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mercredi 6 septembre 2017

Comme les Allemands?

C'est comme si c'était fait.
                                           Elle a déjà gagné.
                C'est peu de dire que non-débat entre les deux candidats à la chancellerie a déçu.
      C'était attendu, vu l'inertie de la vie politique allemande depuis des années.
    Pas d'aspérités, de contradictions, du moins en apparence.. Du consensus et du conformisme à l'envi. C'est normal. Il n'y a plus vraiment d'opposition dans la Bundesrépublik, Depuis le virage ultra libéral schröderien, la fin du capitalisme rhénan, son entrée dans le libéralisme sous sa forme germanique, l'ordolibéralisme.
    Et pourtant...
        On a parlé de miracle économique lors de la reconstruction et de réindustrialisation rapide du pays, sous Ehrard, avec l'aide américaine, soucieuse de créer un îlot de prospérité aux limites du rideau de fer. Quelques économistes médiatiques ou de politiques à courte vue parlent aujourd'hui de nouveau miracle, en présentant la politique économique et sociale de Berlin comme l'exemple à suivre.
   Mais il y a une grande part d'illusion, comme le remarquait, entre autres, l'auteur de Made in Germany, qui analyse finement les dessus d'un système mal connu et qui n'est pas transposable.
   Et puis, c'est un  économiste allemand qui le dit: «le miracle économique allemand doit peu aux réformes structurelles.»  Selon lui«La raison pour laquelle les réformes Hartz ont acquis un statut mythique, c'est parce qu'elles ont été mises en œuvre au bon moment». L'Allemagne, en particulier parce qu'elle disposait d'un panier d'exportation adapté à la demande des pays émergents, a pu profiter pleinement du boom économique mondial. «L'Allemagne a eu la chance que la demande extérieure soit venue à son secours», explique Odendhal. 
     Un virage qui coûte cher au pays, malgré la montée en force des exportations, et qui n'est pas sans incidences négatives sur ses partenaires, dans le cadre de l'euro, une monnaie pleinement adaptée à son économie mercantile, essentiellement tournée vers les exportations et bénéficiant des faibles salaires de ses ouvriers de son Hinterland. Des réformes sont encore attendues...Mais les Allemands on des problèmes avec  leur monnaie: " La monnaie est conçue en Allemagne comme bien plus qu’un instrument économique et commercial : comme une sorte de totem, de fétiche sacré sur lequel est chargée de veiller, hors de la portée du gouvernement et du Parlement, une institution échappant à tous les risques de faiblesse envers n’importe quelle influence extérieure, ouverte ou dissimulée, qui viserait d’autres buts que la lutte contre l’inflation."
    Même le FMI  commence à s'inquiéter, pas seulement pour le système des retraites.
         Le système Hartz a produit des milliers de précaires et a créé des inégalités inédites. On parles peu de la fracture sociale en Allemagne
    Les excédents commerciaux font plus qu'agacer. Conjugués aux restrictions salariales et au manque d'investissements publiques, ils créent un déséquilibre dommageable pour ses partenaires proches et pour eux-mêmes. (*)
   Donc, évoquer une  adaptation du modèle allemand  est un non sens, d'autant plus que les histoires et les traditions sont différentes.
  Il y a des mythes qu'il faut dissiper.
       Le miracle Allemand a donc du plomb dans l'aile, ne serait-ce qu'au niveau des réformes sociales
    Angela promet le "plein emploi"  . Mais que sens cela a-t-il?
        Cela fait partie d'un jeu politique, qui est un leurre de moins en moins crédible.
   La France va-t-elle suivre le "modèle allemandet transformer ses chômeurs en travailleurs pauvres?
               Autrement dit, risque-t-elle de se hartziser? La tentation est grande dans certains milieux.
    L'Allemagne de Merkel conjugue la force et la faiblesse, menant une politique à courte vue, qui n'arrange rien aux affaires de ses partenaires les plus proches.
   Il y aurait donc plus d'une raison de refuser le modèle allemand.
          Certains  Allemands sont parfois plus critiques que nous sur certains aspects de leur vie politique.
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(*) Par ex. dans l'"industrie" porcine.
_____«Sur l’Europe, Berlin ne répond pas»
__Ni germanomanie, ni germanophobie
__ L’enfer du miracle allemand
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