses. Il est même probable que rien de fondamental ne changera après les prochaines élections qui s'annoncent désastreuses du point du vue de la participation.
Préparons nos parachutes?
Perseverare diabolicum...
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