Jusqu'où?
L'obstination dans l'erreur est la plus sure voie vers le désastre..
Mais la situation n'est-elle pas déjà désastreuse?
A Athènes, la vie continue...mal. Très mal. Les réformes promulguées tardent à produire leurs effets. Il faudra du temps, beaucoup de temps pour remonter la descente aux enfers.
La vie va mal, à l'image du pays, toujours pris au piège, dont la dette grossit à mesure qu'on prétend la résoudre.
Victime d'une politique européenne qui a fermé les yeux trop longtemps et a surtout renfloué les banques, tout en pratiquant un juteux business.
La persévérance dans l'erreur surtout depuis 2010 est dénoncée, après d'autres, par Modi, un expert du FMI, qui met en cause l'institution européenne et la ligne suivie pas Mme Lagarde et les leaders de l'Eurogroupe..
Le FMI et les autorités européennes ont répondu que la
restructuration entraînerait un chaos financier mondial. Comme Karl Otto Pöhl l’avait candidement noté, il s’agissait seulement d’un alibi pour
renflouer les banques allemandes et françaises, qui avaient été parmi
les plus grands catalyseurs de la débauche grecque.
En fin de compte, la voie suivie a consisté simplement à remplacer un
problème par un autre : les prêts européens et du FMI ont été utilisés
pour rembourser les créanciers privés. Et, malgré une restructuration
tardive en 2012, les obligations de la Grèce restent insupportables. À
ceci près qu’elles sont maintenant presque entièrement dues à des
créanciers publics.
Cinq ans après le début de la crise, la dette publique est passé de
130% du produit intérieur brut à près de 180%. Et une crise économique
profonde et une déflation profondes ont gravement compromis la capacité
de remboursement du gouvernement grec...
Pourquoi davantage de dette n’a pas été annulée plus tôt ? Personne
n’est prêt à affronter une arithmétique désagréable, et l’on préfère
prendre ses désirs pour des réalités.
Ayant échoué lors de son premier test grec, le FMI risque de le faire
à nouveau. Il reste piégé par les priorités de ses actionnaires, y
compris ces dernières années, le Royaume-Uni et l’Allemagne. Pour
réaffirmer son indépendance et retrouver une crédibilité perdue, il doit
faire une croix sur une grande partie de la dette de la Grèce et il
doit forcer ses actionnaires riches à supporter les pertes...
Ashoka Mody souligne à juste titre que le FMI a fait dès 2013 son mea culpa en ce qui concerne les effets de la politique d’austérité appliquée à la Grèce depuis 2010..."
L'impasse est totale et l'inédit plane sur le monde helléne.
Le pot de terre pourra-t-il éviter un choc fatal?
Malgré l'unanimisme et la sérénité de façade; la tension est palpable au sein de l'Eurogroupe. On y redoute un échec qui serait le fait de tous.
A l'heure qu' il est, on peut pronostiquer une rupture possible.
Certains ne s'embarrassent pas des résultats électoraux.. M. Jean-Claude Juncker déclarait « Il ne peut y avoir de choix démocratique contre les traités européens». Comme M. Moscovici. Ajoutons que les récentes déclarations de M. Schäuble vont parfaitement dans ce sens.
Jusqu'à quand?
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- Grèce: il y a urgence
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