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mercredi 16 novembre 2016

Etre ou ne pas être populiste

Populismes en tous sens
                               Le périodes électorales sont propices à ce qu'il est commun d'appeler populismes.
     Qualifiant une attitude et un discours consistant à recueillir des voix en faisant des promesses supposées assurées d'une certain succès populaire, sans grand souci de cohérence et de vérité, aux limites de la démagogie. 
    Vieille problématique:Déjà Platon, dans le Gorgias, met en scène un certain Calliclès, dont le souci politique est d'abord de gagner une popularité en flattant le public dans le sens du poil, sans souci éthique ni politique, de l'intérêt général. Machiavel, dans Le Prince, donne des conseils à certains gouvernants de son temps, insistant sur la fermeté et la souplesse nécessaires, pour savoir se faire aimer, pour s'attirer les faveurs, donc être assuré de durer...
      S'il est un terme piégé, c'est bien celui de populisme, utilisé à tort et à travers, mais le plus souvent négativement.
  Un mot fourre-tout, un objet mal identifié et souvent objet de polémiques..
        Pourtant, en soi, le souci du peuple et de son destin semble bien être au fondement de l'action politique digne de ce nom, contrairement au souci de l'intérêt personnel, comme le jugeait un certain Mendès-FranceAu risque de l'impopularité.
     Mais les usages du terme sont souvent viciés.
  Evoquer le peuple comme une réalité homogène, quasi-infaillible et sacrée est oublier qu'il est traversé par des contradictions et des idéologies qui en font une unité éclatée aux intérêts souvent divergents.
        Il est bon de demander qui l'utilise, comment et pourquoi, avec quelles intentions, au nom de quelles valeurs...
   Le "populisme" de  Trump n'a pas le même sens que celui de Sanders, dont le discours est libre de toute pression lobbyiste et de tout élitisme.
       Il y a bien des manières de s'intéresser politiquement au peuple, à ses semblables.
               Promettre ce qui n'a jamais été tenu et ne le sera pas, en faisant l'impasse sur les erreurs passées peut être qualifié de populiste, dans le sens le plus négatif. 
    La critique du système n'est parfois qu'un simple artifice tactique, un moyen de surfer sur la vague passionnelle, comme celui qui déclare avec aplomb:  "« Je suis candidat pour parler du quotidien des Français, pas pour être le représentant d’une élite pour qui tout va bien. Cette élite si puissante dans la sphère administrative et médiatique, et si minoritaire dans le pays » ( Zénith de Paris, le 9 octobre)
   Tout y passe: .  il a ironisé sur « les juristes, les spécialistes, l’Etat de droit, le Conseil d’Etat », sur le bobo qui « ne prend pas le métro et voit les trains de banlieue en photo » avant de citer le général de Gaulle : « Les fiefs politiques, professionnels, journalistiques, fussent-ils additionnés, n’expriment pas la volonté du peuple. » 
      La critique revendiquée de l'élite, dont il fait partie, est aisée, comme celle, récurrente, des prof's associée à un certain mépris de l'intellectualisme, pour "faire peuple"
     La critique d'un élitisme toxique ne peut avoir un sens que si elle est suivie  d'effets et de volonté de changer le réel au profit de tous, en réduisant les distorsions inégalitaires, comme Roosevelt le fit au coeur d'une crise sans précédent/ en mars 1933. Du populisme positif? Si on veut...
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