Le symptôme Trump
Quoi qu'on dise de ce candidat, il ne tombe pas du ciel.
Ces élections atypiques en disent plus sur l'état actuel des USA et leurs institutions que sur les candidats eux-mêmes.
Quand, si près du but, les sondages _plus ou moins fiables_ oscillent de jour en jour, dans une incertitude qui laisse perplexe.
On n'arrête pas de s'interroger sur la montée et le relatif maintien de la popularité du phénomène Trump dans certains milieux et dans certains Etats.
C'est l'occasion pour les analystes de faire une sociologie politique d'un pays en mutation, qui nous est finalement si étranger.
Les slogans de Trump sont révélateurs « Faire que l’Amérique soit grande à nouveau » (Make America great again) –... quirenvoie à la conviction qu’il y a quelque chose d’immuable et d’essentiel dans la nation américaine, et que c’est à cela qu’il faut que le pays revienne.
Un mythe étrange, expression de désarrois profonds, de peurs latentes qui s'enracinent dans un passé ancien et dont on a déjà vu des résurgences.
Conséquence, entre autres, des dégâts d'une mondialisation et d'une financiarisation sans frein, qui a profondément modifié le paysage industriel du pays, renforcé la précarité, laminé les classes moyennes.
Effet aussi des profondes évolutions démographiques, dans le pays constitué pourtant par des immigrations diverses et nombreuses
De 2000 à 2016, la population « blanche » et « non-hispanique » est passée de 78 % à 69 % de la population totale. Et selon les projections, elle ne constituera plus la majorité entre 2040 et 2050.
La réaction d’une partie de cette population – surtout les hommes avec un bas niveau d’instruction et de revenus – a été de réaffirmer une idée, normative et prescriptive, de ce que les États-Unis sont et doivent être. Une idée fondée sur une sorte d’essentialisme, comme le montrent les fréquentes références aux Pères fondateurs et à une Constitution sacralisée et dés-historicisée. Conformément à cette vision, les États-Unis seraient un pays blanc, chrétien (ou judéo-chrétien) et anglophone. Le slogan de Trump – (Make America great again) – renvoie à la conviction qu’il y a quelque chose d’immuable et d’essentiel dans la nation américaine, et que c’est à cela qu’il faut que le pays revienne.
Le New american Dream, ce rêve impossible, est bien compromis, d'un côté comme de l'autre.
On assiste à une paradoxale et vaine volonté de reconquête démographique
et à un populisme chrétien d'extrême droite qui se renforce et se durcit, dans le sillage de Tea Party.
Sans aucun doute, la fin d'une époque, un retour imaginaire à celle de l' America first.
Le jeu de dupes électoral apparaît crûment pour ce qu'il est.
Le spectacles est triste, dans une bien triste Amérique, qui ne manque pourtant pas d'atouts.
L'Amérique n'est plus l'Amérique, ce paradis chanté et célébré.
Il n'est pas non plus devenu l'enfer, selon le manichéisme dominant dans certains milieux.
Mais c'est la fin d'une hégémonie mondiale, irréversible et la fin d'une fausse évidence, celle de l'excellence des institutions, comme le dit Oliver Stone, et plus profondément JR MacArthur.
L'ennemi est intérieur, à multiples visages. "Notre principal ennemi, c'est nous-mêmes", avouent les plus lucides.
D'où le besoin d'en recréer, à l'extérieur, selon un mécanisme bien connu.
D' où le complotisme et les délires, les relents irrationnels de guerre froide...
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Quoi qu'on dise de ce candidat, il ne tombe pas du ciel.
Ces élections atypiques en disent plus sur l'état actuel des USA et leurs institutions que sur les candidats eux-mêmes.
Quand, si près du but, les sondages _plus ou moins fiables_ oscillent de jour en jour, dans une incertitude qui laisse perplexe.
On n'arrête pas de s'interroger sur la montée et le relatif maintien de la popularité du phénomène Trump dans certains milieux et dans certains Etats.
C'est l'occasion pour les analystes de faire une sociologie politique d'un pays en mutation, qui nous est finalement si étranger.
Les slogans de Trump sont révélateurs « Faire que l’Amérique soit grande à nouveau » (Make America great again) –... quirenvoie à la conviction qu’il y a quelque chose d’immuable et d’essentiel dans la nation américaine, et que c’est à cela qu’il faut que le pays revienne.
Un mythe étrange, expression de désarrois profonds, de peurs latentes qui s'enracinent dans un passé ancien et dont on a déjà vu des résurgences.
Conséquence, entre autres, des dégâts d'une mondialisation et d'une financiarisation sans frein, qui a profondément modifié le paysage industriel du pays, renforcé la précarité, laminé les classes moyennes.
Effet aussi des profondes évolutions démographiques, dans le pays constitué pourtant par des immigrations diverses et nombreuses
De 2000 à 2016, la population « blanche » et « non-hispanique » est passée de 78 % à 69 % de la population totale. Et selon les projections, elle ne constituera plus la majorité entre 2040 et 2050.
La réaction d’une partie de cette population – surtout les hommes avec un bas niveau d’instruction et de revenus – a été de réaffirmer une idée, normative et prescriptive, de ce que les États-Unis sont et doivent être. Une idée fondée sur une sorte d’essentialisme, comme le montrent les fréquentes références aux Pères fondateurs et à une Constitution sacralisée et dés-historicisée. Conformément à cette vision, les États-Unis seraient un pays blanc, chrétien (ou judéo-chrétien) et anglophone. Le slogan de Trump – (Make America great again) – renvoie à la conviction qu’il y a quelque chose d’immuable et d’essentiel dans la nation américaine, et que c’est à cela qu’il faut que le pays revienne.
Le New american Dream, ce rêve impossible, est bien compromis, d'un côté comme de l'autre.
On assiste à une paradoxale et vaine volonté de reconquête démographique
et à un populisme chrétien d'extrême droite qui se renforce et se durcit, dans le sillage de Tea Party.
Sans aucun doute, la fin d'une époque, un retour imaginaire à celle de l' America first.
Le jeu de dupes électoral apparaît crûment pour ce qu'il est.
Le spectacles est triste, dans une bien triste Amérique, qui ne manque pourtant pas d'atouts.
L'Amérique n'est plus l'Amérique, ce paradis chanté et célébré.
Il n'est pas non plus devenu l'enfer, selon le manichéisme dominant dans certains milieux.
Mais c'est la fin d'une hégémonie mondiale, irréversible et la fin d'une fausse évidence, celle de l'excellence des institutions, comme le dit Oliver Stone, et plus profondément JR MacArthur.
L'ennemi est intérieur, à multiples visages. "Notre principal ennemi, c'est nous-mêmes", avouent les plus lucides.
D'où le besoin d'en recréer, à l'extérieur, selon un mécanisme bien connu.
D' où le complotisme et les délires, les relents irrationnels de guerre froide...
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