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mardi 15 mai 2018

Syrie (suite)

                                                    [S'il y a une suite, depuis trop d'années déjà , quand y aura-t-il une fin?]
         Les semaines de tous les dangers?
                                       Certains croient pouvoir l'affirmer. D'autres sont plus circonspects, n'y voyant qu'une simple mais sérieuse poussée de fièvre diplomatico-militaire, avec compositions, recompositions d'alliances et d'intérêts, à l'occasion d'un conflit qui s'éternise et qui cristallise des enjeux et de plus en plus internationaux. Machiavel y aurait sans doute perdu son latin dans ce jeu de billard à multiples bandes, pour départager les tensions provisoires et les enjeux profonds.
   Les dérapages graves ne sont pas à exclure.
       Le tragique guêpier syrien est devenu un panier à crabes, qui échappe à ses protagonistes d'origine et qui déborde ses enjeux initiaux. Concevoir un arbitre neutre au coeur de ce guêpier relève pour l'instant de l'illusion. L'Onu est sans voix et sans moyens, l'Europe se tait et est divisée. Les solutions militaires ne sont que des impasses et constituent des risques supplémentaires.
       Au coeur de ce qui est le martyre d'un peuple, on ne voit plus de bonnes solutions. C'est devenu une prime aux extrémismes. La raison a quitté la région. 
   Des bruits de bottes se font entendre jusqu'aux confins. Mais on sait que dans une guerre, on sait comment ça commence, mais jamais comment ça se termine.
    A Damas, malgré les démentis, les troupes du régime piétinent face à Daech.
 Face à l’emballement entre États-Unis et Russie, on ne voit pas quel élément modérateur pourrait servir de frein, pourrait avoir une quelconque efficacité. Sinon la dissuasion, la peur nucléaire.
  Le jeu de l'Iran amène les monarchies du Golfe face à une nouvelle donne stratégique.
  De paradoxales alliances se nouent, comme, après celle de Moscou et Ankara et celle, plus inattendue entre Tel-Aviv et Riyad, l'adversaire d'hier. 
     Donald Trump, en gendarme économique du monde, impose la loi du plus fort, pourfend l' accord nucléaire conclut avec Téhéran, pour mettre à genoux non seulement tout le pays, mais pour nuire à ses partenaires commerciaux, et se laisse conseiller par des faucons comme John Bolton. 
      Du coup, le plateau du Golan redevient au centre d'un conflit qui rebondit, Benjamin Netanyahu se sentant plus libre dans ses ambitions territoriales et son durcissement à Gaza. Les condamnations de l’occupation israélienne  n'ont plus de portée, malgré les timides et minoritaires mises en garde internes. La dualité du projet sioniste  arrive à une impasse prévisible.
           Le noeud gordien, avec ses dimensions maintenant internationales, pourra-t-il être tranché? On voit mal pour l'instant comment.
    La question reste posée en ce moment peut-être décisif: sommes nous face à une escalade fatale ou assiste-t-on à un théâtre d'ombres ?
     Que celui qui a une réponse certaine lève le doigt.
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