Les richesses produites par les grandes firmes du fameux CAC 40 donnent parfois le vertige.
Le problème qui est posé n'est pas celui de leur ampleur, toujours le plus souvent bienvenue, mais de leur répartition.
En fait, au lieu d'une répartition selon la règle des trois tiers, telle que rappelée par Sarkozy (un tiers pour les actionnaires, un tiers pour les salariés, un tiers pour l'investissement), la réalité est toute autre, surtout en France.
Ce sont les actionnaires, les gros, qui se taillent la part du lion. Et pas qu'un peu. Surtout en France.
On le savait depuis quelques années, mais la tendance s'accentue. Dans l'économie à dominante financière dans laquelle nous sommes, des rapports récents convergent pour dénoncer ce déséquilibre grandissant dans la répartition.des richesses produites, aux dépends de l'investissement d'avenir et des producteurs, sans lesquels aucune richesse ne verrait le jour.
Un économie de rente s'installe et de super-profits pour les managers. ..Actionnaires, qui ne sont pas ou peu des particuliers. ... Près de la moitié de ces dividendes partent vers l'étranger. 55% seulement restent en effet en France, tandis que 20% prennent la direction de la zone euro et 16% celle des Etats-Unis. En France, les particuliers ne détiennent finalement que 9% de CAC40 et leur part a été divisée par quatre en trente ans. Ce sont des sociétés d'investissement ou des fonds de pension qui possèdent la quasi-totalité des entreprises cotées
Ce sont les actionnaires qui font la loi, impulsant ainsi des tendances plus spéculatives que productives. Le rendement à court terme est privilégié par rapport à l'investissement à long terme, ce qui est un facteur de risques et de crises. ...En 2016, les entreprises du CAC 40 ont distribué plus de 66% de leurs bénéfices aux actionnaires, contre 30% dans les années 2000. Une exception française, car en Europe continentale les entreprises du CAC 40 sont de loin celles qui versent le plus d'argent à leurs actionnaires. On est loin de la règle des trois tiers prônés par Nicolas Sarkozy. "Ça fait bien longtemps que je pense que la règle des trois tiers est une bonne règle. Sur 100 de bénéfices, il devrait y en avoir 33 qui reviennent aux salariés, 33 qui vont directement dans la poche de l'actionnaire et 33 qui servent à être réinvestis dans l'entreprise. Parce qu'une entreprise doit investir pour continuer à être compétitive", déclarait-il le 5 février 2009...déclaration de bon sens, mais qui a fait long feu.
La France est championne du monde des dividendes reversés aux actionnaires:...Les richesses n'ont jamais été aussi mal partagées depuis la crise au sein des grands groupes, qui choisissent délibérément une course aux résultats de court terme pour conforter les actionnaires et les grands patrons au détriment des salariés et de l'investissement", a dénoncé Manon Aubry, porte-parole d'Oxfam France, citée dans le communiqué.
Par exemple, ...le sidérurgiste ArcelorMittal, l'énergéticien Engie et le leader mondial de la gestion de l'eau Veolia sont, dans l'ordre, ceux ayant les taux les plus élevés de redistribution des bénéfices en dividendes aux actionnaires, soulignent les deux ONG.
Les organisations Oxfam et Basic, notamment, dans le sillage de nombre d'économistes dénonçant les dérives financières d'un capitalisme ....appellent le gouvernement "à reprendre la main sur cette économie déboussolée avec des mesures de régulation ambitieuses", "en préservant la capacité d'investissement et en interdisant que la part des bénéfices reversée aux actionnaires dépasse celle qui est reversée aux salariés".
Ce partage déséquilibré des bénéfices n'est pas seulement un facteur de risques dans une économie mondialisée mais constitue aussi une menace pour le développement.
Cette machine à dividendes… et à inégalités, cette tendance aux « profits sans partage » contribue à anesthésier le risque entrepreneurial et à créer et favoriser les conditions d'une précarisation des emplois.Par exemple, ...le sidérurgiste ArcelorMittal, l'énergéticien Engie et le leader mondial de la gestion de l'eau Veolia sont, dans l'ordre, ceux ayant les taux les plus élevés de redistribution des bénéfices en dividendes aux actionnaires, soulignent les deux ONG.
Les organisations Oxfam et Basic, notamment, dans le sillage de nombre d'économistes dénonçant les dérives financières d'un capitalisme ....appellent le gouvernement "à reprendre la main sur cette économie déboussolée avec des mesures de régulation ambitieuses", "en préservant la capacité d'investissement et en interdisant que la part des bénéfices reversée aux actionnaires dépasse celle qui est reversée aux salariés".
Ce partage déséquilibré des bénéfices n'est pas seulement un facteur de risques dans une économie mondialisée mais constitue aussi une menace pour le développement.
L'actionnariat a changé de nature comme la gestion des entreprises, avec toutes les conséquences visibles ou invisibles, notamment les nouvelles formes de management brutal et la souffrance au travail.
Les rémunérations explosent jusqu'à la folie pour les dirigeants des grands groupes, dans une lutte sans merci au coeur de la concurrence internationale. Les inégalités se creusent dans une spirale sans fin.
Les actionnaires ne connaissent pas la crise. Leur rémunération explose. 56 milliards d'euros en 2014 en France, uniquement pour les entreprises du CAC40, ce qui en fait un des pays qui distribuent le plus de dividendes. Plus de mille milliards de dollars dans le monde. C'est historique. Mais pour atteindre de tels montants, les grandes entreprises françaises ont recourt à des stratégies et des méthodes difficilement avouables. Plans sociaux, licenciements, pressions sur les salariés au point de les pousser à bout… Certaines de nos grandes entreprises sont prêtes à tout pour dégager toujours plus de cash au profit de leurs actionnaires. Ce sont parfois ces mêmes entreprises qui bénéficient d'aides publiques massives...
La crise de 2008 a mis en lumière l’hégémonie de la pensée financière dans le management des entreprises. Cette hégémonie se manifeste par l’importance de la valeur actionnariale dans les discours des dirigeants et par la multiplication des indicateurs de performance financière (marge opérationnelle, rentabilité des investissements, rentabilité des capitaux propres).
Une majorité de travaux explique cette « colonisation » de la financiarisation par des mécanismes macroéconomiques (comme la désintermédiation bancaire) et par l’évolution des structures actionnariales des grandes entreprises au profit d’investisseurs institutionnels. Les fonds d’investissement imposent, par exemple, des objectifs de rentabilité plus élevés et l’augmentation de la part des dividendes versée aux actionnaires...
Cet aspect du capitalisme devenu capitalisme toxique depuis les années reaganiennes n'est pas une bonne nouvelle pour les actionnaires eux-mêmes.
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1 commentaire:
Bien vu.
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