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vendredi 8 mai 2015

Euro: plan B?

Problème en suspens
                                    Un plan B, c'est la possibilité d' une autre voie, au sein d'une Europe qui vacille, dont la monnaie unique fait problème. La situation de la Grèce n'est que la manifestation la plus crue de l'impasse de ses institutions depuis fin 2008.
     Ce plan B est discuté par l'Eurogroupe, de manière sporadique, le plus souvent discrète, parfois honteuse.
La question se pose, même si elle tétanise les élites: sortir ou ne pas sortir d'une nasse ne correspondant pas à l'esprit des fondateurs?
  Selon quelles modalités ?
Pour revenir au statu quo ante? Difficilement imaginable.Aucune voie n'est élaborée avec précision.
     Mais le tabou se lève périodiquement, pas seulement pour Athènes.
        Lassés de voir la question de la Grèce convoquée à chaque réunion de l’Eurogroupe ou sommet européen, frustrés de ne constater aucune avancée et de se heurter à une résistance qu’ils n’avaient pas prévue de la part du gouvernement grec de Syriza, les ministres des finances de la Slovénie, de la Slovaquie et de la Lituanie – parlant peut-être au nom d’autres ? – ont décidé de briser les apparences, samedi 25 avril, à l’issue d’une nouvelle rencontre de l’Eurogroupe, marquée par un nouvel échec sur la question grecque. Ils ont commencé à parler ouvertement d’un plan B pour la Grèce.
   « Un plan B, cela peut être n’importe quoi », justifiait (alors) le ministre des finances slovaque Dusan Marmor, afin de ne pas donner l’impression de l’urgence. « Mon propos était de se demander ce que nous ferions si le nouveau programme n’était pas adopté à temps pour permettre à la Grèce de se financer et d’améliorer sa liquidité », déclarait-il un peu plus tard pour expliciter son propos....
 ... l’Allemagne avait bien un plan secret pour faire sortir la Grèce de l’Europe. D’ailleurs, Berlin cache à peine ses arrière-pensées. Avant même les élections grecques, le gouvernement allemand parlait d’une éviction d’Athènes de la zone euro, la jugeant désormais moins risquée qu’en 2012, comme l’avait révélé le Spiegel dès début janvier.
      ... En l’absence d’un plan d’aide européen signé dans les plus brefs délais, les analystes financiers sont de plus en plus nombreux à juger un défaut de la Grèce comme inévitable. De Citibank à Goldman Sachs en passant par ING ou Barclays, tous écrivent des scénarios catastrophes sur une sortie de route accidentelle de la Grèce. Les uns évoquent le risque d’un non-paiement du FMI, d’autres les risques de voir une banque exploser, d’autres encore le non-paiement des fonctionnaires et des retraités recevant à la place une sorte de certificat qui servirait de monnaie d’échange à l’intérieur du pays. Quelles que soient les possibilités envisagées, toutes aboutissent à une même fin : la faillite du pays, conduisant à une expulsion de la zone euro, avec contrôle de capitaux et retour de la drachme à la clé.
          Prises de parti ou indifférence...
Le débat reste encore interdit. On tend le dos. Pour sauver l'Europe? 
  Mais quelle Europe?

     "... Certains, qui sont sans doute les moins nombreux, veulent revenir au franc, d’autres veulent aboutir à un euro modulable entre les pays du nord et du sud, d’autres encore que l’euro, plutôt que d’être monnaie unique devienne une monnaie commune, etc. On voit bien que les solutions sont multiples, et pourtant le grand public ne le sait pas. 33 % des Français considèrent qu’il faut sortir de l’euro, mais sur quel thème ? Cela, on ne peut pas le savoir, puisque le débat n’est jamais posé, à cause de cette idée fausse du tout ou rien. C’est la folie de la démarche binaire dont parle Finkielkraut, selon laquelle la pensée doit marcher au pas, en rang militaire....
     L’euro est un tabou pour les « partis de gouvernement », qu’ils soient au pouvoir ou dans l’opposition, parce qu’ils sont prisonniers de leurs promesses d’un avenir radieux européen auquel ils feignent de croire encore. En outre, les mêmes partis  entretiennent le mythe qu’il est impossible de sortir de l’eurozone sans un retour à des monnaies nationales, lequel serait en effet désastreux. Le tabou est entretenu par la plupart des économistes français qui, au service soit du pouvoir soit des banques (ce qui dans le système actuel revient au même), partagent et diffusent la même analyse. Par conséquent, et malheureusement, les journalistes suivent le train. Pas étonnant que le débat soit de fait « interdit ». Il l’est d’autant plus que seul le FN aujourd'hui ose braver le tabou  et s’est donc bâti quasiment une sorte de monopole de la contestation de la monnaie européenne tout en offrant des solutions absurdes. Il est  urgent d’ouvrir le débat pour sortir de cette situation lamentable et mortifère..."
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