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dimanche 10 juillet 2016

Barroso: job en or

 Fin de précarité.
                                     Ouf! Il est enfin sorti de Pôle emploi..
          Après la direction de la Commission de Bruxelles, il a trouvé fort opportunément  un nouveau job.
    On est bien content pour lui...
             Ce n'est pas n'importe quel employeur qui l'a pris à son service..
   Une bonne maison, qui a pignon sur Street, même si elle a fait quelques petites bêtises. Il le valait bien. et il va pouvoir y faire un bon travail, grâce à son expérience et surtout ses relations
   Pantouflage et lobbyisme? diront de mauvaises langues. Que nenni! Son ambition est de servir.
    Certains jaloux le prennent plutôt mal. Ce n'est pas juste.
       Ils oublient son dévouement à Bruxelles.
             Et chez Goldman Sachs, il fait don de sa personne, rendre service est son unique objectif.
     On peut être admiratif.  Il le dit: "je connais bien l’UE, et je connais aussi plutôt bien l’environnement britannique […]. Si mes conseils peuvent être utiles dans les circonstances actuelles, je suis prêt, bien sûr, à aider ».... Il récupère un poste prestigieux, occupé jusqu’à mai 2015 par l’Irlandais Peter Sutherland, ex-président du GATT, puis de l’OMC, et ancien commissaire européen à la concurrence. 
Il subit des critiques injustifiées.  Comme de la part de ceux qui prétendent que le Portugais semble refuser à faire le lien entre cette désaffection brutale des citoyens envers l’Europe, confirmée par le Brexit, et l’attitude de certains dirigeants, à commencer par la sienne, s’empressant de rejoindre le privé pour y faire du lobbying, direct ou indirect… « Ce qui est frappant, c’est l’absence totale de considération de Barroso pour les dégâts qu’il inflige à la commission européenne. Cela fait maintenant assez longtemps que je travaille à Bruxelles, mais quelque chose continue de me surprendre : le degré de profonde inconscience politique de ce personnel. Ils se considèrent comme des opérateurs techniques, pas comme des hommes politiques. Ils se sentent au-dessus de la politique », commente, de son côté, Martin Pigeon.
       Certes, il avait un  héritage  un peu lourd, mais il a mené la barque néolibérale du grand marché à géométrie toujours variable, conformément aux principes pour lesquels il avait été choisi. Secondairement pour les intérêts des peuples européens. Mais trop modeste, il n'en parlait guère...
  Donc, il n'est pas question de lobbying, mais de service et de conseils. Tout le monde sait que GS est au service de l'intérêt général. On l'a bien vu en 2008, lors de l'affaire grecque, etc...
    Certains, les vilains, osent même évoquer un conflit d'intérêt     « Ce nouveau pantouflage, qui ressemble fort à un conflit d’intérêts, est scandaleux, a estimé de son côté la délégation des socialistes français au Parlement européen. Nous exigeons une révision des règles pour empêcher de tels recrutements d’anciens commissaires européens. Après le cas Nelly Kroes, qui roule désormais pour Uber, la commission européenne doit agir de toute urgence. »José Manuel Barroso ne rejoint pas n’importe quelle banque du secteur privé, mais bien Goldman Sachs, qui s’est fait une spécialité dans le débauchage des dirigeants politiques les plus haut placés. Comme Mediapart l’a déjà raconté en longueur ici, la liste est vertigineuse : la plupart des hommes qui ont géré la crise de la zone euro sont passés, ou ont été recrutés par la suite par le géant américain. Il y eut par exemple Mario Monti, conseiller international de Goldman Sachs de 2005 à 2011, avant de prendre la tête du gouvernement italien en pleine crise politique dans la péninsule. Monti avait lui aussi été commissaire européen à la concurrence par le passé (1999-2004). Et comme Barroso aujourd’hui, son travail à l’époque consistait à « ouvrir les portes » de l’Europe pour Goldman Sachs. ...Un autre Italien, Mario Draghi, est également concerné : l’actuel président de la Banque centrale européenne (BCE) fut vice-président de Goldman Sachs International pour l’Europe entre 2002 et 2005. Quant à Lucas Papademos, ex-gouverneur de la banque centrale grecque et ex-premier ministre de la Grèce, il est soupçonné d’avoir joué un rôle de premier plan dans le maquillage des comptes publics de la Grèce, avec la complicité de Goldman Sachs. José Manuel Barroso, ex-maoïste et cinéphile, vient donc ajouter son nom à cette liste. Le choix de Goldman Sachs risque toutefois d’en surprendre plus d’un, tant le bilan de Barroso – surtout son premier mandat, de 2004 à 2009 – est maigre. Ses compétences pour le « job » sont loin d'être évidentes.
   L'injustice est à son comble quand sont évoqués un certain cynisme et une nouvelle  trahison des élites. 
   Manuel sait ce que l'on doit à la mégabanque.
             L'Europe, qui bat de l'aile, y gagnera très certainement. Peut-être en sera-t-il le sauveur.
   Donc plutôt une bonne nouvelle, non? Lui qui se dit « très impressionné par l'engagement de Goldman Sachs pour les niveaux les plus élevés en termes d'éthique » et par la « culture d'intégrité et de responsabilité » de l'entreprise..." Alors...c'est du sérieux!
    Pourquoi parler de cynisme,quand on a de si louables intentions?
        Ils sont nombreux à avoir servi fidèlement, dans le plus pur héritage thatchérien, comme l'es-maoïste portugais, les idéaux d'une maison de si bonne réputation, comme Drahi, Papademos et tant d'autres...
  Bon, admettons avec Lupus quand même que cette nomination n'est pas neutre En tant que président de la Commission, cet homme a été un des responsables des erreurs de gestion des années 2010-2013. Partisan d’une austérité forte et d’un ajustement féroce, il a participé à la troïka dans tous les pays touchés par la crise, de la Grèce à l’Irlande. Or, le principe de ces « sauvetages » a été de sauvegarder les intérêts des créanciers des États, principalement les banques. José Manuel Barroso a notamment participé aux pressions contre l’Irlande pour empêcher le gouvernement de ce pays de réduire le fardeau porté par sa populations en faisant participer les créanciers des banques irlandaises. L’ancien président de la Commission, qui n’a jamais vraiment eu à répondre de ces choix devant le parlement européen, a donc géré au mieux les intérêts du secteur financier dans une crise causée à l’origine par des produits vendus à la Grèce par Goldman Sachs qu’il rejoint à présent.
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