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samedi 21 avril 2018

Voir Malte...

...Et mourir. Assassiné.
                                       Vue de loin, l' île ne manque pas de séduire.
                                             Mais vue de près, par une journaliste pugnace et trop curieuse, ce n'est pas la même chanson. Daphné en savait trop. Elle l'a payé de sa vie. Les commanditaires courent toujours. Comme pour Jan Kuciak, en Slovaquie.
                             Inutile de dépenser des fortunes pour jouir d'un accueil permanent et chaleureux.
    Pas besoin de prendre des risques à s'aventurer au bout de la planète, comme au Panama ou sur certaines îles peuplées parfois de Caïmans.
         Ni non plus de faire trop de kilomètres et de se compliquer la vie.
             A Londres, on se sent déjà loin de chez soi.
   Tout près de chez nous, on peut faire de charmantes découvertes.
  Par exemple, qui connaît bien le Luxembourg, d'où notre bon Mr Juncker est originaire?
     Qui a déjà visité la petite Andorre, sans parler du Liechtenstein, de Monaco, et surtout de la Suisse, si attractive?...La liste n'est pas exhaustive, bien sûr.
    Le paradis est à deux pas, où l'on peut optimiser sa vie, échapper au poids de contributions trop pesantes, donc profiter à moindre frais.
      Optimisons donc sans peine et sans risques...ou si peu.
                                         Un peu de prudence s'impose quand même.
        La presse s'attarde ces temps-ci sur un attractif petit îlot au sein de l'Europe, trop souvent délaissé.
          La discrète Malte fait enfin parler d'elle. Une publicité méritée.
    Les contributions de quelques touristes, connus ou moins connus, ne pouvaient suffire, il fallait une information plus large.
     L'île est ouverte à tous, sans discrimination.  Suivez le guide...
       Mais il n'y a pas que l'optimisation fiscale. Il y a la corruption, parfois d'Etat. Avec ses violences.
                Dans cet Etat européen si ordinaire qu'on finit par oublier, qui ne soulève aucune tempête dans les institutions bruxelloises, se passent des choses terribles, dignes d'une mafia sud-américaine.
      Pourtant du beau monde s'y met à l'abri. En toute tranquillité et discrétion.
         Des multinationales bien connues viennent y trouver refuge.
  En fait, derrière les apparences,  la corruption mine les institutions.
                          Derrière l'opacité financière et une façade avenante, l'île est gangrenée depuis longtemps. Comme d'autres Etats, pourtant montrés du doigt.
On s'y livre, entres autres,  à de fructueux commerces de passeports permettant à certains hommes d'affaires fortunés d'acquérir le droit de mettre un pied dans l'espace européen et d'y bénéficier de faveurs, comme racheter légalement des entreprises, même en France.

                  Lîle aux fantômes n'a pas encore été grondé par le bon Mr Juncker, qui n'était pas informé, bien sûr.
        L'Europe a besoin de lunettes, dans sa myopie sélective. Les pratiques panaméennes sont à nos portes.
     Le collectif de journalistes européens, qui s'est engagé à poursuivre le travail d'investigation mené dans la solitude par Daphné, aura-t-il le cran d'aller jusqu'au bout de ses recherches? L'indignation ne suffit pas.
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