Vision prémonitoire?
C'était l'acte de naissance de l'UE, aux engagements économiques déjà marqués.
L'unanimité des esprits n'était pas gagnée.
A côté des européistes fédéralistes convaincus d'avance, certains exprimèrent leurs réticences face aux orientations économiques décidées.
Pierre Mendes-France fut de ceux-là, dénonçant les risques, un peu plus de deux mois avant la signature des traités
de Rome, le 18 janvier 1957 à l’Assemblée Nationale.
Il exprima des réserves qu'on peut juger aujourd'hui prémonitoires.
Après Maastrcicht, au vu de ce qui se passe, la crise faisant office de révélateur, nous sommes mieux à même de juger les dérives d'une institution, qui a sacrifié le politique sur l'autel d'un libre-échange mondialisé, consacré par l'OMC, sans garde-fous, menant à une cacophonie prévisible.
".. L’abdication d’une démocratie peut prendre deux formes, soit le
recours à une dictature interne par la remise de tous les pouvoirs à un
homme providentiel, soit la délégation de ces pouvoirs à une autorité
extérieure, laquelle, au nom de la technique, exercera en réalité la
puissance politique, car au nom d’une saine économie on en vient
aisément à dicter une politique monétaire, budgétaire, sociale,
finalement « une politique », au sens le plus large du mot, nationale et
internationale.
Si la France est prête à opérer son redressement dans le cadre d’une
coopération fraternelle avec les autres pays européens, elle n’admettra
pas que les voies et moyens de son redressement lui soient imposés de
l’extérieur, même sous le couvert de mécanismes automatiques.
C’est par une prise de conscience de ses problèmes, c’est par une
acceptation raisonnée des remèdes nécessaires, c’est par une résolution
virile de les appliquer qu’elle entrera dans la voie où, tout
naturellement, elle se retrouvera auprès des autres nations européennes,
pour avancer ensemble vers l’expansion économique, vers le progrès
social et vers la consolidation de la paix. “..
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