Pas d'angélisme
Même les amoureux de l'Allemagne ne croient plus au modèle allemand tant vanté, tel qu'il s'est constitué depuis Schröder: l'ordolibéralisme de rigueur, le mercantilisme de principe. au sein d'une Europe en panne. (1)
Ce fameux modèle naguère déjà critiqué par Guillaume Duval n'est -il pas une imposture? Il est marqué par des « coûts salariaux » en diminution qui favorisent la compétitivité,
des finances publiques à l'équilibre, le consensus des partenaires
sociaux sur les orientations des directions d'entreprises. Nous
n'aurions d'autre choix que de nous conformer à cette ligne ou de
continuer à nous enfoncer toujours plus dans la crise. Et Angela Merkel
ne ferait qu'assumer la « responsabilité de son leadership » en imposant
le traité budgétaire et des règles de gouvernance rigoureuses aux pays
les plus en difficulté. Une « aide » forcément assortie de conditions
drastiques. Et si ce modèle-là était une imposture ? L'Allemagne a
atteint un tournant. Elle est rattrapée en ce moment même par la crise.
Une stagnation est programmée au mieux pour 2013 (+ 0,5 % de croissance
selon les prévisions les plus optimistes). Les réformes anti-sociales
lancées au début de la décennie 2000 par le chancelier Gerhard Schröder,
poursuivie par Angela Merkel, engendrent une précarité massive qui
étouffent la demande intérieure. Et l'austérité budgétaire imposée aux
partenaires européens contracte les débouchés des firmes à l'export. Des
phénomènes inconnus, il n'y a pas si longtemps dans l'ex-Allemagne de
l'ouest, identifiée au capitalisme rhénan, prennent une extension
considérable. Comme les travailleurs pauvres ou la misère des seniors
après le démantèlement partiel du système de retraite par répartition.
La crise démographique s'étend. Les coûts de l'énergie explosent. Tous
les signaux passent au rouge. Le livre montre combien les démontages
sociaux et les restructurations engagées depuis 20 ans torpillent les
acquis d'une Allemagne dont les performances industrielles étaient
pourtant associées à l'État providence le plus « protecteur », aux
revenus salariaux les plus élevés d'Europe occidentale. Le modèle, si
désiré des messagers de l'orthodoxie économique, est un poison pour
l'Europe et pour... l'Allemagne..."
Victime de ses succès à l'exportation et de l'euromark, son "alignement sur « la règle d’or » qui interdit quasiment tout déficit
public, le rationnement des dépenses sociales, le processus de
privatisation de la protection sociale et la soumission à des règles de
flexibilisation du marché du travail, au nom de la compétitivité,
paralysent toute l’Europe. Avec effet boomerang sur l’Allemagne elle
même...."
Les économies ne sont pas indépendantes et, le marché n'étant pas extensible, toute montée en puissance d'un pays , favorisé par une monnaie à sa mesure, ne peut qu'affaiblir ses partenaires.
De plus, les pratiques douteuses du système bancaire la fragilisent.
La Deutsche Bank, notamment joue un jeu dangereux
La grève, que l'on dit monopole de la France, n'épargne pas le pays d'Angela, même si on en parle peu chez nous.
L'Allemagne, bien qu'hégémonique, se tournant plutôt vers l'Est, est sans perspective politique pour l'Europe.
Erst sparen, dann kaufen: d'abord économiser avant de dépenser. Ce principe de bon père de famille est inadapté dans la gestion politique d'un pays trop absorbé par la rente, qui ne doit pas craindre une inflation maîtrisée pour générer développement, répartition et coopération.
Un épargne qui déstabilise nombre de pays voisins et une conception de l'euro qui paralyse.
Tout sépare les économies du nord et du sud. Du type de production au contrat social.
Si des intellectuels allemands sont conscients des problèmes, leur voix paraît encore aujourd'hui bien faible.
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- Ecoutes en Allemagne : le gouvernement Merkel sous pression
- Vers le retour de l’impérialisme allemand ?
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