Un certain regard sur son pays et sur l'homme en général.
Un écrivain engagé, une réflexion souvent acide sur l'identité américaine.
Dans le sillage de Henri James et souvent inspiré par Kafka.
Il nous quitte à 85 ans.
D'un réalisme parfois sarcastique, provocateur à ses heures, il s'attache à décrire les maux de l'Amérique.
Il n'hésite pas à mettre son pays d'adoption de par son grand père face à ses tourments, ses obsessions, face à ses démons, comme dans La Tache.
A son histoire aussi, mêlant souvent le réel et l'imaginaire:
...Partant du mouvement de la contre-culture des années 1960 en lutte contre la guerre du Viêtnam (Pastorale américaine), il revient sur la guerre froide et la croisade anticommuniste des années 1950 (J'ai épousé un communiste), passe par le politiquement correct des années 1970-1980 (La tache), et se "projette" dans d'hypothétiques années 1940 (Le complot contre l'Amérique), où le fascisme et l'antisémitisme gagnent les Etats-Unis. En contrepoint d'une sévère critique de la société américaine, Philip Roth tisse une fine analyse des mécanismes de l'homme pris au piège de l'imprévisible. Confrontés à de grands bouleversements, des destins se brisent soudain sous l'effondrement des illusions, des secrets, des certitudes sur lesquels reposaient des vies idéales, prototypes du rêve américain....
A travers son propre parcours, il se met aussi à repenser de manière universelle l'humaine condition.
Nulle doute que, s'il ne s'était pas décidé à s'arrêter d'écrire, il aurait évoqué l'actuel locataire de la Maison Blanche, fossoyeur du multilatéralisme et de la paix, sur la folie des armes qui ne se tarit pas, sur le capitalisme toxique qui creuse comme jamais les inégalités, sur les pièges du rêve américain à bout de souffle.
Serait-il allé, comme cet humoriste aigre-doux, juif lui aussi (mais en cavale) à défendre la "prophétie" selon laquelle un beau matin, l'Amérique se réveillera cul nu? ...
Qui aime bien châtie bien.
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