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lundi 4 avril 2016

Retour sur un procès

  TPIY en question
                             Sur les origines et les péripéties cruelles de cette guerre évitable mais  trouble de l'ex-Yougoslavie, qu'on peut qualifier de véritable guerre civile, où se mêlèrent des instigations et des influences extérieures, il reste encore beaucoup à écrire, beaucoup à apprendre.
   Il nous manque du recul et du temps, des documents essentiels. Mais il y a souvent une part de déni sur des faits qui est déjà établis.
   ______En ce qui concerne le TPIY, chargé de juger les crimes de guerre, on constate une faillite de la justice internationale.
   Une justice au fonctionnement bien obscur, hautement sélective, sans vraie indépendance, soumise à des pressions en tous genres, avec ses condamnations connues et ses étranges acquittements.
  L’ancien chef politique des Serbes de Bosnie, Radovan Karadžić, a été reconnu coupable de « génocide » par le TPIY, pour le massacre de juillet 1995, et condamné à 40 ans de prison.
      Mais  Vojislav Šešelj, « voïvode des tchetniks », chef « historique » de l’extrême droite nationaliste serbe, a été acquitté jeudi 31 mars par le Tribunal pénal international pour l’ex-Yougoslavie, au terme de 13 ans de procédure. Il encourait 28 années de prison. Ce verdict choque les Balkans et témoigne de la faillite du projet de justice internationale porté par le TPIY....
...  le verdict d’acquittement est un tel choc dans les Balkans qu’il peut rebattre beaucoup de cartes. Il est en tout cas certain qu’il ravive toutes les tensions, illustrant de manière tragique l’échec du TPIY à contribuer à la « réconciliation régionale ».
    Lors de sa création, en 1993, le TPIY avait été perçu comme l’expression de la « mauvaise conscience » des pays occidentaux, incapables de faire cesser la guerre en Bosnie-Herzégovine et ses massacres. Sa naissance devait marquer le début d’une nouvelle ère du droit international. Loin des « tribunaux des vainqueurs », formés après les conflits, il s’agissait de créer une juridiction neutre et impartiale, capable de dire le droit alors que la guerre se poursuivait encore. En mai 1999, le tribunal créait un autre précédent, en inculpant le serbe Slobodan Milošević, chef d’État en exercice…
   Toute l’histoire du TPIY est marquée par de constantes pressions politiques. Le point de basculement est peut-être intervenu quand la procureure générale Carla Del Ponte a déclaré son intention d’ouvrir une enquête sur les éventuels crimes de guerre commis par l’OTAN durant les bombardements du printemps 1999. Elle assure avoir subi des « pressions politiques immédiates » l’empêchant de le faire, tout comme elle explique avoir été empêchée de poursuivre ses investigations sur les crimes imputés à la guérilla albanaise de l’Armée de libération du Kosovo...
      L’affaire semblait donc enterrée jusqu’à la publication du tonitruant rapport du député suisse Dick Marty, approuvé par l’Assemblée parlementaire du Conseil de l’Europe en décembre 2010. Ce rapport a ouvert la voie à la création d’un Tribunal spécial chargé de juger les crimes de l’ancienne UÇK. Sous fortes pressions internationales, le Parlement du Kosovo a accepté la création de cette juridiction d’exception, qui dépendra du système judiciaire du Kosovo, tout en accueillant des juges étrangers, et étant délocalisée à La Haye, pour des raisons de sécurité…
   Les premiers actes d’accusation de ce nouveau tribunal sont attendus ce printemps : vingt ans après la création du TPIY, il a donc fallu créer une nouvelle juridiction spéciale pour juger les dossiers dont celui-ci n’a pas pu se saisir. Ce seul constat sonne comme un terrible aveu d’échec du TPIY.
     _________ Une justice souvent difficile à comprendre, qui semble faire fausse route.
           En son temps, la juge Carla del Ponte et d'autres plus discrètement avait noté un certain nombre de  dysfonctionnements et de vérités masquées.
_Au  Kosovo , la situation reste encore problématique.
_On a oublié comme le signale,  Olivier Roy, bon connaisseur du MO,  comment les Moudjahidines furent utilisés machiavéliquement par la CIA...jusqu'au Kosovo (selon le journaliste d'investigation allemand J.Elsässer).
_La détention de Florence Hartmann détenue dans des conditions révoltantes est un élément de plus à charge sur les pressions s'exerçant dans cette instance, pour notamment masquer les responsabilités internationales dans le conflit.
    Il paraît sûr pour certains que les USA, qui ne voulaient pas au début de cet organisme, interviennent indirectement  pour ne pas être un jour mis en cause officiellement, juridiquement, pour leurs exactions  nombreuses au Chili, au Vietnam, en Irak...


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