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mardi 19 septembre 2017

Se faire berner?

       Stéphane Bern est un toujours jeune homme sympathique, volubile et au sourire sempiternellement commercial.
     Très aimé du grand public friand d'histoire anecdotique ou frivole, des personnes du troisième âge ou moyennement cultivées.
         Une grande figure qui monte, depuis Prosper Mérimée
             L'animateur-étoile TV-isé Stéphane s'élève dans le ciel de la macronie, bénévolement missionné.
       En charge du patrimoine , s'il vous plaît.
             Mais des esprits chagrins, prompts à la critique, peut-être jaloux, disent que ce choix est un très mauvais symbole, notamment pour le monde de la culture et de l'histoire. Alors que la France compte de nombreux professionnels qui travaillent depuis des années sur le patrimoine, qui mènent des recherches exigeantes et sérieuses, qui réfléchissent en profondeur sur ce sujet, Emmanuel Macron choisit de confier un dossier aussi capital à quelqu'un qui n'a strictement aucune compétence en la matière. C'est désastreux. C'est une vraie gifle adressée aux professionnels qui travaillent dans l'ombre sur ces thématiques. 
        Mais au-delà du symbole, et du manque de compétences de Stéphane Bern, ce choix est également assez inquiétant. D'abord parce que les questions de patrimoine sont loin d'être anodines. Les enjeux sont très importants : il s'agit tout simplement de faire le tri, de choisir ce que notre société doit valoriser de son passé, et donc ce qui ne le sera pas ou le sera moins. Il s'agit donc aussi, par ce choix, de mettre l'accent sur certaines valeurs plutôt que d'autres. Or Stéphane Bern n'a pas de réflexion distanciée sur ces sujets. Et il est tout sauf neutre idéologiquement dans sa manière d'appréhender le passé, l'histoire de France et même le présent.
       Stéphane Bern ne s'est jamais caché. Il a toujours indiqué qu'il aimait "l'ordre et la monarchie", et qu'il était partisan du "roman national", qui n'est rien d'autre qu'une fiction identitaire faite de héros et d'épisodes forts mais idéalisés. Sa vision de l'histoire et du patrimoine est donc une vision étriquée et orientée. Stéphane Bern est l'un des symboles des "historiens de garde", ces histrions - pour la plupart des essayistes -  qui font de l'histoire un terrain d'amusement et qui se servent de leur visibilité médiatique pour mettre en avant un discours politique orienté clairement réactionnaire, défendant une vision apeurée de la France et de son histoire."
                                                                     Dur! dur! d'être un communiquant...
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