Du climato-scepticisme
On peut légitimement se poser beaucoup de questions au sujet des causes complexes, proches et lointaines, concernant les phénomènes climatiques et environnementaux de grande ampleur et accélérés qui affectent notre planète, dans un temps aussi bref.
C'est aux scientifiques, pas seulement aux climatologues de mettre mieux en évidence les mécanismes en cause dans cette évolution globale, qui ne manque pas d'inquiéter. Pour que les décideurs se donnent les moyens d'orienter autrement ce qui est maîtrisable, les grandes tendances négatives de notre système industriel et marchand, sans sombrer dans un fatalisme irrationnel et paralysant, malgré l'aspect titanesque des mutations à opérer.
Les dramatiques incendies qui ravagent l'Australie, ajoutées au réchauffement polaire qui interroge, devraient balayer à eux seuls les derniers arguments des climato-sceptiques par ignorance ou par calcul.
Qu'une part de phénomènes naturels, encore à déterminer, puisse jouer un certain rôle contributeur dans ces phénomènes, comme ce fut déjà souvent le cas dans l'histoire de la terre, n'est sans doute pas à exclure, mais la convergence de plus en plus grande des analyses, pas seulement des scientifiques du Giec, amène à penser que les facteurs humains jouent un rôle majeur et déterminant, surtout depuis un siècle. Même si la prise de conscience est très récente.
Même si toute une frange de chercheurs et d'universitaires émet encore des doutes sur le fond, comme autrefois C.Allègre.
Le scepticisme domine surtout aux USA, où le président donne ostensiblement le ton, pour des raisons économiques, idéologiques et électorales, nommant par provocation un climatosceptique à l’Agence de l’environnement. C'est comme si on nommait un truand notoire directeur de la police.
Même chose au Brésil, malgré les feux amazoniens, pour que l' agrobusiness progresse encore.
En Australie, le problème est aussi politique. L'aveuglement est patent et certains se demandent si l'avenir n'est pas compromis là-bas.
Les dénis sont encore nombreux, sur de nombreux plans. Le lobbying joue son rôle, comme le greenwasching et la récuparation
La France n'est pas à l'abri, certains persistant à souligner les faiblesses de la thèse anthropique ou son inanité.
On comprend qu'en Chine on soit presque unanimement et officiellement climato-optimiste.
Il ne s'agit pas de dogmes mais de faits suffisamment établis et convergents pour ne pas pouvoir les réfuter sur l'essentiel. Même s'il reste tant à savoir.
L'urgence est là, qu'on le veuille ou non, que cela plaise ou non, que cela interroge une machine économique devenue folle ou non, malgré quelques modestes efforts pour modifier sa logique, à la marge ou sur le fond.
Le débat continue au milieu de données souvent largement débattues selon les lieux.
C'est notre avenir, notre histoire qui est concernée. L'aveuglement, l'indifférence ou la mauvaise foi les compromettent sûrement.
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